Chapitre 16

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L'an 1 300 AP.JC, à Jérusalem.

  Cela faisait longtemps que la jeune femme n'était pas revenue dans cette ville, Saury était décédée depuis quelques siècles, mais sa descendance restait présente en ce lieu sacré.

  Harmonia espérait localiser le deuxième temple debout qui fut agrandi par le roi Hérod Ier ; malheureusement, elle ne trouva plus qu'un mur dénommé « mur des Lamentations », les Romains l'avaient détruit en l'an 70 Ap.Jc.

  Un passant lui indiqua alors la synagogue Hourva dont les travaux avaient commencé le siècle dernier.

  À l'intérieur, la jeune femme trouva un rabbi lisant des Écritures saintes.

  — Excusez-moi Rabbin, puis-je vous parlez seul un instant ?

  — Que puis-je pour vous demoiselle ?

  — Je m'appelle Harmonia et je combats les forces du mal.

  La jeune femme pensait que ce serait le seul moyen d'obtenir ce qu'elle désire en ne révélant pas sa véritable identité.

  - Allons dans une autre pièce si vous le voulez bien.

  - Dites-moi, ce que vous souhaitez exactement ?

  - J'ai besoin qu'un prêtre créé une amulette afin d'enlever les pouvoirs de Lilith qui la tueront définitivement.

  - La démone, elle-même ?

  - Oui, tout à fait.

  - Alors dans ce cas, vous devriez aller voir le rabbin Habim qui vit reclus non loin d'ici dans une petite maison défraichie et peu meublée. Il a combattu le mal durant sa jeunesse et après un malheur survenu, il m'a abandonné la synagogue. Voici l'adresse. Lui donna-t-il simplement une indication sur un morceau de parchemin?

  - Je vous remercie monsieur le rabbin, bonne journée.

  - J'espère que vous gagnerez la bataille, bonne chance !

  Harmonia lui fit un signe de tête et rebroussa le chemin.

  Elle ne mit pas longtemps pour trouver la demeure miteuse. Un vieillard habillé de vêtements usés, mais dans les conditions d'un rabbin lui ouvrit la porte timidement et apeuré après avoir hurlé :

  - Que me voulez-vous ?

  Elle lui répondit alors :

  - C'est le rabbin Yosef qui m'envoie.

  Harmonia s'assit sur un tabouret bancal au milieu de parchemins vieillis et de livres abîmés où elle lui expliqua l'objet de sa visite.

  - J'ai besoin d'une création unique pour remplacer celle que Lilith porte autour du cou qui lui garantit son immortalité.

  La jeune femme glissa sur la petite table devant l'homme, un dessin avec une précision infinie : il s'agissait d'une amulette ronde avec un pentagramme en son centre et des écrits angélique au milieu et entre les pointes.

  - En cuivre bien sûr !

  - Et bien entendu, vous voulez que je trempe le phylactère mystique fabriqué dans ma foi, dans l'eau du Jourdain afin d'affaiblir la vampire ailée ?

  - Oui, je n'ai plus que cette solution, chaque fois que j'essaie d'arrêter et de détruire Lilith, elle est secondée des siens et de ses alliés et elle s'enfuit, même si elle est blessée !

  - Cela sera fait selon votre désir, chasseuse.

  Une semaine plus tard, sa commande fut prête et en échange, Harmonia offrit au vieillard un livre rare qui intéressera le rabbin sans aucun doute, ainsi, il en fut effectivement ravi et la remercia chaleureusement en lui prodiguant une prière de protection.

Durant les jours suivants la Nephilim mit au point son plan avec Hi, un vampire indépendant et rebelle qui l'aide de temps en temps avec bien entendu une récompense à la clé.

  Il était arrivé au point de rendez-vous habillé d'un ensemble à carreaux du style torchon.

  - Tu aurais pu faire mieux tout de même, tu as mauvais goût en ce qui concerne tes habits.

  - Tu es là pour critiquer ma tenue ou parce que tu as besoin de moi ?

  - OK, c'est bon, tiens, prends-en soins et ne la perds pas !

  - Je ferais comme on a dit, mais ce n'est pas sûr que cela fonctionne. Au moindre risque, je fuis !   - Comme d'habitude, rebelle, mais pas de couille !

  - Eh !

  - Tu remplace l'amulette dès qu’elle tourne la tête et que personne ne regarde ; fait en sorte que ton déguisement soit parfait, tout le monde doit croire que tu es une femme, cher androgyne.

