Impasse

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- J’ai espoir que ce lieu te convient afin que nous puissions converser, dit alors Hippolyte qui la vit observer l’habitation.

Elle reporta son attention en direction de l’Amazonide, voulant s’exprimer mais fut devancée par Argos.

- Je dois reconnaître que cela est davantage plaisant que de vivre à l’Olympe, dit Argos.

-Ce premier compliment que tu m’adresse est appréciable, dit Hippolyte en se tournant vers le jeune dieu.

Détournant quelque peu le regard, il écouta l’échange. D’après l’Amazone, les membres du clan Indigo n’avaient été retrouvés à la suite de l’incendie d’une partie de la forêt.

- Nous ne chassons guère dans cette direction mais nous avons espoir qu’elles ont pu échapper à ce dernier assaut, dit Hippolyte.

- Il y a un village de l’autre côté de la forêt, dit alors Alfirin. Si nous pouvons trouver l’entrée, nous arriverons à continuer nos recherches.

- Nous avons effectivement vu des navires aux abords de la forêt, dit Hippolyte. Malgré cela, nous n’avons entendu une quelconque activité d' hommes dans les environs. Vous devriez retourner en Grèce. Cela est la seule option qui vous reste.

Elle se leva de table, s’avança de la porte d’entrée et demanda à Ainipé de les rejoindre. Ils attendirent quelques instants puis Hippolyte s’éloigna du seuil, laissant place à l’Amazonide à l’intérieur de la pièce.

- Voici celle qui est en charge du camp lors de mes absences, dit Hippolyte aux compagnons de voyage. Peux- tu montrer leur habitation respective ?

Elle se tourna vers Ainipé qui leur demanda de la suivre. Ils se mirent debout, sortirent vers l’extérieur, traversèrent plusieurs passerelles. Ils marchèrent sur un tronc d’un arbre, arrivèrent à destination. Le jeune dieu s’arrêta devant l’accès au logement, vit Alfirin descendre des marches en bois un peu plus loin. Il attendit qu’elles soient hors de son champ de vision avant d’entrer dans sa chambrée. Il regarda autour de lui, remarqua qu’elle était meublée de manière semblable à celle de l’Amazone mais peu lui importait. Il s’approcha du lit, put allonger ses membres sur un support confortable. Depuis que Zéus s’en était allé, il n’avait le temps de penser à ce qui adviendrait par la suite en sachant qu’Héraklès lui eut énoncé son premier devoir. La cause de son départ était également dû au fait qu’il ne souhaitait rester avec l’àlfar à l’Olympe dont il voulait garder une certaine distance. Quand au demi-dieu et au vu de sa méfiance, il se disait que son désir de meurtre était sans doute réel, bien qu’il ignorait son identité.

Malgré lui, il ferma les yeux, laissant l’épuisement l’emporter. Argos se réveilla, ressentit une légère brise nocturne provenant de la fenêtre du logis. Il se redressa sur le lit, porta son attention vers l’horizon. Le crépuscule montrait ses dernières lueurs flamboyantes. Il posa les pieds sur ses sandales qu’il mit, se leva en humant un fumet de viande qui lui parvenait. Il traversa la pièce, sortit de la chambrée. Observant les alentours, il remarqua soudainement la hauteur à laquelle il se trouvait. Il entra dans l’habitation, trouva avec soulagement une échelle posée au sol dont les barres en bois étaient solidement entourés d’une corde. Il franchit le seuil, regardant les crochets métalliques attachés aux ficelles. Il s’arrêta, se retourna à la recherche d’une prise qui lui permettrait de les utiliser, décida de s’accroupir sur la plateforme. Il baissa la tête et vit d’autre accroches en fer de forme arrondie. Il se releva, prit l’échelle qu'il agrippa l’extrémité sur ces boucles, la déroula dans le vide.

Le jeune dieu descendit les barres de bois, arriva bientôt sur la terre ferme. Son regard se posa en direction de l’espace qui le séparait du sol, détendit ses jambes et lâcha sa prise. Il atterrissa en amortissant sa chute à l’aide de ses mains. Il se mit debout, remarqua l' expression amusée de quelques Amazones qui l’avait observé. Il se retourna vers l’échelle, soupira en comprenant que l’une d’entre elles l’avaient placé précisément dans cette chambrée. Il aperçut Alfirin, assise sur une latte de feuilles tressées, s’avança vers son compagnon de voyage. Il se posa à ses côtés, son regard absorbé par le feu du camp. Il tourna la tête lorsqu’il vit qu’elle lui tendit une écuelle de bouillon ainsi qu’un ustensile. Il se nourrit en silence puis vint Hippolyte qui siégea sur une chaise. Elle prit un bol, se servit puis les discussions reprirent.

- J’ai espoir que tu t’es suffisamment reposé car nous irons trouver l’entrée de ce village dès le lever du soleil, dit Alfirin avec discrétion.

- Tu as entendu ce qu’Hippolyte a dit, il n’y a aucun accès dans cette forêt, dit Argos. Seulement la sortie qui est au port. Je me dis que nous aurions dû demander au passeur de nous amener jusqu’au déchargement.

- Je ne peux matérialiser autant de drachmes à cette distance, dit Alfirin. Et puis je pensais que les Amazones avaient des renseignements, ce qui n’est le cas.

- Qu’allons-nous faire à présent ? dit Argos d’une voix mesurée. Retourner à l’Olympe ?

- Nous allons retrouver cette entrée, dit Alfirin qui insista. Si cela doit nous prendre une journée entière ou plusieurs, nous le ferons.

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