Le bonheur ? Non, la béatitude !

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Le bonheur semble loin, très loin de nous, aussi loin que la distance qui me sépare des milliards de moi dans un multivers cosmologique !

Nous avons perdu un Dieu personnel et protecteur, nous avons perdu le libre arbitre.

Perdus, nous sommes perdus dans un univers infiniment infini.

Et pourtant.

Pourtant Spinoza ne nous propose pas simplement le bonheur, mais la béatitude au sein de notre infini multivers cosmologique.

L’homme n’est pas perdu, il est une partie de Dieu, une partie de la Nature. Certes une partie infinitésimale, un mode fini, mais une partie de Dieu.

Notre vie a donc un sens et la pleine réalisation de notre essence nous conduira au bonheur absolu, à la béatitude. Mais quelle est cette essence ?

Le désir est l’essence de l’homme.

Certes, la plupart des hommes vont subir leurs désirs et s’enfermer dans des passions tristes, comme la jalousie et la haine.

Hélas, le triste spectacle du monde et de ses massacres, parfois au nom d’un Dieu qui ne demande que de l’amour, ne peut que confirmer cette aliénation.

Mais ce désir peut devenir actif et créatif, nous pousser à développer notre connaissance et à obéir à la Raison.

C’est le chemin éthique de Spinoza.

Plus nous connaissons ce monde rationnellement, plus nous augmentons notre puissance de penser et donc notre joie.

C’est le désir qui nous guide, qui nous pousse à aimer le savoir.

Contrairement à Épicure, qui voulait nous limiter aux désirs naturels et nécessaires, Spinoza nous demande d’intensifier nos désirs, de les réaliser, sans qu’ils nous nuisent.

Plus nous prenons conscience de la beauté, de la grandeur de ce monde, plus nous aimons Dieu, c’est-à-dire la Nature.

Un infini multivers cosmologique ne peut que renforcer cet amour, qui est aussi, et surtout, un amour de soi.

Car la haine et le mépris de soi nous détruisent et nous poussent à

détruire les autres.

Agrandir ce tout, le dilater à la taille de multivers infiniment infinis, c’est passer du bonheur à la béatitude, au bonheur absolu.

Car ces univers sont accessibles à la meilleure partie de l’homme, sa pensée rationnelle.

En effet, « l’ordre et la connexion des idées sont les mêmes que l’ordre et la connexion des choses. »

Nous ne verrons jamais ces univers doubles et les milliards de moi , mais Spinoza nous confirme que nous pourrons connaître et comprendre ce multivers cosmologique.

La béatitude est là, dans la connaissance de cette identité entre moi et le monde, connaissance rationnelle et immédiate.

Spinoza nous affirme que « nous sentons et nous expérimentons que nous sommes éternels ».

Cette expérience nous ouvre les portes de la béatitude.

L’immortalité est certes bien en deçà de l’éternité, mais elle nous laisse tout le temps nécessaire pour plonger dans la béatitude car le chemin est long et difficile :

« Si la voie que j’ai montrée, qui conduit au vrai contentement, paraît être extrêmement ardue, encore y peut-on entrer. Et cela certes doit être ardu qui est trouvé si rarement. Comment serait-il possible, si le salut était sous la main et si l’on y pouvait parvenir sans grand’peine, qu’il fût négligé par presque tous ? Mais tout ce qui est beau, est difficile autant que rare.»

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