Chapitre 25: Jeux d'échec, Partie 2

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La chaleur était insupportable, mais Meira attendit sagement avec ses soldats, endurant la fournaise du désert tandis que Zelrinn et son subordonné le plus expérimenté, Abraham Wilson, conversaient avec un groupe de voyageurs qui ne pouvaient s’empêcher de jeter des regards méfiants à ses hommes malgré les longs manteaux revêtus pour cacher leurs armes. En ces temps de guerre civile, les démons étaient sur leur gardes… surtout avec ceux qui cachaient leur visage.

En quittant Lutécia, Meira et ses soldats s’étaient dirigés vers Consonia, la première ville des Enfers située près de la ligne de chemin de fer de Lutécia, afin d’acheter des provisions et des montures, indispensables pour traverser le désert. En effet, il aurait été dangereux de voler longtemps dans ce ciel de plomb, sous une température atteignant aisément quarante à cinquante degrés. De plus, leurs ailes d’anges auraient attiré bien trop d’attention.

Une bonne partie de leur réserve d’argent avait été ainsi dépensée. Puis, ils s’étaient mis à la recherche de Triss Nocturii et de Sheamon Wave, jusqu’alors sans aucun résultat. Ces voyageurs étaient les premières personnes qu’ils croisaient depuis deux jours. Meira aurait voulu aller à leur rencontre elle-même, mais Zelrinn s’y était opposé, arguant qu’elle avait une apparence trop reconnaissable. D’autant plus qu’après les évènements de Lutécia, il était possible que la milice démoniaque fût à leur poursuite. La capitaine s’était inclinée. Elle avait toute confiance en Zelrinn, dont le plus gros défaut était son excès de zèle qui le poussait parfois à outrepasser ses ordres. Mais il demeurait un excellent soldat auquel elle confierait sans hésiter sa propre vie.

Quant à Abraham Wilson, c’était un homme bien solide qui paraissait physiquement avoir une quarantaine d’années, alors qu’il approchait de ses cent-soixante-deux ans. Ses cheveux coupés très courts comme un militaire était compensés par une abondante barbe rousse. Ses bras étaient couverts de cicatrices, témoignages des nombreuses batailles qu’il avait dû mener. De tous ses soldats présents, il était le plus expérimenté. Et d’après son dossier que la capitaine avait eu l’occasion d’étudier, il avait participé à des missions particulièrement périlleuses dont une dans les Enfers. Meira l’avait choisi à la fois pour son expérience et sa connaissance du terrain, deux atouts bien utiles dans leur dangereuse quête.

Zelrinn et Abraham se séparèrent enfin des voyageurs en les saluant de la tête, avant de revenir vers Meira, tandis que les démons reprenaient leur route. La guerrière mit pied à terre.

  • Des nouvelles intéressantes ? demanda-t-elle.
  • La rébellion du Phénix a embrasé les Enfers, mais le général Seth mène la répression et il a repoussé les rebelles de Raziel au nord, lui apprit Zelrinn. Mais apparemment, Béhémoth et les seigneurs ayant rejoint le Phénix sont sur le point de conclure une alliance pour affronter Seth et l’armée royale ensemble. La guerre civile est loin d’être terminée…
  • Des nouvelles bien sombres, donc… commenta Meira. Qu’en est-il de Triss Nocturii ? A-t-elle été aperçue ?
  • Nous n’avons pas de certitudes, déclara Abraham. Cependant, des rumeurs courent au sujet de Qaltra, un repaire de malfrats où l’esclavage est permis, et contrôlé il y a encore peu par Alliance Sorcière… Deux jours plus tôt une révolte y aurait éclaté. De nombreux esclaves se sont échappés grâce à un petit groupe de voyageurs, parmi lesquels se trouvaient une lamia, un exorciste avec une longue épée… et une jeune fille vampire dont les cheveux courts étaient noirs comme la nuit… Ils ont chassé les sorcières de Qaltra pour libérer les esclaves.

Meira haussa les sourcils. Cela correspondait bien au signalement de Triss et de la lamia, aperçues sur le pont du vaisseau de Sheamon Wave. Quant à l’exorciste et sa longue épée… Il ne pouvait s’agir que du capitaine Indomptable à la poursuite du renégat. Mais pour quelle raison Triss et lui se seraient-ils retrouvés ensemble à Qaltra ? Se pourrait-il que la jeune fille eût décidé de rejoindre les exorcistes ?

