Vers l'île Kyūshū ou Kiou-Siou, la troisième de par sa taille,

des quatre île principales du Japon, et considérée comme le

berceau de la civilisation japonaise, est née une légende. Au

XVI ème siècle, des missionnaires catholiques ainsi que des

commerçants portuguais arrivent à Hirado et Nagasaki,

transformant ces ports en centres commerciaux pour les

commerçants étrangers. Les missionnaires catholiques entendent

peu après des rumeurs comme quoi dans le nord de Nagasaki,

quelque chose d'étrange se produit vers la ville de Matsuura. La ville

se trouvant au bord de la mer Genkai. Au départ, ils ignorent ces

commérages venant des locaux des environs. Mais Nagasaki étant le

plus grand port, ils s'y intéressent de plus en plus, et décident de

s'occuper de cette histoire pour éclaicir le mystère. Pensant avoir

sûrement affaire à des pirates, ils se disent que ce n'est pas bon pour

le commerce. Une expédition part vers le lieu de ces rumeurs, mais

personne ne revient. Ce n'est pourtant pas si loin. Ils décident donc d'en

envoyer une autre pour voir ce qu'il se passe. De retour, les marins

affirment ne pas avoir retrouvés la première expédition. Le temps passe,

et plusieurs expéditions sont revenues bredouilles, ou ne sont pas

revenues du tout.

Un jour, des survivants reviennent affirmant avoir vus un monstre

gigantesque, dépassant leur propre bateau. Les missionnaires demandent

alors de décrire la créature. Ils n'ont jamais rien vus de pareil et le premier

à prendre la parole se souvient d'une ressemblance avec un requin énorme,

car sous la surface de l'eau, la silhouette semble flou. Le deuxième raconte

avoir vu trois queues sortir de cette même créature, pour venir se fracasser

sur la coque du bateau, précisant que des hameçons semble recouvrir cet

animal inconnu. Le troisième, avoue avoir aperçu une grande corne en haut

de la tête, étant sûr d'avoir reconnu de la peau de requin à sa base. Le

quatrième parle de trois nageoires dorsales proportionnelles à la taille de la

bête, dont elle s'est servie pour découper le bateau. Le dernier assure qu'un

siphon est apparu juste devant eux, pendant que la créature tournoyait autour

de leur embarcation. Leurs camarades ont tous péris sous leurs yeux, sûrement

dévorés par ce monstre sanguinaire, les ayant aspirer vers les tréfonds.

Ils avouent être encore en vie parce qu'au moment des faits, leur mission était

de ratisser les lieux dans une zone assez éloignée de leur embarcation principale.

Ils ont dû ramer pour rentrer à bon port. Les missionnaires leurs rient au nez en

demandant si ces pauvres marins ont des preuves a leur soumettre. Evidemment,

il n'y a ni photo, ni quoi que ce soit d'autre. Ils ont donc mis leurs délires sous le

coup d'hallucinations, sans affirmer leurs dires. L'affaire ne s'est pas ébruitée

durant toutes ces années, mais les locaux ont transmis cette histoire a leurs

ascendants. D'après eux, les hameçons accrochés à l'Isonade sert de trophée pour

chaque bateau aspiré. Ils y croyaient dur comme fer, et pour protéger leur

progéniture, ils en ont fait la mythologie japonaise Isonade. On raconte

qu'aujourd'hui encore, la créature se pavane dans les eaux, à la recherche de

son prochain trophée.