Pour Kant, la moralité est enfermée dans un cercle vicieux : il serait scandaleux que l’homme vertueux, l’homme digne d’être heureux, ne connaisse jamais le bonheur.

Mais si nous poursuivons la vertu, uniquement pour être heureux, notre acte devient intéressé et n’a plus de valeur morale.

Pour se sortir de ce cercle vicieux, Kant propose deux postulats indémontrables qui, et ce n’est pas du tout un hasard, retrouvent les croyances chrétiennes : l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme.

Dieu est nécessaire pour me récompenser si j’ai fait le Bien.

Seulement son existence n’est pas certaine, alors que dans le cadre d’un univers cosmologique, elle devient, très provisoirement, crédible (nous reviendrons sur ce point).

L’immortalité est nécessaire pour donner aux hommes le temps nécessaire pour se perfectionner.

Elle n’est qu’un postulat pour Kant, alors que, pour nous, elle est réelle.

C’est une très mauvaise nouvelle pour Kant, car l’immortalité n’est plus du tout du domaine de la foi, elle n’a plus de sens dans le retour (très discutable) de la religion dans la moralité.

L’immortalité est banalement réelle, aussi banale et réelle que cette vie.

Lectrice, lecteur, je sens votre moue de scepticisme et je commence à comprendre que mon raisonnement ne vous convainc pas.

Je vais donc, une dernière fois, reprendre mon raisonnement.

Nous partons d’une hypothèse probable, très probable : l’univers cosmologique est infini, ou proche de l’infini.

Très loin dans l’espace-temps, parmi les milliards de combinaisons possibles, la nôtre se répète des milliards de fois.

Oui, lectrice , lectrice, vous avez déjà lu ces lignes et vous les relirez des milliards de fois, oui je, nous sommes immortels.

Lectrice, lecteur , même arrivés au terme de ce voyage, vous ne me suivez guère, il nous faut donc reprendre les données du problème et répondre à vos questions formulées ou informulées.