Kant, le super-héros de la Morale.

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Kant était tout à fait conscient de ce risque de mort de la Morale, c’est le moteur même de sa philosophie.

En un sens,Kant est devenu le super-héros, qui a sauvé la Morale.

Kant est un homme des Lumières, il veut libérer notre esprit, nous pousser à « oser penser » loin des dogmes et des injonctions liberticides.

« Si on demande maintenant : vivons-nous actuellement dans une époque éclairée ?, on doit répondre : non, mais nous vivons dans une époque de propagation des Lumières. »

Mais Kant n’est pas totalement un homme des Lumières.

La philosophie des Lumières est profondément optimiste, elle croit dans la victoire de la Raison, dans la capacité de l’homme à trouver le bonheur par la réflexion, dans la bonté de l’Homme.

Sans le dire, car le philosophe hollandais sentait le souffre, les Lumières sont profondément spinozistes.

Rousseau commençait déjà à douter de cette raison, et à se méfier de cet amoralisme ambiant, Kant franchit un pas supplémentaire.

Kant croit dans la réalité du Mal, il refuse la bonté naturelle de l’Homme et veut redonner toute sa place à une morale souvent moquée par Voltaire ou Diderot.

Son projet philosophique est clair : « J’ai limité le savoir pour laisser place à la Foi ».

Toute la Critique de Kant tient dans cette phrase, mais il ne faut pas faire de contresens, cette foi est une foi rationnelle, Kant n’est pas Dostoïevski !

En limitant le savoir, Kant s’interdit toute connaissance de Dieu ou de la vie après la mort.

Toutefois cette foi rationnelle est une foi dans la Morale. C’est aussi une foi dans la liberté humaine.

Tout le paradoxe de la philosophie morale de Kant est là : c’est dans l’obéissance inconditionnelle à la loi morale que l’homme trouve sa liberté.

Kant ne nierait pas la possibilité d’autres mondes obéissant à un déterminisme strictement identique au nôtre.

En 1755, Kant écrit dans sa Théorie du Ciel : « dans l’empire de la nature, les mondes et les systèmes ne sont que de la poussière de soleils vis-à-vis de la création entière. »

Mais, pour Kant, toute liberté réside dans l’obéissance à sa propre loi, la loi morale qui se désolidarise des lois physiques, en nous faisant participer dans un monde supra-sensible, délivré du déterminisme, un monde où règne la loi morale.

Paradoxalement, si notre super- héros de la Morale a raison, sa philosophie sera directement visible dans les multivers cosmologiques.

Physiquement, ils seront strictement identiques, mais des légères différences seront visibles, car la liberté humaine viendra rompre ce déterminisme.

Bref, si Kant a raison, si la liberté crée une causalité entièrement nouvelle, alors aucun monde ne peu être strictement identique !

La métaphysique de Kant doit pouvoir résister à l’épreuve fatale des multivers cosmologiques ...

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