Le Devoir et la Nature

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Kant répliquerait que nous n’avons rien compris à la Morale.

Les multivers cosmologiques et la philosophie de Spinoza partent de la Nature et de ses lois.

Mais les lois de la Nature ne sont pas celles de la Morale.

La nature obéit à des lois, elle n’est pas désordonnée.

Si les multivers cosmologiques existent, c’est parce que les lois de la Nature découvertes par Einstein rendent possibles et même plausibles leur existence.

Le Big Bang, l’inflation cosmologique, l’existence de multivers cosmologiques, tout cela est compatible avec les équations de la Relativité générale, aucune de ces trois hypothèses ne contredit les lois de la Nature.

Nous avons vu que ces univers cosmologiques renforçaient l’Éthique spinoziste.

Cependant, nous sommes dans le cadre de la Nature, pas dans celui de la Morale.

Les lois de la Nature nous disent ce qui est effectivement, la loi Morale nous dit ce qui doit être. Pour Kant c’est la Raison universelle et nécessaire qui s’impose à nous.

Quoi qu’il arrive, et même si la Nature entière s’y oppose, nous devons obéir à la loi Morale :

« Devoir ! mot grand et sublime, toi qui n’as rien d’agréable ni de flatteur et commandes la soumission, sans pourtant employer, pour ébranler la volonté, des menaces propres à exciter naturellement l’aversion et la terreur, mais en te bornant à proposer une loi, qui d'elle-même s’introduit dans l’âme et la force au respect. »

Ces deux domaines diffèrent totalement, c’est le sens d’une des formules les plus célèbres de Kant : « Deux choses me remplissent le cœur d'une admiration et d'une vénération, toujours nouvelles et toujours croissantes, à mesure que la réflexion s'y attache et s'y applique : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi. […]
Le premier spectacle, d'une multitude innombrable de mondes, anéantit pour ainsi dire mon importance, en tant que je suis une créature animale qui doit rendre la matière dont elle est formée à la planète (à un simple point dans l'Univers), après avoir été pendant un court espace de temps (on ne sait comment) douée de la force vitale.
Le second, au contraire, élève infiniment ma valeur, comme celle d'une intelligence, par ma personnalité dans laquelle la loi morale me manifeste une vie indépendante de l'animalité et même de tout le monde sensible ».

Kant reconnaît l’existence « d'une multitude innombrable de mondes », et il est un des rares philosophes à avoir sérieusement envisagé l’existence de multivers cosmologiques.

Mais la Morale n’a rien à voir avec cela : « la loi morale me manifeste une vie indépendante de l'animalité et même de tout le monde sensible ».

Tout est donc dit : Nature et Morale n’ont aucun lien et l’existence de multivers ne modifie pas d’un iota la loi morale.

Devoir et Nature n’ont donc rien à voir et notre questionnement sur l’importance des multivers dans la Morale n’a aucun sens ?

En fait, même pour Kant, la question est plus complexe.

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