Identité

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Il scruta les ténèbres, parvint à reconnaître le masque qu’il avait rencontré auparavant. Il put nettement apercevoir la silhouette qui se détacha de la brume, portant un accoutrement qu’il lui était familier. L’inconnu était vêtu d’une tunique sombre à col levé légèrement ouvert, les manches couvrant ses bras fins. Il avait un fendard évasé d’un brun foncé, une ceinture de cuir détenant un étui dont le manche de son arme était semblable à celui des gardes, était également chaussé de sandales à lacets. Il s’arrêta à quelques centimètres du jeune dieu qui ne s’éloigna.

- Qu’êtes-vous donc ? demande alors Argos. Un esprit démoniaque ?

- Je ne suis guère un esprit, dit la voix déformée. Ce que je suis se rapproche de celui d’un être plus vivant que tu ne l’es, fils de Zéus.

À ce patronyme que cet homme prononça, il sentit une certaine irritation l’envahir, souhaitant exprimer sa colère.

- Ôtez votre accessoire encombrant de votre visage, que je vois celui qui a quémandé ma présence, dit-il.

L'inconnu leva la main vers son masque, dévoilant l’apparence d’une femme aux cheveux bruns. Lorsqu’il reconnut la teinte de ses iris, il en déduisit qu’il s’agissait d’une Amazonide.

- Je me nomme Créuse, la maternel de l’àlfar qui t’accompagne, dit-elle.

- Faites-vous référence à Alfirin ? dit Argos.

-En effet, ce manuscrit lui était destiné, dit Créuse. En revanche, je suis stupéfaite que tu sois parvenu à lire les runes.

- Je vous pris de cesser de me tutoyer, dit Argos d'un ton brusque. Nous ne sommes seulement des connaissances.

- Cela est dans notre culture de ne créer d’hostilité envers la créature céleste que nous rencontrons, dit Créuse.

- Puis-je savoir quel est la raison de cette dénomination qu’est les kamikazes ? demande Argos.

- Ce nom leur est attribué au moment où ils échouent de leur devoir ou bien lorsqu’ils reprennent conscience, dit Créuse. Soit ils deviennent des flammes humaines, soit de la fumée émeraude.

Argos baissa le regard, se remémorant de la couleur de l’armure d’Alfirin ainsi que les yeux du kamikaze. Il leva la tête, observa l’expression légèrement impassible de son interlocutrice.

- Ce pouvoir, de quel endroit peut il provenir ? dit Argos.

- Nous ne disposons d’éléments suffisants pour avoir une conclusion, dit Créuse en remettant son masque. Cependant, il est préférable que tu ailles rejoindre le repaire, ton absence risque d’être remarquée.

Le jeune dieu cligna des paupières, son regard se porta sur le plafond du repaire. Il tourna la tête, remarqua que les villageois étaient éveillés. Il se redressa, enleva la couverture puis se releva. Il remarqua que sa blessure était guérie mais sentit néanmoins le sang séché sur son khiton . Il décida de se laver, s’approcha du paravent et lorsqu’il fut de l’autre côté, il vit qu’une bassine était effectivement présente. Un mobilier dont le tiroir disposait des vêtements, quelques sandales sans lacets et de nombreux textiles en lin lui permit d'être pourvu de ce dont il avait besoin. Argos posa les accoutrements sur le meuble, se retourna vers la bassine de métal. Il observa les nombreux seaux contenant pour la plupart une eau qui paraissait être brûlante et d’autres qui ne laissaient échapper une quelconque fumée. Il souleva l’un d’entre eux, déversant le liquide dans la bassine. Quand les seaux furent vidé, il se dévêtit de sa cape, de son khiton et de ses sandales puis entra dans le large récipient. Il s’assit à l’intérieur, essayant de trouver une position confortable. Soupirant de cette situation, il pensait à Créuse qui ne souhaitait divulguer l’origine du pouvoir des kamikazes et à Barsida qui réagissait de manière distante. Il se disait alors que cela était le cas pour son compagnon de voyage depuis le commencement de la quête.

