— Allez Georgette, compte sur mes doigts !

— Un… Deux… Trois… Quatre… Cinq...

— Continue !

— Mais t’as que cinq doigts, wesh !

— Bon… Pour la quatre cent cinquante-huitième fois, je ne compte pas mes doigts, je compte SUR mes doigts ! Chaque phalange vaut une unité et tu te sert du pouce pour compter. Ça fait un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze ! DOUZE ! ALORS TU M’EXPLIQUES COMMENT J’AI PAS ÉTÉ FICHU DE COMPTER SUR MES DOIGTS JUSQU’À DOUZE DANS LE CHAPITRE PRÉCÉDENT ???

— Mais lâche-moi, wesh ! Chuis désolée !

— COMPTE SUR TES MAINS !

— Mais j’ai compris, euh !

— MONTRE-LE MOI !

— Maurice !

— Vouiii ?

— Qu’est-ce que Georgette fait suspendue...

— C’est une sous-classe de nécrophilie, ça ?

— Quoi ?

— Bah, “suce-pendu”...

Tandis que Paulette partait dans un fou-rire coupable, Alba garda son calme et redemanda :

— Pourquoilba Georgette est albattalbachée albau-dessus d’une malbarmitte ?

— Hein ?

— L’albamien, pardon… Je disais donc : qu’est-ce que Georgette fait attachée au-dessus d’une marmite de… C’est quoi d’ailleurs ?

— Oh, rien de spécial…

— Maurice…

— Seulement du beurre fondu… du beurre doux…

— Quoi ? hurla Kaka qui avait retrouvé son sérieux d’un coup.

— Bah ouais, je pensais la torturer, avec ça, mais elle s’en fiche !

— Mais bordel ! Tu es un monstre !

— Lequel de nous deux ?

— VOUS DEUX !

— Et, hum, vous pourriez me détacher, sinon ? grogna Georgette.

— Non ! répondit Maurice.

— Si ! répondit Alba.

— Cheffe, je gère si tu veux. Tu peux retourner surveiller José avant qu’elle ne vide la caverne cave à vin…

— Merde, je l’avais oubliée celle-là ! s’exclama-t-elle avant de partir en courant.

— À nous deux mes petits schwachköpfe… Muahahahaha !

D’un coup de poignet, elle projetta une aiguille de trîko dont le fil s’enroula autour des jambes de Maurice et le fit tomber. Elle consolida rapidement l’attache et le hissa à côté de Georgette avec ses petits bras musclés. Elle donna ensuite un coup de pied dans la marmite qui se vida sur le sol.

— Allons-y, mes petits amis. Leçon n°1 : le solfège.