Chapitre 30 : La Lame de Forlwey, Partie 3

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Triss soutint le regard de Philippa, cherchant des traces de mensonge, de tromperie… mais l’espionne paraissait sincère. Elle l’avait véritablement aimée. La jeune fille sentit ses jambes trembler mais elle se força à garder une contenance.

  • Je t’ai haïe à un point que tu ne peux même pas imaginer… déclara-t-elle d’une voix tremblante d’émotion. J’ai souhaité te faire souffrir, autant qu’ont souffert mes amis et mon oncle par ta faute… T’infliger… la même douleur qui me torturait.

Philippa hocha la tête, acceptant les dures paroles de Triss sans frémir, même si ses yeux semblaient désespérés.

  • Je vois… murmura-t-elle, avant de s’éclaircir la voix. Tu n’auras pas à te salir les mains, Triss. Je ne me réveillerai pas. De toute manière, j’en ai assez de cette vie. Alors c’est sans doute…

Sans avertissement, Triss se jeta sur Philippa et la serra dans ses bras. L’espionne se figea.

  • Mais je ne veux pas te perdre, Philippa ! s’écria Triss dont les larmes coulaient sans retenue. J’ai déjà dit adieu à tellement de personnes qui m’étaient chères… Je ne supporterai pas que tu me quittes toi aussi !

Triss continua à pleurer contre Philippa. Elle semblait avoir oublié l’espionne qui lui avait fait tant de mal, en servant celui qu’elle s’était jurée de tuer. La jeune fille ne voulait plus penser qu’à celle qu’elle aimait comme une sœur, celle qui l’avait tant de fois rassurée quand elle était effrayée…

C’est alors que Philippa enserra à son tour la jeune fille dans ses bras et Triss sentit des larmes chaudes couler sur son épaule. Elles restèrent ainsi en silence pendant plusieurs minutes, se contentant d’apprécier la présence de l’autre.

  • Tu es tout ce qui me reste… murmura au bout d’un moment Philippa d’une voix déchirée. Je suis tellement désolée, Triss… Tellement désolée pour tout…
  • Non… Les véritables monstres, ce sont les nosferatus et les Nocturii… rectifia la jeune fille en s’écartant pour sécher ses larmes, son regard déterminé croisant celui de sa sœur. Mais un jour, ils tomberont, Philippa.

Un triste sourire vaincu étira les lèvres de Philippa.

  • Il est impossible de les vaincre… affirma-t-elle tristement. Crois-moi, ils sont trop forts…
  • Jusqu’à présent, aucun vampire ne pouvait marcher sous le soleil. Et pourtant je suis là. Cela prendra du temps, des années, des siècles, peut-être… Mais je détruirais ce système pourri.

Le sourire de Philippa s’élargit, cette fois-ci de tendresse et d’espoir.

  • C’est vrai… reconnut Philippa en hochant la tête. S’il y a bien quelqu’un qui peut réussir… c’est toi, Triss.

Soudain, le monde autour d’elles se mit à vaciller. Philippa et Triss sursautèrent. Cette dernière s’aperçut alors que son corps devenait lentement transparent et s’évanouissait progressivement.

  • Je crois que Naru me rappelle dans mon corps, en déduisit la jeune fille avec regret avant de s’adresser à Philippa. Je vais rentrer et veiller à ce qu’on prenne soin du tien… Quant à toi, tu as intérêt à te battre pour guérir. Et quand tu te réveilleras, je t’attendrai. Alors… ne me déçois pas, d’accord ?

Philippa sécha ses larmes avant d’acquiescer à nouveau. Triss vit avec bonheur que la joie avait remplacé les ténèbres dans son regard. Philippa paraissait heureuse, vraiment heureuse. Parce que Triss lui avait pardonné. Parce qu’enfin, elle entrevoyait un avenir…

  • D’accord, lui répondit-elle en souriant de plus belle. Je vais guérir… pour toi.
  • Pour nous, rectifia la princesse en lui rendant son sourire. Pour nous deux.

Triss s’aperçut qu’elle tenait toujours Philippa par les mains, mais elle ne pouvait se résoudre à les lâcher. Alors, elle les serra dans les siennes jusqu’à ce que tout autour d’elle ne fût plus que brouillard et qu’elle disparût dans le néant…

La jeune fille ouvrit brusquement les yeux et se retrouva nez à nez avec Naru, la bouche grande ouverte à quelques centimètres seulement de ses lèvres, et qui semblait vouloir l’embrasser. Du coin de l’œil, Triss aperçut Ilyann qui les regardait avec étonnement et un certain embarras. Les deux amies se figèrent brusquement, aussi stupéfaites l’une que l’autre… Puis le visage de Naru se fendit d’un large sourire réjoui.

  • Tu es en vie, Triss ! s’exclama la sorcière, avant d’adopter un visage plus sérieux en se redressant brusquement. Euh… Ce n’est pas ce que tu crois… Pendant un moment, tu ne respirais absolument plus, et j’ai voulu pratiquer le bouche-à-bouche… Enfin, histoire de te redonner de l’air, quoi…
  • Pas de problème, la rassura Triss en se relevant à son tour, le teint légèrement rouge. Je suis partie longtemps ?
  • Je dirais une dizaine de minutes, répondit Ilyann, quelque peu gêné. Vous nous avez fait peur… Un peu après votre départ, vous vous êtes mise à trembler autant que votre amie, puis vous avez commencé à pleurer ; ensuite vous vous êtes immobilisée sans presque aucune activité cardiaque. On croyait que… que vous ne vous en sortiriez pas.

La jeune fille porta ses doigts à son visage et s’aperçut qu’il était effectivement encore mouillé de larmes.