Il se leva de la bassine, déplia le large textile de lin qui dissimula ses hanches, sortit de l’eau. Il se vêtit de l’étrange tunique, retira le tissu afin de sécher son corps humide, les gouttes tombèrent au sol. Il se chaussa de ces sandales à la semelle légèrement haute, plia son khiton ainsi que la cape et amena avec lui le textile. Contournant le paravent, il s’approcha de la latte, s’arrêta devant le lit où il s’agenouilla laissant ses vêtements sous la couverture. Il se mit debout, ressentit soudainement le besoin de se nourrir. Il s’avança en direction des tables, s’assit sur l’un des bancs puis leva la tête en apercevant Alfirin qui tenait de ses mains deux coupes de formes ovales en étain. Elle posa les contenants sur la table ainsi qu’un sac en toile et prit place face à lui. Le jeune dieu scruta l’intérieur de la coupe le liquide de teinte verte.

- Qu’est-ce que cela ? demande Argos.

- Des feuilles de thé, dit Alfirin. Un condiment local apporté par les passeurs, quand à la nourriture, elle s’amenuise depuis plusieurs journées. Nous devons retourner au village afin de retrouver les provisions de ces habitants.

- J’accepte la proposition, dit Argos qui porta le contenant à ses lèvres.

Soutenant le regard de son interlocutrice, il remit la coupe sur la table, se releva en se saisissant de la besace. Il la suivi vers l’extérieur, franchit le seuil des battants coulissants qui se refermèrent derrière lui. Il traversa le corridor éclairé par des lanternes, grimpa l’échelle, observa tout à coup dans les ténèbres l’arbalète, le carquois de flèches et l’épée qu'Alfirin détenait. Il pensa à son arme qui reposait au-dessus du lit improvisé, entendit la plaque qui fut déplacé de son socle. La lumière qui entra dans l’espace ouvert, lui permit de monter les dernières barres de métal plus aisement, s’agrippa au bras qu’Alfirin lui tendit. Il s’extirpa de l’entrée du repaire, se redressa puis observa les alentours. Certains navires avaient levé l’ancre tandis que le vaisseau de taille impressionnante restait amarré. Il essaya de percevoir ne serait-ce qu’un son malgré cela aucune activité lui indiqua que des marins occupaient le bâtiment. Il rattrapa Alfirin proche des escaliers qui menaient au chemin escarpé. Au moment où ils atteignirent la rue principale, le cliquetis de lames qui se percutèrent leur parvint. Ils décidèrent de s’approcher à l’abri de l’altercation dans l’ombre de maisons en construction. Ils s’arrêtèrent devant une scène de combat où un jeune homme de carrure imposante vêtue d’une armure qu’ils reconnaissaient, croisait le fer de kamikazes.

Celui-ci s’éloigna de l' affrontement de quelques centimètres, esquiva de côté la pointe des armes de ses ennemis qui se séparèrent et s’écartèrent de leur collision. Il prit de nouveau position face aux assaillants, put voir une nuée de poussières où les gardes apparurent soudainement de manière distancée vers le mortel blessé à l’épaule. Il leva soudainement la garde penchée vers le bas, para le coup porté de l’un des ennemis, la mâchoire serrée par l’effort. Il désarma avec force son adversaire dont le katana s’envola en direction de la trachée du second garde qu’il transperça, mit son glaive dans le fourreau et retira le tranchant du cou de l' adversaire suivant, maniant l’arme. Il transperça le premier duelliste qui lâcha peu à peu une dague qu’il détenait de sa main gauche, les corps s’effondrèrent au sol. Par la brume il fixait du regard la présence de deux ombres, décida de s'avançer de quelques pas.

Argos qui vit le visage de cet homme, se remémora de l'endroit où il avait rencontré cette tenue particulière et ses iris de couleur noisette pour la première fois. Il sut qu'il s'agissait de Tydéus, l'un des commandants du régiment de la cité de Calydon.

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