L’hypothèse de l’immortalité dans un multivers cosmologique pose directement la question de l’identité.

Si ce multivers est infini, je vais vivre cette vie et je vivrai cette vie à l’infini, car cet infini contient un infini d’infinis.

Il existera aussi un nombre infini de variantes de ce moi, et tout ce qui n’est pas rigoureusement impossible se produira.

Tous mes proches pourront être différents, les morts pourront vivre et les vivants être morts. Je pourrai être milliardaire ou mendiant, mort ou vivant, seul ou en couple, homosexuel ou hétérosexuel.

Mais le monde entier aussi peut être différent, les dystopies sont alors la réalité : Hitler a gagné la guerre, Kennedy est toujours vivant, le Titanic n’a pas coulé et est devenu un musée.

Lectrice, lecteur, je sens votre désarroi, mais tout cela n’est qu’une conséquence logique de l’hypothèse d’un multivers infini.

Se pose alors la question de l’identité.

La question posée n’est plus qui suis-je, mais lequel de ces moi est vraiment moi ?

Nous avons suivi l’hypothèse la plus simple, la plus restrictive : je n’appelle moi que le moi qui m’est strictement identique.

Mais c’est très discutable, si je deviens homosexuel pourquoi devrais-je me renier ?

Ma vie serait-elle totalement différente si Trump avait été réélu, si Poutine avait battu l’Ukraine en une semaine ?

Nous n’avons fait qu’effleurer la question et notre hypothèse d’identité maximale est sans doute absurde voire injuste.

Une réponse simple serait l’indifférence : seule ma vie ici et maintenant importe et tout le reste n’est qu’une illusion.

Mais, si un moi strictement identique à moi pense cela, je suis alors une illusion !

Et penser ainsi n’est-ce point être injuste ?

Nous nous plaignons de l’indifférence des autres à l’égard de nous, mais quand moi pense à moi, comment justifier cette indifférence ?

Et nous sommes dans un multivers de premier niveau, je pourrais aussi être totalement irréel, la simple simulation qu’un moi « réel » se crée pour se divertir ou refaire sa vie.

Lectrice, lecteur, je vous sens vaciller : c’est un excellent signe , vous commencez à plonger dans les paradoxes infinis des multivers cosmologiques !