VADE RETRO CORONA [Par Larousse]

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— Bon les abrutis, va falloir trouver comment on éclate sa gueule à Paco, hein ! déclara Alba.

— On n’est pas des abrutis ! protesta Georgette.

— Alors déjà, c’est moi la cheffe, et en plus toi tu fermes ta gueule jusqu’à la fin de ce tome.

— Mééé ! pleura la naine.

— Sauf qu’on est en avril, imbécile ! intervint Maurice (grand poète, z'avez vu les rimes !).

— Déjà Paulette tu peux nous faire des super masques, non ? proposa Alba.

— Mais, et mes chèvres, qui va s’occuper d’elles pendant ce temps-là ?

— On s’en fout de tes saletés de chèvres ! fit José.

— T’inquiète, on va s’en occuper, la rassura la rousse avec un sourire sadique.

— Ta gueule ! lâcha Cacagomé.

— J’ai rien dit de méchant ! Hein Alba, j’ai été gentille !

Cette dernière lança un regard à Maurice et hocha discrètement la tête. Le jeune homme sauta de joie, disparut de la cuisine un instant et revint avec un bout de double face qu’il colla sur la table et sur la bouche de sa meilleure ennemie. La discussion fut ainsi moins perturbée.

Le plan était donc le suivant : Paulette fabriquerait des masques à toute la bande, Alba et Chaussette-fine concocteraient du gel hydro alcoolique à base de bière et de vodka et les deux débiles qui restaient seraient chargés d’aller acheter du PQ et de préparer des pièges foireux à l’attention de Paco et de Noisette si jamais ils la croisaient.

Deux jours plus tard, le résultat était plutôt satisfaisant. Il y avait une piscine entière remplie de gel hydro alcoolique dans laquelle certaines n’hésitèrent pas à piquer une tête, voire à boire la tasse une fois et plus car affinités. Côté masques, chacun en avait hérité d’un personalisé. Il était donc inscrit quelques mots sur chacun d’entre eux. José la bourrée, Paulette la bégette (on se demande qui a fait les masques, hein…), Mauricette demie barbichette, Coronalba et Georgette la muette. Inutile de dire que ça ne plut pas à tout le monde… C’est ainsi que la nuit suivante, à une heure du matin, Maurice se dirigea vers la chambre de Paulette avec sa tondeuse pour lui refaire une demie coupe de cheveux. À trois heures, Josette décida d’inonder sa chambre (celle de Kaka, hein) avec de divers alcools pour lui montrer qui serait la plus bourrée des deux quelques heures plus tard. Pendant ce temps-là, Alba invoquait l’albamaphobie selon laquelle la petite Paulette serait effrayée en la voyant. À six heures, Georgette, qui avait encore son scotch sur la bouche, diffusa à plein volume un enregistrement sa belle voix dans les oreilles de la naine châtain. Le réveil fut quelque peu brutal.

— Kissispass ? Ta gueule ! Proua chi mouillée ? Wesh machambébouge !

Cacagomé tenta de se lever et dut s’y prendre à vingt reprises. Elle parvint à faire trois pas avant de retomber et de faillir se noyer dans l’alcool. Après deux heures de dure bataille, elle réussit enfin à atteindre sa porte. Elle batailla quinze minutes avec la poignée avant de s’écrouler dans le couloir. Arriva Alba, ce qui fit hurler Paulette, ce qui réveilla les trois qui dormaient encore, ce qui les énerva. Puis ils se rappelèrent de leurs mauvais tours et coururent voir l’étendue des dégâts. Ils trouvèrent Paulette recroquevillée devant Alba, poussant des cris de temps à autres. Josette se précipita vers elle.

— Alors, c’est qui qu’est bourrée maintenant, hein, HEIN ?!

— Chipobouré èmfépeur !

Bon comme c’est chiant, on va dire qu’elle a désaoulé rapidement…

Maurice bondit devant Paulette non sans se casser la gueule car il devait encore avoir deux ou trois muscles montés à l’envers.

— Tu t’es regardée dans un miroir ?!

— J’peux pas, y a Alba dans la salle de bain, elle me fait trop peur et…

Alba arriva dans le salon.

— SALUT CACAGOMÉ !!

— jour’ madame, dit Paulette d’une toute toute toute petite voix.

— Viens voir !

— Oh non, non… chuchota-t-elle

— PARDON ?!

— J’arrive madame.

— Vas dans la salle de bain et regarde-toi dans le miroir. Après t’iras me chercher des bières.

— Oui madame.

Elle partit dans la salle de bain. Elle se regarda dans le miroir. Elle poussa un énoooorme cri de rage tandis que Chiara et Maurice éclataient de rire, elle se jeta sur… ben justement, elle savait pas qui avait fait ça. Le temps qu’elle réfléchisse, elle s’éclata le nez par terre juste devant Alba, rampa pour s’en éloigner, courut chercher des bières et…

— EXCUSE-TOI !

— Pardon madame je recommencerai plus jamais.

Quelques jours plus tard, Alba arborait un masque frappé des mots Albarc-en-ciel la plus belle et Kaka, les sobres mots de Paulette la plus bête.

Musique épique : Bref, le bilan c’était que les GARC étaient parés à affronter le terrible Paco ! (cette conclusion est nulle à chier, je vous l’accorde)

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