20. In the mood for danse

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Alken

La soirée que j’ai passée hier est la plus épouvantable que j’aie jamais connue. Je m’en veux encore ce matin au réveil, même si Joy est revenue et que nous nous sommes réconciliés de la meilleure des façons. Elle est lovée contre moi, sa tête sur mon torse, et je caresse délicatement ses cheveux, essayant à la fois de profiter de sa présence dans notre lit et de ne pas la réveiller tellement elle dort paisiblement. C’est fou comme ça me fait du bien de la sentir près de moi, de respirer son odeur, de caresser sa peau nue. Des études montrent que pour les nouveaux nés, le peau à peau aide à lutter contre certaines maladies. J’ai l’impression que mes contacts avec Joy ont le même effet bénéfique. Je revis quand elle est à mes côtés, j’oublie tous mes problèmes, je suis entier.

On frappe délicatement à la porte et je me dégage doucement pour aller l’entrouvrir. C’est Kenzo qui me fait un petit signe. Je referme la porte, enfile un short avant de le retrouver dans la cuisine.

— Bonjour mon fils, tu voulais me parler ? Déjà, avant tout, désolé pour hier soir, j’étais pas bien… Et j’ai été odieux. Mais promis, je vais faire en sorte que ça ne se reproduise plus.

— Bonjour P’Pa. Content que tu sois plus souriant. Je m'en remettrai, mais la prochaine fois que tu es mal luné, préviens-moi et j'éviterai ton champ de vision, dit-il en me faisant un clin d'œil. Je peux prendre ta voiture, ce matin ? Théo et moi, on va profiter du weekend pour aller faire un tour et on ne rentrera que dimanche en soirée. Ce sera plus confortable.

— Et c’est pour ça que tu me déranges alors que j’étais tranquille avec Joy ? demandé-je, légèrement agacé avant de sourire. Bien sûr que tu peux la prendre, de toute façon, je n’ai pas prévu de beaucoup sortir maintenant que Joy est revenue.

— C'est cool que vous vous soyez réconciliés. J'espère que tu t'es fait pardonner, parce que je t'ai entendu, et à sa place je ne serais pas rentré, moi. Merci pour la voiture !

— Je crois qu’on peut dire qu’on est réconciliés, oui, et tu devais être bien occupé de ton côté si tu n’as rien entendu cette nuit. Les retrouvailles avec Théo se sont bien passées ? le nargué-je gentiment.

— Je ne parlerai pas de ça avec toi, rit-il alors que Théo pouffe derrière moi.

— Tu parles, il ronflait et m'a envoyé bouler en demandant juste un câlin. Il doit tenir de sa mère plutôt que de son père, celui-là !

— Vous allez pouvoir vous rattraper ce weekend ! Mais surtout, envoyez-nous un message avant de rentrer. Qu’on ne se fasse pas surprendre en mauvaise posture, rigolé-je.

— Qui va être en mauvaise posture ? interroge la jolie Joy qui se présente en cuisine, juste vêtue d’un de mes tee-shirts qui ne couvre qu’à peine ses jolies fesses.

— Eh bien, quand je te vois, belle comme ça, je pense qu’il y a de grandes chances qu’on ne passe pas le weekend à lire des livres, ma Chérie.

Lorsque je me penche vers elle pour l’embrasser, elle se met sur la pointe des pieds, ce qui fait légèrement remonter son vêtement et Kenzo émet un sifflement approbateur.

— Vous ne devez pas vous préparer, tous les deux, plutôt que de mater ma Chérie ?

— Tu vois vraiment le mal partout, Alken, rit Théo en attrapant mon fils par les épaules. Allez, rentre la langue, Mamour, on file à la douche.

Je pense que s’ils n’ont vraiment fait qu’un câlin cette nuit, la douche risque d’être plus torride. Le regard plein d’envie de Théo sur mon fils laisse peu de place au doute. Je ne sais pas si c’est la vision des fesses de Joy qui les a émoustillés, mais c’est clair que la salle de bain va être occupée un petit moment, ce matin ! Je suis content pour eux et satisfait de voir que mon fils a trouvé un bon équilibre avec son petit ami. Si j’ai bien compris ce qu’il me disait récemment, il arrive même qu’Emilie participe à leurs jeux. Ces jeunes sont vraiment incroyables.