  • Connaissons-nous l’identité de l’ange déchu ? demanda Meira.
  • Certains ont entendu son nom alors qu’il a éliminé la sorcière dirigeant Qaltra. Il s’appelle apparemment Liam Jeagan.
  • Ce nom m’est familier…
  • J’en ai entendu parler, lança Abraham. C’est l’un des proches du commandant des Indomptables. Il connait personnellement Azaël et, d’après ce que je sais, ce n’est pas un incapable…

Meira se souvint de leur affrontement à Lutécia. La puissance de l’exorciste l’avait impressionnée. Si un tel guerrier avait été envoyé sur les traces du renégat, c’était surement parce que les anges déchus connaissaient l’identité de Triss… Et elle était peut-être avec lui en ce moment même.

  • Nous devons aller à Qaltra, décida Meira.
  • Ce serait une dangereuse initiative, capitaine, objecta Zelrinn. Apparemment, le Comte de Glenn serait en route avec une armée de miliciens dans le but de reprendre une bonne fois pour toute le contrôle de la ville désormais sans maitres. S’approcher d’un conflit interne chez les démons pourrait nous mettre en danger et compromettre notre mission. Sans compter les retombées politiques qu’une telle capture pourrait avoir pour l’Eglise… Même si nous sommes bannis par notre peuple, cela n’empêchera pas les démons d’exiger de nos supérieurs qu’ils rendent des comptes.
  • Quand bien même, nous devons y aller, répliqua Meira. C’est la seule piste que nous ayons. Si nous la perdons, nous risquerions de ne jamais les retrouver. Prends la carte pour établir notre itinéraire.

Son lieutenant la salua d’un léger signe de tête et se dirigea vers le groupe d’anges qui attendait silencieusement les prochaines directives. Dès qu’ils furent seuls, Meira se tourna vers Abraham.

  • Vous connaissez la région n’est-ce pas, Abraham ?
  • C’est exact, capitaine, acquiesça-t-il, sur ses gardes. De quoi voulez-vous parler exactement ?
  • Pardon ? S’étonna Meira en haussant les sourcils.
  • Vous avez certainement consulté mon dossier, vous savez donc déjà sur quels fronts j’ai combattu. Si vous souhaitiez que quelqu’un établisse notre itinéraire, je suis la personne la plus apte à s’acquitter de cette tâche. J’en déduis donc que si vous avez confié cette mission au lieutenant, c’est parce que vous désiriez me parler en privé...

Meira esquissa un sourire.

  • Vous êtes perspicace Abraham, reconnut-elle. J’ai lu dans votre dossier qu’on vous a proposé cinq fois une promotion, mais que vous l’avez toujours refusée. Pour quelle raison, si ce n’est pas une question indiscrète ?
  • Pas du tout. Je suis un homme qui connait ses forces et ses faiblesses, capitaine. J’ai vu mourir nombre de camarades sur le champ de bataille. Devenir un officier, c’est accepter le poids des vies des soldats placés sous notre commandement, et donc devoir déterminer quand les sacrifier. Je sais d’avance que je ne pourrais pas endosser cette responsabilité. C’est pourquoi je n’ai aucune envie de devenir officier. Et puis… j’ai une famille aussi. Je refuse qu’ils subissent les conséquences de mes actes.
  • Comme la famille de Sheamon Wave ?

Abraham garda le silence, se contentant de fixer Meira sans un mot.

