Lunaire Quint

Une minute de lecture

Le 17 mai 2011.


Je ne pense plus rien. Ondoyants, ondulants,
Les derniers lambeaux de la chaleur du jour
Évoluent dans les airs, poissons froids et brûlants.
Ils ont leur volonté, font d'absurdes détours.


Comme une marée d'or, l'ardent flot de lumière
Soulève mon esprit. Je bois l'alcool sucré
De rêves sans sommeil. Mon essence est prisonnière
D'un corps abandonné, un calice sacré.


La bouteille à la mer de ce corps indolent
Dérive dans le vent. Elle tangue, elle vogue,
Puis s'échoue sur la grève où un rêve insolent
Emporte tout, portée comme par une drogue.


Après une seconde ou plusieurs millénaires,
Sur la plage, ce corps follement harassé
Se ranime, emporté par la houle solaire.
Il s'éloigne bientôt du rivage fracassé


Et regagne son lit. Le temps reprend son cours.
Hébété, je reviens de ce trop court voyage.
Sous mes yeux, des haillons de feu et de velours
Flottent dans l'aube et m'emportent dans leur sillage.

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