Quand je me retourne, je constate que Joy a les bras levés pour essayer de ranger le pot de café dans l’étagère au-dessus de l’évier. A nouveau, cela dénude ses jolies fesses et cette fois, c’en est trop, même pour moi. Je me glisse derrière elle, fais tomber au sol mon boxer et empaume ses seins sous son tee-shirt. Mon sexe déjà durci jaillit et je ne lui laisse pas vraiment le temps de réfléchir. D’abord surprise, elle réagit immédiatement en écartant un peu les jambes et en s’appuyant sur le rebord de l’évier pour bien se cambrer et me faciliter l’accès à son intimité. Je m’enfonce en elle d’un long mouvement puissant pour ne m’arrêter qu’une fois que je suis entré autant que possible. Je l’attrape par les hanches, et, pris d’une certaine urgence, avec toujours l’excitation et la peur d’être surpris, je m’unis à nouveau à elle. J’adore ces moments fugaces où nos envies se rejoignent, où nos désirs se font les plus forts et où nous n’écoutons plus que nos corps et pas notre raison. Notre orgasme est comme à chaque fois intense et je me déverse en elle alors que ma main la bâillonne pour éviter qu’elle ne fasse trop de bruit.

— J’adore quand tu mets mes vêtements, ma Chérie. Cela me fait toujours un effet incroyable, comme tu peux le voir, lui indiqué-je alors qu’elle s’est retournée pour partager avec moi un nouveau baiser torride.

— Je vois ça, Monsieur O’Brien, rit-elle. Tu devrais remettre ton boxer avant que ton fils ne sorte de la salle de bain, t’aurais l’air fin !

Je prends tout mon temps pour faire ce qu’elle me conseille et m’amuse à me balader nu dans la cuisine sous son œil amusé encore quelques minutes avant d’enfin enfiler mon short.

— Je suis en forme, ce matin, en tous cas. Et ça, c’est grâce à toi, ma Belle. Kenzo va partir avec Théo. On va avoir tout le weekend à deux, c’est bien, non ?

— Effectivement, sans le môme, c’est quand même plus sympa, dit-elle en me faisant un clin d'œil. Surtout qu’il est insupportable. Enfin bon, moi je dis ça, je dis rien.

— Et si on en profitait pour regarder un peu cette histoire de concours bal masqué ? Ça te tente toujours ? Ou on peut en chercher un autre, si tu veux ? Cela nous donnerait des raisons de nous entraîner à deux.

— Non, non, ça me tente, mais tu es sûr que ce n’est pas risqué ?

— Il faudra bien choisir le costume. Ce ne sera pas Shéhérazade, ou alors en burqua ! me moqué-je. Il faudra juste prendre quelque chose qui te couvre bien le visage au moins. Pour le reste, tu as trop de bons côtés qu’il ne faut pas cacher ! Et puis, même si c’est un peu risqué, ça rend les choses plus excitantes, non ?

— Dans ce contexte, je ne suis pas sûre. Mais bon, de toute façon, on ne fait que danser, au pire. On a déjà dansé ensemble, on a aimé ça, on danse à nouveau. Et Elise peut bien aller se faire voir.

— Exactement ! Moi, j’ai trop envie d’un nouveau projet, de quelque chose qui me motive. Et avec toi, c’est encore mieux, ma Chérie.

— Très bien, Partenaire, va pour le concours !

Pendant qu’elle prend son petit déjeuner, mon esprit commence déjà à réfléchir à des pas et à des enchaînements. J’ai en tête des choses un peu au-dessus de son niveau habituel, qui vont lui demander de l'entraînement, mais qu’elle devrait réussir à maîtriser sans trop de difficultés. Une fois Kenzo et Théo partis, à priori comblés de leur séance sous la douche ou ravis de partir ensemble pour leur petite virée, Joy vient s’installer à mes côtés sur le canapé où je me suis assis pour réfléchir. J’ai fait une liste de musiques potentielles ainsi que quelques annotations sur des mouvements à y inclure en fonction des rythmes de ces musiques. Elle parcourt mes pattes de mouches au-dessus de mon épaule.