  - À vos ordres, cruelle angélique !

  - RRRhhh... Allez vas-y, il est temps qu'on se sépare, même dans un cimetière, il y a des yeux partout.

  Deux semaines, plus tard en Nouvelle-Zélande, demeure de Lilith.

  La vampire ailée s'est installée dans un château en ruines au pied d'un volcan endormi accompagné de sa horde de succubes, en attendant que Samaël trouve son habitat sur Terre.   Non loin de celui-ci, un village abandonné de plusieurs maisons en bois où Harmonia campe depuis deux jours sans se faire remarquer.

  L'homme déguisé en femme se faufila parmi elles afin d'approcher au plus près leur maîtresse.   Lilith portait une jupe andrinople fendue jusqu'à la cuisse, un top sans manches noir et rouge en cuir et des bottes en peau marron ornée d'une tête de succube ouvrant la bouche pour aspirer l'énergie vitale.

  - Ma cape tout de suite !

  - Oui, Votre Majesté.

  Hi se précipita sur le vêtement avant les autres pour essayer de lui mettre et fit semblant de ne pas arriver à accrocher les attaches en cuir, ainsi fit tomber le médaillon afin de le dissimuler dans ses habits et lui mit à la place celui du rabbin.

  - Oh, désolé Altesse, mille excuses, je vais les ramasser et rattacher les deux, je suis un peu maladroite, lui dit-il en tremblant.

  Les succubes portaient des bodies mi-tissus mi-cuir avec des bottes et elles avaient sur leurs chairs la marque de Lilith ; c'est pourquoi il a fallu voler une tenue pour lui et qu'il se dessine le symbole.

  Elles regardèrent la nouvelle recrue en sachant qu'une telle faute serais immédiatement punie sanguinairement.

  Elle se retourne et plante sa dague dans le corps de la femme qui l'a fait tomber en lui mettant sa cape.

  - Pardon, Votre Majesté, lui dit-elle en le ramassant et lui rendant avec la peur d'une mort à venir.

  - Ne recommence jamais où ce sera ta fin.

  - Oui, Votre Altesse, lui répondit-elle en reculant le plus loin possible ; puis quitta la pièce.   Après l'avoir remis à son cou, Lilith se sentit mal. La tête lui tourna un peu, elle sentit une difficulté à respirer et voyait trouble.

  À ce moment-là, Harmonia fit son apparition alors que les succubes se demandent ce qui lui arrive.

  - Votre Altesse, tout va bien ?

  - Taisez-vous !

  - Attention, Votre Majesté !

  Les succubes se précipitèrent sur Harmonia, mais celle-ci se lance dans une danse acrobatique contre les vampires.

  Fatiguée, mais sa rage décuplée se débarrassa de coups de pieds et de volé d'épée les serpents que Lilith lui balança.

  Elle se rapprocha d'elle et l'attrapa à la gorge pour la pousser dans un recoin où elle ne pouvait plus bouger ; aussi de plus en plus affaiblie.

  La démone l'invectiva des insultes dans une vieille langue toujours utilisée par les anciens millénaires sur Terre pour essayer de la déstabiliser.

  Au moment où la jeune guerrière leva son épée afin de lui couper la tête et par la suite lui extraire le cœur pour le brûler et la détruire définitivement, Lucifer fit son apparition et l'en empêcha en hurlant :

- Non, j'ai besoin d'elle !

  L'Archange l'éjecta plus loin en arrière et arracha le médaillon de sa maîtresse.

  - J'ai le droit d'avoir justice pour mon fils.

  - Tu peux avoir d'autres morveux, mais elle, elle est unique et utile pour moi.

  - Comment pouvez-vous me faire ça, à moi votre fille ?

  - Elle sera punie pour te faire plaisir, chère enfant, mais tu ne tenteras plus de la tuer, est-ce clair ?

  - Non !

  - Harmonia !

  Lucifer devint alors brillant et ses yeux rouges profonds.

  La Nephilim voulait la mort de la succube royale, mais elle savait ce que son père pouvait lui faire subir quand il était dans cet état ; Harmonia se releva avec difficulté et fit demi-tour silencieusement en entendant le rire énervant de Lilith.

  Samaël la calma aussitôt.

  - Silence femme ! Tu n'aurais pas dû t'en prendre à l'enfant de ma chaire.

  Il l'a pris par le bras et disparu tous les deux.

  La jeune femme récupéra ses affaires dans le village, soigna Hi par son sang, ainsi que le paya comme promis.

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