  • Vous avez combattu à ses côtés lors de l’assaut visant le quartier générale de Béhémoth, continua cette dernière. Il est écrit dans votre dossier que vous étiez proche de lui… Vous avez même demandé une autorisation pour pouvoir vous rendre à Deltaros lors de l’enterrement de sa femme et sa fille. Et les exorcistes vous ont accordé un visa, chose bien rare, surtout pour un soldat de l’Eglise.
  • C’est vrai, je le connaissais plutôt bien, répondit Abraham avec prudence. Nous avons sympathisé pendant cette mission , nous sommes même restés en contact. C’est un combattant hors pair, un très bon meneur d’hommes, quelqu’un de bien… du moins, je le croyais. La perte de sa femme et sa fille l’a complètement changé. Après son bannissement, je n’ai plus eu aucun contact avec lui… Cela fait plus d’un siècle, maintenant.
  • Et vous vous êtes porté volontaire pour cette mission en sachant que Sheamon était impliqué ?
  • Bien sûr. Je le connais bien. Et je peux vous assurer qu’il est redoutable… Même en s’y mettant tous ensemble, certains d’entre nous y resteront.
  • Vous préconisez donc la négociation ?
  • La négociation ne fonctionnera pas. Sheamon est un homme déterminé : si la fille lui permet d’atteindre sa vengeance, jamais il ne nous la laissera.
  • Et il serait prêt à aller jusqu’au bout ? répliqua Meira, hautaine. Quitte à se mettre l’Eglise à dos ?
  • Vous avez sûrement mené des recherches sur lui aussi, capitaine… Alors vous savez que se faire un ennemi de cet homme est dangereux. Franchement, je n’aimerais pas être à la place de Béhémoth. Parce que Sheamon finira par l’atteindre, c’est certain. Et ceux qui se mettront en travers de son chemin… auront une bonne raison de prier.
  • A vous entendre, on pourrait penser que vous êtes de son côté...
  • Je me contente d’énoncer les faits, capitaine. Cet homme a par le passé grandement contribué à rendre le monde meilleur. Même les supérieurs de l’Eglise le tenaient en haute estime au vu des services qu’il a rendus. Mais quand il a été frappé par le malheur, comment avons-nous réagi ? Nous lui avons tourné le dos, parce que nous ne voulions pas que Béhémoth prenne nos familles pour cible.
  • Peut-être, rétorqua la capitaine. Mais ce qu’il a subi ne justifie pas le meurtre de l’un de ses camarades, ni les catastrophes provoquées en emmenant la fille à Nice et à Lutécia. Sa soif de vengeance va détruire le monde… C’est pourquoi nous avons décidé de devenir des parias, Abraham. Telle est la raison de notre présence en Enfer. La vie de la fille est en jeu.
  • Je croyais que les supérieurs vous avaient ordonné de la tuer si elle nous opposait résistance…
  • Je sais… mais mon objectif est de la ramener saine et sauve. Sa mort n’est pas une option que je veux envisager. C’est pourquoi je vous ai choisi, Abraham. Parce que vous êtes un soldat expérimenté, solide, qui a déjà fait ses preuves. Vous connaissez la région… et surtout Sheamon Wave. J’attends de vous que vous nous aidiez à l’arrêter. Et quand le moment sera venu de l’affronter, j’ai besoin de savoir que j’aurai des soldats loyaux derrière moi. Alors je vous le demande, Abraham… Êtes-vous avec nous ?

Celui-ci fixa pendant quelques seconde le visage déterminé de la commandante, avant de hocher la tête.

  • Je sais où est mon devoir, capitaine, répondit-il gravement.

Meira se redressa satisfaite.

  • Parfait, déclara-t-elle avant de se détourner pour rejoindre sa monture.

***


Gralgir-Khan n’était pas quelqu’un qu’on pouvait facilement effrayer. En effet, face à ce nirgaën mi-homme mi-loup de deux mètres, pourvu d’une fourrure noire couverte de cicatrices, mais aussi de griffes acérées et d’une mâchoire canine si puissante qu’elle pouvait broyer les os de ses adversaires, les gens hésitaient généralement à lui chercher querelle. Quand on connaissait sa réputation et celle des Crocs du Nord, sa compagnie de féroces nirgaëns ayant tout comme lui quitté leur misérable existence de servitude pour gagner leur vie sur les champs de bataille... On évitait de se frotter à lui.

Gralgir-Khan avait connu dès l’enfance les désastres de la guerre dans ce monde dominé par la magie et sans pitié pour les semi-humains comme lui. Il avait donc appris très jeune à se battre pour survivre. Encore louveteau, il s’était engagé comme mercenaire à son compte, se forgeant peu à peu une réputation, jusqu’à former sa propre compagnie. Il dirigeait désormais une centaine de guerriers qui le respectaient et étaient prêts à donner leurs vies pour lui ; en retour, il les aimait comme sa propre famille. Les contrats s’enchainaient et ils n’avaient jamais plus manqué d’argent. On l’avait souvent défié, mais il avait toujours gagné. Que ce soit contre d’autres semi-humains ou également face à des magiciens… à chaque fois, il avait su percer les faiblesses de ses adversaires pour triompher.

