Les immenses drapeaux flottaient au dessus de la place, dans l'air glacial de cette matinée de décembre. L'imposteur au pouvoir avait réuni ses troupes pour leur faire passer un énième message : ils devaient garder courage pour la suite du conflit. Malgré ce discours censé être réconfortant, les jeunes soldats savaient qu'ils étaient piégés. Ils ne reverraient jamais leur famille. On leur fit ensuite passer une séance médicale, où ils reçurent un bon nombre de seringues dans le bras.

Quelques jours plus tard, ils étaient envoyés au front. À bord de camions rouillés, ils priaient leur dieu, quelqu'il soit, promettant d'être humble envers leur prochain. Ils savaient qu'ils ne pourraient tenir leur promesse, mais voulaient se donner bonne conscience. Ils débarquèrent au milieu d'un mélange de neige et de boue, où le froid permanent gelait les membres. On leur avait annoncé que les conditions de vie étaient terribles, mais ils avaient sous-estimé ces conseils.

Ils n'eurent cependant pas le temps d'apprécier le froid des tranchées. Dès la première journée, à cause d'une balise mal placée, ils se firent charcuter par le camp adverse. Ainsi se déroule le jeu cruel de la guerre.