[Idée de rythme : https://www.youtube.com/watch?v=afG_aThj6Oo]

Monsieur Loyal annonce de sa voix le numéro suivant

Tapotant de la poudre blanche sur ses mains,

L'artiste est maquillée comme une déesse rayonnante

Le mascara a été refait, cachant la misère

La Voltigeuse raconte une histoire d'un autre temps,

Le spectateur est enivré par l'odeur du jasmin

La jeune fille se meut en une performance émouvante

L'air est de plus en plus sec et chaud comme le désert

Ses yeux se posent sur le sable, elle pense aux gladiateurs

Des mots s'échappent de ses lèvres : « Spartacus vient me délivrer »

Le public est nerveux et s'agite, un crac sinistre retenti

Le Soleil accourt, son rugissement de lionceau est empreint de peur

Enlaçant sa main, la voltigeuse pleure, la douleur est vérité

Le spectacle continu, c'est ainsi qu'est la vie

Les mois s'écoulent, le jugement approche à pas feutrés

Les deux enfants rêvent d'un chimérique bonheur

« Je ne veux pas de ça »

La voix blessée est faible,

Recroquevillés dans une cage aux barreaux utopiques

Les parents applaudissent avec la plèbe,

Ils sont si proches du but que c'en est euphorique

Au loin, l'orage gronde dévorant la plaine verdoyante

Prenant une grande bouteille d'alcool limpide,

Les sauveurs se servent un quartier de gâteau

Le Chat souffle alors que la Lune blafarde sourit

Prenant les mains tendues, les prunelles sont larmoyantes

Avec un grand rire, la Voltigeuse entame un numéro dans le vide

Tels des pirates, ils conquièrent des centaines de vaisseaux

En route vers un nouveau port, ils font halte à Sainte-Marie

Tapotant dans ses mains, le Chat rassemble la foule

Cachant son visage, la Lune illumine le chemin des passants

Tous s'attroupent autour de l'enfant prometteuse

À ses côtés, un rayon de Soleil bat le rythme sur une vielle caisse de bois

De la voix voltigeuse, la pensée commune atteint l'orée de la forêt maudite

Sous son saule-pleureur, la Sorcière ouvre sa porte en grand

Un rictus aux lèvres et une étrange mallette à la main, elle trouve la Voltigeuse

La rue a fait place à un petit bar, les anges veillent sur elle du toit

Derrière son micro, la Voltigeuse chatonne de vielles mélodies

À ses côtés, tout aussi rayonnant, ses précieux amis se meuvent heureux

Aujourd'hui, ils touchent du bout des doigts cette toute nouvelle et joyeuse vie

D'un regard, l'ambiance s'alourdit, le jugement se fait sans peureux

Monsieur Loyal annonce de sa voix enjouée le numéro suivant

Sans regarder derrière elle, la Voltigeuse s'élance dans un nouveau vide

Les rêves enfantins sont devenus vrais une fois devenus grands

La Voltigeuse ne pleure plus, elle avance, serpentant près des rosiers