Gralgir-Khan était fort.

Mais l’homme en face de lui était plus fort encore.

Il était entré dans la taverne que Gralgir-Khan et ses hommes avaient réservée dans un petit village situé près d’une oasis, au pied d’un des immenses piliers de pierre soutenant le ciel des Enfers. Ils s’attardaient là depuis plusieurs jours, en attendant que leur chef se décidât enfin à planifier leur prochaine destination. Le silence avait suivi son entrée, et tous ses guerriers s’étaient tournés vers l’étranger avec un regard méfiant. En levant les yeux sur le nouveau venu, Gralgir-Khan avait failli lâcher sa chope d’étonnement. Car cet individu portait sous une grossière cape en toile, l’uniforme noir des exorcistes… Un uniforme qu’on ne voyait jamais en Enfer.

L’homme avait froncé les sourcils, puis poussé un profond soupir.

  • On dirait que je produis cet effet dans chaque taverne où je passe, avait-il maugréé avant d’entrer d’un pas ferme, ignorant les curieux qui épiaient ses moindres gestes.

Une lamia aux écailles écarlates le suivait de près, la main sur la garde de son couteau tout en jetant des regards féroces aux autres nirgaëns. Son second à sa droite avait voulu dégainer son épée, mais Gralgir-Khan l’avait arrêté d’un geste. Pour la première fois depuis longtemps, les poils de sa fourrure s’étaient imperceptiblement dressés. Il se rendit compte avec stupeur, qu’il était inquiet. Son instinct, qui ne l’avait jamais trompé, lui soufflait que s’il osait affronter ce guerrier… il ne survivrait pas.

L’inconnu s’était dirigé sans hésitation vers la table de Gralgir-Khan, autour de laquelle se tenaient ses trois lieutenants. Puis, il s’était planté devant eux et avait envisagé le chef des mercenaires d’un air impassible, paraissant ne pas avoir remarqué qu’une centaine de combattants l’observaient en silence, mais néanmoins prêts à l’attaquer au moindre signe de leur commandant.

Gralgir-Khan avait serré les crocs. Non, cet homme savait parfaitement ce qui se passait. Mais cela ne l’inquiétais pas.

  • C’est toi le chef, déclara le nouveau venu.

Ce n’était pas une question, mais une affirmation, remarqua l’homme-loup avec ironie. Conscient que les regards de tous ses hommes pesaient sur lui, Gralgir-Khan se redressa lentement sur sa chaise, veillant bien à montrer qu’il n’avait pas l’air de craindre l’étranger… Même si, au fond de lui, il n’éprouvait pas pareille confiance.

  • C’est possible, répondit-il d’une voix égale. Qui le demande ?
  • Un client.

L’homme tira la dernière chaise restante et s’assit face à Gralgir-Khan.

  • Mon nom est Liam Jeagan. Je dois retrouver deux fugitifs. Mais d’autres risqueraient, disons… de vouloir m’en empêcher. C’est pourquoi j’ai besoin de soldats solides. Pour mener une expédition dangereuse.
  • Et vous avez de l’argent pour ça ? demanda Gralgir-Khan. Nous sommes redoutables. Mais notre prix l’est aussi.

Liam Jeagan fouilla dans son manteau, en ressortit une lourde bourse qu’il laissa tomber sur la table. Des exclamations impressionnées échappèrent aux soldats lorsqu’ils remarquèrent que celle-ci débordait d’inferis… Gralgir-Khan ne put retenir un juron de surprise.

