Chapitre 27

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Déjà deux mois étaient passés depuis que nous étions un groupe de six. Mon état ne faisait plus aucun doute maintenant et je devais jongler avec des vêtements amples pour cacher mes rondeurs. Heureusement, je ne voyais que peu d'adultes et mes élèves n'avaient rien remarqué. Dans une semaine, ce serait les vacances et il ne nous restait donc que deux mois pour préparer notre départ.

Nous avions fini les enclos rapidement et comme prévu, Edwina et Octavio avaient récupéré des animaux. Au début, ils n'en avaient pris qu'un de chaque espèce. Les informations que nous avions pu récupérer sur Internet ne parlaient pas de la reproduction, mais nous avaient été très utiles pour les soins et l'alimentation. Nous faisions nos propres expériences pour déterminer la meilleure manière de parfaire nos élevages. Les premiers lapins en enclos s'étaient échappés en creusant sous le grillage. Nous avions donc dû les remettre dans des clapiers, mais en séparant le mâle qui grimpait continuellement sur la femelle. Pour les poules, l'enclos était la meilleure solution, mais en ne mettant qu'un seul coq, pour plusieurs poules, car force était de constater qu'il épuisait sa femelle. Pour les canards, nous avions décidé d'attendre, car il fallait une marre. Nous ne les prendrions donc que dans notre nouvelle vie, en prenant dans le doute, un mâle pour plusieurs femelles. Edwina, avait une opportunité dans deux semaines pour récupérer une chevrette, lors d'un nouvel arrivage. Elle avait récupéré une seringue de calmant pour éviter les bruits de l'animal et la taille serait raisonnable pour tenir dans un simple carton. Elle rejoindrait le chevreau qu'Octavio avait ramené par le même subterfuge une semaine plus tôt. Il nous faudrait beaucoup plus de temps pour avoir du lait, mais c'était la seule solution envisageable.

Pendant notre temps libre, nous cherchions par groupe de deux ou trois le lieu idéal pour notre nouvelle vie, mais assez rapidement, j'avais dû arrêter les longues marches, qui me fatiguaient beaucoup. Je voyais donc Tommy moins souvent et restais parfois seule à la cabane pour m'occuper des animaux. J'avais ainsi pu assister à la naissance des premiers lapereaux et poussins, ce que j'avais trouvé vraiment passionnant et adorable.

Aujourd'hui exceptionnellement tout le monde, sauf moi bien sûr, était parti en reconnaissance dans le même lieu, qui semblait regrouper toutes les conditions pour notre nouvelle communauté. De gros espoirs étaient donc envisageables et j'étais impatiente de les voir rentrer. J'allais préparer le dîner, avec les premiers légumes de notre jardin : petits poids et omelette aux pommes de terre. C'était si agréable de préparer un repas qui venait exclusivement de notre production. Enfin presque... Il nous fallait trouver une solution pour la matière grasse et le sel. En attendant, nous pensions faire du stock pour le sel et apprenions à faire du beurre avec du lait de chèvre. Mais il fallait aussi s'habituer à ses nouveaux goûts.

À vingt heures, toute la petite troupe rentra avec une joie non dissimulée. Les discussions allaient bon train et l'enthousiasme était palpable.

― Alors, dites-moi ? Je suis impatiente de tout savoir.

Tommy se dirigea vers moi et me souleva de terre.

― Si tu savais... Nous avons trouvé l'endroit idéal. Il y a une source d'eau fraîche, des bois avec des animaux sauvages que nous devrions pouvoir chasser, mais aussi de quoi nous chauffer l'hiver. Aucune communauté à l'horizon, des arbres fruitiers sauvages, et même si les fruits seront moins savoureux et généreux, ils nous permettront de patienter en attendant que les graines que nous avons mises de côté ne donnent des arbres vigoureux. Il y a même d'énormes noyers, qui nous permettront de faire de l'huile. Et puis ce qui n'est pas négligeable, c'est que la rivière à proximité, regorge de pierres de toutes tailles qui nous permettront de construire des habitations solides. Regarde d'ailleurs Fabien a fait un bijou pour Charlotte avec une pierre polie qu'il a trouvée dans le lit de la rivière.

― Ce n'est pas grand-chose, dit Fabien. Charlotte n'a pas besoin de mon bijou pour être magnifique.

― Mais tu peux m'en faire d'autres, j'aimerais bien un bracelet aussi.

― Tout ce que tu veux ma chérie.

― Donc pour finir, dit Tommy, je pense que nous pourrions dans un premier temps, construire rapidement une hutte provisoire, et amener petit à petit tout ce que nous avons préparé ici. Tu choisiras de vivre ici ou là-bas dès que tu le voudras.

― Il faut que j'y réfléchisse et que je pèse le pour et le contre. Car si j'y vais, je serai très souvent seule et qui m'aidera en cas de problème ?

― Oui, c'est vrai, nous n'avons pas réfléchi à ça, mais ne t'inquiète pas à chaque problème sa solution. Comme Octavio qui a commencé à se former à la médecine, pour que nous puissions survivre en cas de rhume. Après, nous avons cherché un endroit où le réseau téléphonique passe, même si nous ne devrons l'utiliser qu'en cas de danger, pour ne pas être repérés, après notre fuite. Tu pourrais donc nous contacter si besoin.

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