Chapitre 8

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Plusieurs minutes passèrent depuis la fin du combat. Les Slayers et leurs armures parsemées d’écailles écarlates avaient investis les lieux et s’occupaient d’écarter la foule qui se pressaient encore autour de Géckal. Ce dernier, les yeux lacérés, avait été évacué par les Slayers, quant à la première victime de Jonas, elle avait succombé à ses blessures. Reyna, elle, était agenouillé au sol, les joues encore ruisselant de larmes au milieu de la rue. Deux Slayers vinrent la voir. L’un s’abaissa près d’elle, compatissant à sa douleur.

- Écoute gamine, je sais que ce à quoi tu viens d’assister est horrible. Mais cette fois-ci, ton père est allé trop loin. Jusqu’ici nous fermions les yeux sur ses écarts de conduite mais là ce n’est plus possible. Il faut que quelqu’un ne l’arrête avant qu’il ne fasse plus de victimes. C’est pourquoi tu dois impérativement nous conduire chez vous, pour que l’on puisse mettre un terme à ses agissements.

Reyna savait pertinemment que son père était condamné. Elle se tourna vers les Slayers, sanglotant, le regard vide. Mais qu’adviendrait-il d’eux si elle leur livrait son père ? Malgré la force des Slayers, il faudrait être un monstre pour arriver à battre son Jonas, même pour eux. Et si jamais ils n’arrivaient pas à le vaincre et qu’il apprenait que c’était elle qui l’avait livré aux Slayers, il serait bien capable de la tuer. Peu importe que ce soit sa fille ou non. Reyna en tremblait rien que d’y penser. Mais il fallait malgré tout l’arrêter avant qu’il ne devienne plus fort.

- Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour toutes ses victimes potentielles ! Lui dit l’un des Slayers.

Reyna céda et les y emmena. Au bout de quelques minutes, ils furent arrivés devant sa maison.

- C’est bien ici ? Demanda l’un des Slayers en montrant du doigt la petite maison de pierre.

Reyna se contenta d’acquiescer. Cependant, pour ne pas alerter Jonas si jamais il s’y trouvait, les Slayers découpèrent la porte à l’aide de leurs sabres en se précipitant à l’intérieur, Reyna sur leurs talons. Scrutant tout autour d‘eux, ils débarquèrent dans la salle à manger mais ne virent rien. Reyna se précipita alors vers la cuisine, elle ouvrit la porte et… Elle vit son père. Debout, La Dragonne dans une main, un couteau de cuisine dans l’autre. Et le plus choquant, sa mère étalée par terre et baignant dans une mare de sang.

Reyna poussa aussitôt un cri d’effroi, alertant les Slayers qui se rappliquèrent immédiatement. Ils se mirent en garde dès qu’ils virent la scène d’horreur qui se dessinait devant eux.

- Vous en avez mis du temps, leur dit Jonas.

Reyna était agenouillé par terre, sanglotant en silence. Les deux Slayers s’apprêtaient à donner l’assaut.

- C’est ta victime de trop, Jonas Osaka ! Le réprimanda l’un.

Ils brandirent leurs sabres et s’élancèrent vers leur cible. Mais Jonas en deux coups vifs, lacéra le torse du premier avec La Dragonne et transperça le second avec le couteau de cuisine. Reyna n’entendait plus rien, ne voyait plus rien, ne ressentait plus rien. Sa mère était morte, probablement tuée par son père. Quelle devrait être sa réaction ? Jonas s’approcha d’elle, des éclaboussures de sangs plaint le visage, se mariant très bien avec la couleur écarlate de ses cheveux, le teint ferme.

- Que ressens-tu en ce moment, Reyna ? Lui demanda-t-il. De la peur ? De la colère, ou… De la haine !

Le regard toujours vide de Reyna crispa son visage de colère. Il jeta une nouvelle fois La Dragonne devant Reyna.

- Il n’y a qu’en me tuant que tu assouviras ta vengeance et là, tu pourras enfin rejoindre notre famille… Celle des assassins !

Reyna ne bougeait toujours pas.

- TUE-MOI BON SANG ! Le gronda Jonas qui lui donna un coup de pied en pleine tête.

Reyna fût violemment projeté contre le mur de la cuisine. Elle se ressaisit aussitôt et attrapa La Dragonne.

- C’est bien ! Le félicita Jonas. Et maintenant fais ce que je t’ai demandé !

Reyna ne rêvait que de ça. Pouvoir le tuer, et céder à la vengeance. Mais c’était au-dessus de ses forces. Malgré tout le mal que son père lui avait fait, elle ne put pas se résoudre à le tuer. Elle resta bloquée contre le mur, tenant fébrilement La Dragonne entre ses mains moites.

- Allez ! S’écria Jonas.

Mais toujours rien. Reyna sanglotait, incapable de faire ce qui semblait juste. Jonas en eût marre et lui lacéra le coin de la gorge avec le couteau de cuisine. Reyna s’effondra alors sans un bruit. Elle ne ressentit pas la douleur, mais son corps s’en retrouva paralysé. Tandis qu’elle perdait peu à peu conscience et que sa vue se brouillait, Jonas sortait de la cuisine.

- Tu me fais terriblement honte, Reyna. Lui dit-il avant de partir. C’est non seulement moi mais tous nos ancêtres que tu déshonores en te comportant de la sorte.

Jonas s’en alla dans la salle à manger et s’empara d’une boite en bois qui traînait dans un coin. Il l’ouvrit et en sortit deux sabres : la lame du premier était bleue marine. Quant au deuxième sabre, la lame était écarlate. Il s’agissait des fameux sabres « Ignis et Aquarius ». Jonas les jeta devant Reyna, agonisante par terre. Elle finit par s’évanouir sur les derniers mots de son père :

- Ne reviens me voir uniquement lorsque tu auras enfin du sang sur les mains !

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