  • Cet argent est tout ce qui reste du trésor des sorcières de Qaltra, expliqua l’exorciste. Ce qu’elles avaient amassé grâce à leurs méfaits. J’ai distribué le reste aux esclaves pour qu’ils puissent recommencer leur vie, mais cela me parait être une somme convenable.
  • L’or des sorcières ? s’exclama l’un de ses lieutenants.
  • Silence, Fhar-Lan, ordonna Gralgir-Kahn d’un ton sans réplique avant de se tourner vers Liam Jeagan. Qui peut être assez fou pour dérober le trésor des sorcières de Qaltra ? Spécialement la folle qui dirige la ville, Cassandra. Elle ne vous laissera jamais…
  • Cassandra est morte, l’interrompit Liam Jeagan. Je l’ai tuée moi-même, ainsi qu’une bonne partie de ses subordonnées. Je n’ai pas volé cet argent. Je l’ai pris avant de détruire leur tour.

Le silence suivit les paroles de l’exorciste. Gralgir-Khan lui-même était estomaqué.

  • Vous voulez dire que vous avez écrasé seul les sorcières ? Voulut-t-il s’assurer.
  • J’ai été aidé, rectifia son interlocuteur. Mais oui, les sorcières n’ont plus le contrôle de la ville.

Curieusement, le nirgaën n’avait pas le moindre doute sur ce qu’affirmait l’exorciste.

  • Et vous allez me faire croire qu’un homme comme vous a besoin d’aide juste pour retrouver deux personnes ?
  • Ce ne sont pas deux individus comme les autres. L’un des deux est particulièrement dangereux… Il s’agit de Sheamon Wave.

Gralgir-Khan esquissa un sourire carnassier. Voilà l’entourloupe ! Il avait vu la prime… comme la moitié des mercenaires sillonnant les Enfers. La rumeur s’était bien entendu répandue comme une trainée de poudre.

  • Je vois… laissa-t-il tomber. C’est donc pour cela que vous avez besoin de ma meute… De nombreuses personnes sont à la recherche de l’homme qui vaut un million. Vous avez besoin de bras pour assurer vos arrières.
  • Exact, confirma Liam Jeagan en hochant la tête. Il y a dans ce sac un peu plus de cinq cent mille inferis.

Le silence qui suivit était éloquent. Tous les mercenaires retenaient leur souffle. Car cinq cent mille inferis, c’était une somme généreuse, même divisée en une centaine de parts égales… Plus qu’ils n’en gagnaient en une dizaine de contrats généralement. L’appât du gain commençait à aiguiser la convoitise des mercenaires… mais pas celle de leur chef.

  • Tandis que si vous attrapez Wave, vous empocherez le double, répliqua Gralgir-Khan. Je ne suis pas stupide. Vous êtes loin d’être le seul à chercher ce gars-là. Des centaines, non, des milliers de mercenaires se sont lancés à sa poursuite. Et je ne parle même pas des autres, le Harakaï, l’Eglise... Et surtout les Nocturii… Tout le monde veut sa peau. Je ne sais pas pourquoi un exorciste veut aller jusqu’au beau milieu des Enfers pour traquer ce type, mais ce que je sais, c’est que cette histoire sent mauvais. Le risque, c’est notre métier. Mais il y trop de dangers dans cette affaire. Beaucoup de mes frères en payeraient le prix, et vous n’avez pas assez d’or pour compenser leur perte.
  • Je crois qu’il y a méprise, Gralgir-Khan, corrigea l’exorciste, et le nirgaën remarqua avec surprise qu’il connaissait déjà son nom. Je ne cherche nullement à empocher la récompense pour Sheamon Wave. Je veux seulement le tuer et protéger la fille qui est avec lui. Si vous parvenez à vous faire payer, vous pourrez garder l’intégralité de la récompense. Je n’en veux pas un sous.

Après deux secondes de stupéfaction incrédule, les mercenaires éclatèrent de rire. Leur commandant lui-même se permit de boire le contenu de sa chope en secouant la tête avec dérision. Après l’avoir vidée, il leva le bras, et le silence se fit aussitôt dans la taverne.

  • Je ne suis pas assez ivre pour croire à des sornettes pareilles, rétorqua le Khan.
  • C’est pourtant la stricte vérité. L’argent ne représente rien pour moi. Si vous refusez mon offre, je la présenterai à une autre compagnie de mercenaires. Mais vous perdrez tout cet or…
  • Qui te dit qu’on te laissera repartir avec ? le menaça l’un des lieutenants de Gralgir-Khan en saisissant la poignée de son épée, approuvé par des exclamations de certains de ses camarades.

A suivre...

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