L'appel de la cloche

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Ambrose est parti, emportant avec lui une part de la chaleur du palais. Un silence lourd s'installe, oppressant Béatrice de son poids. Seule, elle erre dans les couloirs, cherchant les intendants et les serviteurs dont Ambrose lui a parlé. Son pas résonne sur les dalles de pierre, amplifiant le sentiment d'isolement qui la saisit.

Finalement, elle arrive dans un petit salon attenant à la salle à manger. Au centre de la pièce, une table en bois sombre attire son attention. Sur la table, une cloche en argent poli repose, solitaire. À côté de la cloche, une petite lettre calligraphiée l'attend. Elle la saisit et déchiffre l'écriture élégante : « Sonner trois fois en cas de besoin ».

Hésitante, Béatrice pose la main sur la cloche. L'écho de ses instructions résonne dans sa tête. Elle inspire profondément, puis, d'un geste décidé, elle frappe la cloche trois fois. Le son clair et cristallin résonne dans le silence, vibrant dans l'air.

Presque aussitôt, une porte dissimulée dans le mur opposé s'ouvre avec un grincement sourd. De l'obscurité surgissent quatre formes humanoïdes. Au premier abord, Béatrice croit avoir affaire à des serviteurs ordinaires. Mais en y regardant de plus près, elle réalise avec stupeur qu'il s'agit de créatures bien plus étranges. Leur démarche est raide, saccadée, leurs visages impassibles, dépourvus de toute expression. Leurs yeux, fixes et brillants, semblent dépourvus d'âme. Leurs corps sont recouverts d'une armure de métal ouvragé, articulée avec une précision étonnante.

Il faut un moment à Béatrice pour comprendre : ce qu'elle a devant elle, ce ne sont pas des êtres humains, mais des automates. Des machines sophistiquées, conçues pour servir et obéir aux ordres. La surprise passée, la curiosité prend le dessus. Elle s'approche prudemment des automates, les observant avec fascination.


Les automates se mettent soudain à répéter en chœur : "Sonnez une fois pour des informations sur le palais, sonnez deux fois pour un nettoyage du palais, sonnez trois fois pour être servie à la table des banquets." Béatrice, désorientée, a déjà entendu parler d'une telle technologie, mais elle n'en a jamais réellement vu. Elle reste stupéfaite. Les automates répètent en chœur : "Sonnez une fois pour des informations sur le palais, sonnez deux fois pour un nettoyage du palais, sonnez trois fois pour être servie à la table des banquets."

Prise au dépourvu, elle sursaute quand son ventre gargouille, réclamant son dû. Elle hésite un instant, puis se souvient des paroles des automates. D'un geste un peu hésitant, elle saisit à nouveau la cloche d'argent et la frappe trois fois. Le son cristallin remplit la pièce, un écho vibrant de sa propre faim.

Immédiatement, les automates s'animent. Leurs mouvements, auparavant lents et mesurés, gagnent en rapidité et en précision. Sans un mot, ils se tournent vers la porte dissimulée et disparaissent dans l'obscurité. Béatrice les observe s'éloigner, partagée entre la fascination et une certaine appréhension. Que vont-ils lui apporter ? Quel genre de repas l'attend dans ce palais étrange ?

Les minutes s'étirent, chargées d'une attente palpable. Béatrice en profite pour examiner attentivement les automates. Leurs armures de métal sont décorées de motifs complexes, des gravures représentant des scènes de chasse et des créatures fantastiques. Chaque détail témoigne d'un savoir-faire exceptionnel, d'une maîtrise de la mécanique qui dépasse son entendement.

Enfin, la porte s'ouvre à nouveau. Les quatre automates réapparaissent, portant un plateau d'argent massif. La table est dressée avec une nappe immaculée, des couverts en argent finement ciselés et des verres en cristal étincelant. Au centre du plateau, une soupe fumante embaume la pièce d'un parfum riche et épicé.

Les automates déposent le plateau devant Béatrice, puis se retirent en silence, se tenant immobiles comme des statues. Elle se retrouve seule, face à ce repas improvisé, un mélange d'excitation et d'incertitude l'envahissant. Elle regarde la soupe, se demandant quels ingrédients secrets se cachent dans ce breuvage mystérieux. Est-ce un délice raffiné ou une potion étrange aux effets imprévisibles ?

Contre toute attente, la soupe est délicieuse. Un bouillon riche et savoureux, parfumé d'épices exotiques et de légumes inconnus. Béatrice savoure chaque cuillerée, laissant la chaleur réconfortante envahir son corps. Une fois le plat terminé, elle inspire profondément, un sentiment de satisfaction l'envahit. "Que vais-je faire maintenant ?", se demande-t-elle. L'après-midi s'annonce long et solitaire.

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