C'EST EN FORGEANT...
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- Bonjour, forgeron !
- Bonjour !
- Dites-moi, pouvez-vous vous forger une opinion ?
- Ah, le fer forgé, ça me connait, mais l’opinion… !?
- Je m’en doutais ! C’est le meunier qui m’envoie ; il voulait sûrement me rouler dans la farine !
- Mais c’est à propos de quoi ?
- Mon pantalon. Il est trop long, je marche dessus ; qu’en pensez-vous ?
- Faudrait aller voir le tailleur, alors !
- Justement il n’est pas là ! Il est allé chez le boucher pour tailler une bavette !
- Alors ça risque d’être long car il est dur de la feuille…
- Qui ?
- Le bouché, pardi !
- Ah ?
- Essayez-voir le cordonnier, il habite la maison juste avant le premier lacet de la chaussée, vous savez, en face du cantonnier.
- Ah, oui, je sais, quand on y est on s’en rend compte. Mais j’en viens. Il est aussi allé voir le boucher parce que le bifteck qu’il lui a vendu c’était de la vraie semelle !
- Ça c’est pas la faute du boucher, c’est la femme du cordonnier, la couturière, c’est pas vraiment un cordon bleu… Bon, ben… J’vous dirai bien d’aller voir l’horloger mais…
- Trop tard ! J’y étais il y a vingt minutes. Je suis entré, il m’a dit de l’attendre là une seconde… et il n’est plus reparu. Je suis allé voir dans l’arrière-boutique : sa dernière heure était venue !
- Et le menuisier ?
- Pas la peine, il a la gueule de bois.
- Le boulanger ?
- J’me méfie, il a tendance à mettre des pains…
- Vous dites que votre pantalon est trop long, je pense plutôt que vous marchez à côté de vos pompes !
- Vous voyez que vous arrivez à vous forger une opinion !
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