Personnages de mon récit en cours Ombre et Lumière : La prophétie de la dernière sorcière
Kogan Zenido et Néala Fewashi à moment de leur recontre inopinée :
Le séant endolori, ils se regardèrent un moment, interdits, avant qu’elle n’éclate de rire devant son air hagard. Il bondit alors sur ses pieds, rougissant d’embarras, pour rajuster sa tenue. Il peigna ses cheveux châtains coupés courts avec ses doigts puis constata, dépité, que sa chemise noire était toute froissée et déchirée au niveau d’une manche. Il les retroussa toutes deux pour cacher cette béance embarrassante. Son pantalon gris, en partie protégé par de hautes bottes en cuir usées et éraflées, présentait des traînées verdâtres, de mousse et de lichen, qu’il essaya vainement de faire disparaître. Un sabre, à la garde et au fourreau joliment ouvragés, était fixé à un harnais de cuir, en travers de son dos, la poignée dépassant de son épaule droite. Une sacoche en cuir sombre, qui avait visiblement vécu autant que ses bottes, venait compléter sa tenue avec un couteau de chasse suspendu à sa hanche gauche.
Se sentant plus présentable, il songea enfin à tendre la main à la jeune femme. Elle ne semblait pas pressée de se lever et le détaillait de ses grands yeux vert émeraude, appréciant son allure solide et ses larges épaules. Elle posa sa fine main blanche et délicate dans la sienne, bronzée, chaude et calleuse. Il la releva sans efforts. Il faisait bien deux têtes de plus qu’elle et le double de sa largeur. Tendant son visage vers lui, elle se perdit dans son regard azur, indifférente aux marques de la vie gravées sur son visage en divers sillons, dont une longue et fine cicatrice le traversant de part en part jusque dans sa barbe soigneusement taillée. Il paraissait éprouvé par le destin alors que la jeunesse de ses traits indiquait qu'il devait à peine dépasser la trentaine d'années.
Inconsciemment, elle entortilla une de ses longues mèches cuivrées et ondulées d’un mouvement gracieux de la main tout en se mordillant la lèvre inférieure. Il trouva ces gestes tout aussi charmants que sa peau diaphane mouchetée de taches de rousseur au niveau du nez et des pommettes. Elle apparaissait physiquement jeune mais dégageait un aplomb rendant difficile de lui accorder la petite vingtaine d'années que lui faisait paraître sa frêle silhouette. Quelques ridules au coin des yeux et de la bouche semblaient confirmer cette sensation de maturité.
Amoric Raggan :
Sa tunique de bonne facture annonçait le marchand à l'aise, mais ses membres déliés et sa musculature puissante indiquèrent à Kogan que le gaillard, au teint buriné par le soleil et à la chevelure de jais, n'hésitait guère à payer de sa personne. La pâleur lumineuse des yeux verts contrastait avec le teint brun du voyageur, dont le ton calme, chaleureux et engageant sut amadouer le jeune homme.
Aïmiro Yetemare :
Celui qui avait osé poser la main sur lui apparaissait frêle et âgé, de taille moyenne, à la calvitie couverte par la capuche d'une mante de soie sombre. Une barbe grise argentée et de longues et fines moustaches venaient souligner ses yeux noirs, brillants et bridés. Son visage présentait les marques du temps. Il tenait à la main un bâton, noueux et finement ornementé, lui servant probablement à marcher.
Amoric détailla le vieil homme aux fines barbe et moustaches argentées contrastant avec son crâne glabre dont la couronne de cheveux était réunie en une longue et toute aussi fine natte. Son bâton de bois, qui lui servait à marcher, se révélait ornementé de sculptures détaillées de quelques créatures reptiliennes fabuleuses. Ses yeux bridés indiquaient des origines étrangères au continent, accentuées par sa tenue atypique, visiblement en soie anthracite, aux manches amples et évasées, agrémentée de broderies. L'homme, marqué par les ans, avait un regard vif et pénétrant. Il le fixa un moment avant de le saluer, les mains jointes devant sa poitrine, se présentant :
Gordul :
Le nain, dont le crâne lisse comme un œuf contrastait avec sa volumineuse et longue barbe, rousse et tressée, bavardait, volubile, menant bon train la “conversation”, enchaînant les questions et les réponses sans laisser à quiconque le temps de placer un mot.
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