Repenser l’identité.

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Dans ce multivers du premier degré, notre univers local se répète strictement à l’identique , des millions, des milliards de fois.

Dans un premier temps, nous laisserons de côté l’autre possibilité : une répétition de notre univers avec toutes les variantes possibles.

Tout serait possible, depuis la conquête de l’Amérique par les Vikings, jusqu’à la victoire d’Hitler.

Seulement, un moi strictement identique à mon identité actuelle serait alors impossible, nous partons donc de cette autre hypothèse : des milliards de moi strictement identiques au moi actuel.

Ici, nous parlons de l’identité personnelle construite tout au long de notre vie. On la confond souvent avec l’identité logique, celle du A = A.

Elles ont peu en commun, de ma naissance à ma mort, jour après jour, je suis moi,le seul l’unique moi. C’est la continuité choisie et renouvelée, au sein de ce changement permanent qui constitue le moi, l’identité logique, elle, ne change jamais.

Philosophiquement, c’est le pilier de la philosophie moderne, citons Descartes :

« De sorte que après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois en mon esprit. »

Il va de soi que ce je pense, ce cogito est unique indépassable, tout homme peut le penser, peut dire « je pense », mais c’est son existence à lui, et lui seul qui est prouvée (d’où la question du solipsisme).

Avec le multivers cosmologique c’est l’existence des milliards de moi qui est prouvée.

Pire : ce cogito reste « impersonnel » et philosophique. Or c’est bien moi, ce tout petit moi moqué par Freud qui se répète des milliards de fois.

Rien ne prouve que le moi qui écrit est le premier, dans le temps et ontologiquement.

Il existe des milliards de moi, qui sont moi, totalement moi, définitivement moi et qui ont disparu depuis des milliards d’années et qui renaîtront dans des milliards d’années.

L’existence de ces milliards de doubles ridiculisent l’idée même d’une identité personnelle .

Et, sauf boursouflure délirante, je n’ai aucune raison de dévaloriser ces moi : il existe une démocratie des doubles.

Lectrice, lecteur, ne pleurez pas : jamais vous ne rencontrerez ces doubles.

Mais, et c’est le point le plus troublant, tous ces moi ressentent intimement cette angoisse de la perte de l’identité personnelle !

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