RÉFLEXION SUR LA DICTATURE DE LA MODE

ADAPTATION POUR LE THÉÂTRE, PIÈCE JOUÉE À LIMOUX, AUDE, ENTRE AUTRE.

Un poil dans la main ?

Oh la vilaine araignée velue !

Pourquoi tant d'histoires pour quelques touffes,

Vestiges honteux, de notre lignage sauvage?

Et pourquoi tant d'émoi,

( Poil aux doigts ),

Devant ces plastrons aux poils foisonnants

Qui s'échappent de la chemise,

( Poil à ta guise ! )

C'est quoi la guise ?

Femme sauvage court avec les nuages.

La lumière magnifie ce pelage

Qu'elle arbore sans honte ni orgueil, 

( Poil à l’œil )

Femme à poils va sans peur,

N'a que faire des regards moqueurs.

Désolée, mais pour être belle faut s'épiler !

( Poil aux mollets ! )

Les poils, c'est pour les hommes !

Le poil, c'est la virilité !

Alors, priver les femmes de leur pelage,

( Poil aux cartilages ! )

C'est les priver de leur part masculine ?

Maintenant, les hommes se rasent tout.

Tout ? Comme... tout ?

Oui, tout ! Tout !

Comme si le poil c'était mal, ou sale !

Poil intestinal !

Donc les hommes se privent aussi

De leur part masculine ?

Vilain poil, pourchassé jusqu'au plus secret,

Rasé, anéanti, sans aucune pitié,

Arraché avec une brutalité contrôlée,

Brûlé par des crèmes nauséabondes

Qui pourtant laissent la peau si douce,

( Poil au pouce ! ) 

Douce comme une peau de bébé.  :O ?    

Pour sauver la nature, arrêtez l'épilation !

Car les poils, c'est naturel ! Si, si !

( Poil à la vessie !) 

Et puis, il y a celles qui n'ayant pas de poils,

Enfilent des collants de faux pelage...

Allez y comprendre quelque chose...

Bé moi, ça me donne mal au citron, tout ça !

Je va me faire un tilleul bien chaud, té !