Chapitre 34

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Master of Puppets - Metallica


Antoine prit alors rapidement son sac et le vida par terre : c’étaient des pétards, des fumigènes et des feux d’artifices, qu’il s’était procuré quelques jours auparavant, ainsi qu’un couteau de cuisine.

Ça ne faisait plus de doute : son heure était venue. Et ses ennemis ne se cachaient même plus, ils escaladaient les grilles et étaient en train de l’encercler. Il devaient être une dizaine, ils étaient cagoulés et entièrement vêtus de noir.

Il sortit un briquet de sa poche et alluma en vitesse le plus de pétards possibles, puis les jeta devant lui, dans tous les sens. Cela lui permettrait de gagner du temps. Puis il prit une grande inspiration, et cria de toutes ses forces :

“À l’aiiide ! Appelez la police !”


Il pria de toutes ses forces pour que quelqu’un l’ait entendu et ait contacté les forces de l’ordre. Sa respiration était saccadée, les battements de son cœur n'avaient jamais été aussi rapides. Il craqua un fumigène, puis un deuxième, un troisième et un quatrième… et les lança de part et d’autre de la sculpture. Ses assaillants n’étaient plus qu’à quelques mètres de lui, approchant avec précaution, pas par pas.

Il utilisa alors sa dernière option : les feux d’artifice. Il en alluma un qu’il dirigea vers le ciel. Et après quelques secondes, la fusée partit à la verticale et explosa en plein air dans un bruit infernal, qui avait forcément attiré l’attention de tout le quartier.


Il vit des lumières s’allumer dans les immeubles, et une lueur d’espoir se dessina dans son regard. Pour la première fois de la nuit, il ne se sentait plus seul face à ce danger.

Il tira un deuxième feu d’artifice en l’air, tandis que la fumée autour de lui commençait à s’épaissir. Ce fut à ce moment qu’il décida d’orienter ses tirs directement vers ses ennemis. Il savait qu’il ne pourrait pas les vaincre, ils étaient trop nombreux de toute façon. Mais chaque seconde était précieuse à gagner, le temps que la police arrive pour le secourir.


“Aidez-moi !” cria-t-il à nouveau au milieu de la nuit.

Il alluma la mèche d’une fusée, et l’orienta vers l’assaillant le plus proche, qui devait se trouvait à cinq mètres à peine de la fontaine. La fusée décolla… et le toucha en plein ventre. Antoine serra le poing : à cet distance, il était à peu près sûr de le laisser au sol pendant un moment.

Les autres assistèrent à ce spectacle avec effroi et se cachèrent dans les buissons. Mais Antoine savait que ça ne durerait pas longtemps, et qu’ils reviendraient à la charge d’ici quelques secondes à peine. Il décida alors de se recroqueviller et d’envoyer une nouvelle fusée dans le ciel noir parisien. Il sortit son téléphone de sa poche et l’alluma, ce qui prit un temps fou. Il s’énervait devant son écran, tapait dessus en soufflant “Allez, allez !”, le visage crispé.


Il déverrouilla la carte SIM et se rendit à toute vitesse sur l’application “Téléphone”.

Il entendit soudain des bruits de pas rapides sur le gravier : ils s’étaient mis en mouvement et avaient décidé d’agir vite. La fumée autour de lui était devenue assez opaque, alors il attendit une poignée de secondes, le temps que les bruits de pas soient assez proches, saisit son couteau dans la main, et fonça à travers l’écran de fumée, le couteau en avant.


Heureusement pour lui, sa lame ne traversa que de l’air. Il ne se retourna pas et commença à courir aussi vite qu’il pouvait. Il vit brièvement du coin de l’oeil ses ennemis se retourner vers lui : son effet de surprise avait fonctionné et lui avait permis de gagner quelques précieuses secondes.


Il entendait des dizaines de bruits de pas quelques mètres derrière lui. Il sauta contre la grille, l’escalada en un temps record, puis retomba sur ses pieds. Il ressentit une violente douleur aux genoux, au moment de la chute. Mais ce n’était vraiment pas le moment d’avoir mal, alors il continua, pendant que des mains s’agrippaient aux barreaux de la grille, à quelques dizaines de centimètres de lui.


Il courut encore quelques mètres, lorsqu’il vit soudainement surgir d’un coin de rue, une silhouette noire et épaisse. Un frisson parcourut tout son corps, il comprit immédiatement : c’était la Mort…

Le monstre leva le braset brandit un pistolet dans sa direction. Antoine baissa la tête et mit ses bras devant lui par réflexe. Au même moment, il sentit une main lui attraper la veste et le tirer en arrière, et une autre le pousser dans le dos.


Il s’écroula au sol en pleine course, aux pieds de la Mort.


Il n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il lui arrivait qu’un bras passa autour de son cou, et le serra violemment. Il tenta de lutter, mais ses mains étaient retenues au sol, écrasées par les chaussures des sbires du monstre. Il luttait comme il pouvait, remuant dans tous les sens, mais il sentait ses forces le quitter progressivement, et ses yeux se fermèrent…


***


Lorsqu’il reprit connaissance, il se retrouva exactement dans la même situation que lors de sa première rencontre avec la Mort : c’était la même cave aux murs jaunis, il se trouvait ligoté à la même chaise…

– Tu t’es bien battu. Franchement, ça m’a impressionné. Tu t’es montré très courageux. Quand je te tuerai, je me souviendrai de ce moment. Je ne peux que te remercier : ça aurait été beaucoup moins drôle si tu t’étais laissé faire comme les deux précédents ! Là, ça rend le truc beaucoup plus excitant. J’ai même eu peur, à un moment, quand j’ai entendu la police arriver. Sauf qu’il y avait un hic, tu vois : un de mes agents était gravement blessé et n’a pas pu faire le chemin avec nous, parce que tu lui avais tiré un feu d’artifice à bout portant. J’ai donc dû abréger ses souffrances moi-même pour ne pas qu’il nous balance à la police. Tu vois ce que tu as fait ?

Antoine ne trouva rien à répondre, complètement abasourdi. Trop de choses se mêlaient dans son esprit, il n’arrivait pas à gérer ce flux d’information.


Mais tout ce qu’il savait, c’est qu’il était condamné, sans défense face à la Mort.



Il avait perdu…

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