1 : LA FERME DES ÉTERNELLES. (Premier voyage)

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*Nous sommes aujourd'hui le 23 mars 2006, et même si cette date n'a que peu d'importance ici, je pénètre pour la première fois l'intermonde.

Je n'ai pas le moindre souvenir du voyage, l'homme m'avait prévenu, et j'ai la sensation d'être passé d'un monde à l'autre en une fraction de seconde.

Ma tête est lourde, mon corps est faible, il n'est "qu'à moité" présent, et ça aussi l'homme me l'avait dit.

Ma balise est en sécurité, je vais commencer l'exploration, je ne dois pas traîner.

-17h32 : Ce premier lieu, semble-t-il, est une vieille ferme perdue au milieu de vastes champs de maïs, je suis anxieux, je vais prendre quelques minutes pour observer et me calmer.

Les couleurs environnantes me font penser que la saison d'automne est déjà bien installée, même si encore une fois cela n'a aucun sens ici.

Le soleil est en train de se coucher, le temps est doux, le vent souffle légèrement, tout paraît paisible, je commence à me sentir mieux.

-17h56 : Est-ce que le maïs pousse en automne ?

J'en profite pour noter que la végétation est très semblable à la nôtre. L'odeur, la texture, la couleur, tout m'est familier.

Depuis un moment j'ai l'étrange impression qu'il y a "de la musique dans l'air", c'est relativement agréable, ces sons me traversent et m'apaisent.

-18h10 : Je suis vraiment très détendu, est-ce la musique ? Je vais essayer d'entrer dans le bâtiment.

-18h20 : Je m'approche lentement de la ferme, j'y vais prudemment, la lumière du soir donne à l'endroit un aspect presque magique.

-18h37 : Mauvaise surprise, je viens d'entendre très distinctement un rire qui visiblement provenait de l'intérieur. Je suis caché derrière un grand chêne depuis plus de trente minutes, enfin c'est l'impression que j'en ai. La temporalité m'échappe.

-18h50 : Plus de bruits pour l'instant, je vais entrer, il faut faire vite, je n'ai plus beaucoup de temps.

Je suis resté oisif bien trop longtemps d'ailleurs, mais rester concentré demande de gros efforts dans cet état, j'ai l'impression de flotter.

-19h00 : Je suis enfin à l'intérieur, dans l'entrée.

Tout est délabré, le lieu garde pourtant une atmosphère très chaleureuse. Je peux voir beaucoup de couloirs de là où je me trouve, beaucoup de portes, et au moins six escaliers.

Je remarque que je me tiens debout sur ce qui semble être un magnifique tapis persan.

Toute la bâtisse est de bois.

Je sais qu'il ne peut physiquement rien m'arriver, mais je ne peux m'empêcher d'être inquiet, j'ai un pressentiment assez désagréable, j'ai énormement de mal à voir les détails, tout est du domaine de l'impression.

Plus d'une heure que je suis arrivé, et le soleil qui semblait sur le point de se coucher refuse de terminer sa course. Le temps est comme figé.

- Heure inconnue : C'est incroyable, après avoir pris une direction au hasard et poussé quelques portes, je me suis retrouvé nez à nez avec un groupe de jeunes filles. Elles se trouvaient assises en cercle dans une pièce pleine de coussins. Elles semblaient toutes très surprises de me voir, et j'ai eu très peur sur le coup.

L'une d'entre elles, qui ne devait pas avoir plus de seize ans, et était très souriante, m'a finalement demandé ce que je faisais là.

Durant notre brève discussion elle m'a expliqué que je pouvais rester encore un peu, mais pas plus, sinon ce serait toujours. J'ai donc quitté la pièce, un peu effrayé.

Elles n'ont pas essayé de me suivre ou d'en savoir plus, ce que je trouve très suspect. Elles ne semblaient pas non plus se soucier de ce que j'allais faire ensuite, celle qui m'avait parlé s'est contentée de refermer la porte derrière moi.

Pour l'heure je me suis isolé dans une pièce vacante de la ferme, j'avoue que ses paroles m'ont déstabilisé.

17h30 : Je suis de nouveau près de la balise, je vais rentrer.

Je comptais en faire plus mais je dois partir, enfin je crois, et les paroles de la jeune fille me trottent dans la tête.

Pour une première c'est déjà très bien, je reviendrai demain.

J'ai la conviction que ces adolescentes sont là depuis une éternité.

Je jette un dernier regard au soleil couchant.

Ma montre ne fonctionne plus.

je pars.

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