— Tu en penses quoi ? demandé-je alors qu’elle sourit.

— J’en pense que j’adore te voir dans ces moments créatifs. Je pourrais te regarder faire pendant des heures.

Je me tourne vers elle et constate en effet qu’elle n’a pas du tout jeté un œil à ce que j’avais écrit, mais que son regard est porté sur moi, uniquement moi.

— Un peu de sérieux, Mademoiselle Santorini. Ici, on n’est pas à l’ESD. On bosse, on n’est pas des fainéants. Je vous préviens, aucun débordement ne sera toléré et tout écart sera vivement réprimandé. Au lit et sans vêtements !

— Ce n’est pas très encourageant ça, Prof. Ça ne donne pas vraiment envie de travailler, tu sais ?

— Ah bon ? Vous n’avez pas envie de séances de rattrapage toute nue, au lit ? Mais comment vous avez fait pour être acceptée dans cette honorable maison ? m’indigné-je.

— Bosse au lieu de dire des bêtises, rit-elle en prenant ma feuille. Qu’est-ce que tu penses de Shape of You, d’Ed Sheeran. J’aime bien les paroles, le rythme, et… Je crois que ça nous représente plutôt bien.

— J’aime beaucoup, mais c’est un peu classique, non ? J’ai l’impression que tout le monde danse sur ça, en ce moment. Si on choisit ce morceau, il faudra qu’on soit super original sur la chorégraphie. On peut le faire, j’en suis convaincu.

Elle profite du fait que je parle pour me déposer un petit bisou sur la joue tout en m’écoutant.

— Ne tentons pas le diable, tu as sans doute raison. Je te fais confiance, Prof de ma vie.

— Moi, je voyais bien une danse sur un rythme africain, un truc un peu exotique pour qu’on puisse aussi jouer sur nos costumes. Regarde, je pense qu’un pas comme ça, ça pourrait donner en concours.

Je lui mets une petite musique de Makossa trouvée sur Internet et me lève alors qu’elle se cale sur le canapé pour observer le spectacle. Par contre, comme c’est un spectacle dont nous sommes les héros, elle ne va pas rester tranquille longtemps, c’est sûr. Je commence à me déhancher sous son regard admiratif et à lui montrer des pas et des enchaînements qui n’ont rien de traditionnel. Quand la musique s’arrête, je me stoppe devant elle.

— Et alors, tu penses quoi de cette idée pour le concours bal costumé ?

— Je pense que ça peut être sympa, en effet. Tu peux me refaire le petit déhanché, là ? sourit-elle, mutine.

— Je ne le refais que si tu te joins à moi ! Je t’ai dit que ça n’allait pas être de tout repos, ici.

— J’avais presque oublié à quel point tu étais exigeant, Prof, soupire théâtralement Joy en se levant.

— Avoue que ça t’avait manqué ! Tu répondrais quoi alors, si je te fais ce mouvement ?

Je reproduis avec plaisir le déhanché qui lui a plu alors qu'elle se met elle aussi à innover sur des postures apprises en cours. Sa réponse est parfaite, en rythme, et particulièrement adaptée à notre chorégraphie. On se cherche encore, on se cogne, on se retrouve dans des positions invraisemblables qui nous obligent à modifier certains enchaînements, mais nous dansons et nous nous entraînons ensemble. Cela nous fait un bien fou.

— Bien sûr que ça m’a manqué. La soirée au bar avait un goût de trop peu, tu sais ? J’aime te voir danser, et j’aime tout autant danser avec toi et te voir sourire et t’épanouir. Alors, je suis ravie, finit-elle par me dire en me sautant au cou.

Nous interrompons l’entraînement pour une nouvelle session de partage du plaisir, mais nous progressons dans l’idée à développer autour de ce spectacle qui s’annonce. Si on s’arrête aussi régulièrement que ça pour faire l’amour, on va avoir du mal à réellement s’entraîner. Mais cela nous fait tellement de bien de nous retrouver autour de notre passion commune ! Danser avec Joy, je crois qu’il n’existe rien de mieux pour que je retrouve la pêche et la joie de vivre.

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