13 février 2024

Une minute de lecture

ouverture

Les pieds vissés sur le plancher

Vertige, à en oublier de respirer

Le lourd silence immaculé

Sur le public de noir baigné

Les mots ont disparu depuis

Mon entrée sur la scène pleine de bruit

Et tout s'est envolé dans la nuit

Comme tombée au fond d'un puit

Où sont passés les syllabes ?

Tout est faux, même les arbres

De la peinture, des sabres en carton

Fantômes, spectres qui foutent les jetons

Et la sourde lumière aveuglante

Qui pointe mon échec et me hante

Oui, c'est moi, plantée dans le vide

J'ai tout oublié, mais je reste solide

Alors j'invente, des mots qui n'existent pas

Je tisse une histoire aux fibres de ma voix

Voilà des couleurs, des nuances, une lueur

C'est la trance, c'est le temps, et les heures

Qui coulent devant vous, devant moi

Sur le chevalet d'argent que je vous renvoie

Alors je bouge, je glisse sur le bois brun

Ivresse, colère, tristesse, dédain

Et ma voix se brise quand le rideau tombe

Le silence me parait durer des plombes

Et puis

Petit à petit

On m'applaudit

Merci

révérence

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