  • Je vois… murmura Triss en séchant ses joues d’un geste vif. Désolée de vous avoir inquiétés… Comment va-t-elle, Naru ?
  • Elle a fini par se calmer, lui apprit la sorcière en passant la main au-dessus du corps de Philippa. Et son pouls est redevenu stable. Pour le moment, je pense qu’elle est hors de danger. J’en déduis que tu as réussi à stabiliser son esprit ?

Elle coula un regard interrogateur vers Triss, qui se contenta de sourire faiblement.

  • Oui… je l’ai retrouvée.

Naru hocha la tête, n’insistant pas davantage.

  • Elle doit se reposer maintenant, les prévint-elle. Et il lui faudrait du sang pour se refaire des forces.

Triss s’empara de sa pièce écarlate et la transforma en épée. Elle allait s’entailler les veines quand Ilyann l’arrêta d’un geste.

  • Je m’en charge, Votre Majesté, intervint-il. Vous êtes probablement fatiguée et je refuse que vous vous affaiblissiez davantage.

La jeune fille se rendit compte qu’il avait raison, car elle sentit soudain que son corps était exténué. La fatigue accumulée dans la journée et les forces prêtées à Naru l’avaient épuisée davantage qu’elle ne l’aurait cru : privée d’adrénaline, elle se sentait déjà vaciller.

  • Non… protesta-t-elle tout de même. C’est à moi de le faire… c’est ma responsabilité ! Je ne peux pas te demander ça, Ilyann.
  • Vous n’avez pas besoin de me le demander, princesse, puisque c’est moi qui vous le propose… répliqua Ilyann. Pouvoir vous aider est un honneur.

Triss rougit à cette déclaration. Elle était embarrassée par la ferveur que lui manifestait le jeune chef de la sécurité, d’autant plus que Naru était présente.

  • Eh bien d'accord, si tu en as envie, marmonna la jeune fille en se détournant, pour observer Philippa toujours endormie mais le visage paisible.

Elle lui prit doucement la main.

« Tu vas survivre, Philippa » lui dit-elle mentalement. « Ensemble, nous allons partir d’ici et te guérir. Et après… Peut-être que nous pourrons enfin vivre normalement toi, moi et Sheamon... »

Triss se surprit à rire de son propre optimisme. Depuis quand croyait-elle qu’il lui était possible de vivre normalement ? La jeune fille décida d’oublier ces pensées négatives. Philippa avait choisi de vivre.

Et, pour le moment, cela suffisait à la rendre heureuse.

***

Triss resta au chevet de Philippa pendant une heure encore. Elle aidait Naru à éponger son front et à lui administrer le remède que la sorcière avait concocté pour l’espionne avec l’aide d’Ilyann. Mais ce dernier finit par prier Triss de rentrer au refuge.

  • Vous vous êtes éclipsée depuis déjà bien trop longtemps, princesse, s’était justifié le jeune chef de la sécurité. Mon père, vos compagnons et tous les autres risquent de s’en inquiéter…

Triss avait commencé par résister, voulant rester auprès de Philippa et soutenir Naru, mais cette dernière l’avait assurée qu’elle soignerait l’espionne de son mieux, tandis qu’Ilyann lui avait promis que la sorcière ne manquerait de rien. Elle avait donc fini par accepter. La jeune fille avait dit au revoir à Naru en la serrant dans ses bras, puis Ilyann l’avait escortée dans le labyrinthe de galeries qui menait jusqu’au refuge. Ils marchaient en silence depuis déjà plusieurs minutes, le jeune homme montrant la voie, tandis que Triss le suivait, perdue dans ses pensées.

  • Cette femme… Puis-je vous demander qui est-elle réellement pour vous, Votre Majesté ? la questionna brusquement Ilyann, sortant Triss de sa torpeur.
  • C’est… C’était la secrétaire de mon oncle au Quartier Umbrella, révéla-t-elle avec prudence. Et elle a passé beaucoup de temps avec moi, là-bas… A mes yeux, elle est comme une sœur.
  • Mais elle était au service des Nocturii…
  • Elle n’avait pas le choix… La défendit vivement la jeune vampire. Tu le sais bien, non ? Les sortilèges qui pesaient sur elle l’empêchaient de désobéir à son maitre.
  • Ce n’est pas ce que je voulais dire, princesse… Mais si elle était bien au service de l’ennemi, il est logique de penser qu’elle était prête à tout pour se rapprocher de vous, afin que vous en veniez à éprouver de l’affection pour elle et à lui faire confiance…
  • Ce n’était pas un mensonge ! rétorqua brutalement Triss, avant de se reprendre. Désolée… C’est juste que… Je lui ai parlé, pendant que j’étais connectée à son esprit : j’ai vu ses souvenirs. Elle a tellement souffert… Son maitre l’a forcée à tuer son frère de ses propres mains uniquement pour l’endurcir. Mais pourtant elle a combattu le sortilège pour m’éviter de tomber entre les mains de Forlwey ! Et aujourd’hui elle m’a encore sauvé la vie en mettant la sienne en jeu pour moi. Alors je sais qu’elle ne faisait pas semblant.

Ilyann hocha la tête.

  • Je comprends, princesse, assura-t-il sombrement. Ici à Varenn, la plupart d’entre nous ont été témoins, et bien souvent victimes aussi, de la cruauté des nosferatus… J’ai vécu moi-même toute mon enfance là-bas comme le jouet d’une noble qui connaissait la reine en personne… Elle s’est rendue un jour à la Surface parce qu’elle voulait posséder son propre château en Europe, comme les plus grands vampires. Mais elle a été tuée par un groupe d’exorcistes, et j’en ai profité pour m’enfuir avec les autres esclaves. Nous nous sommes cachés en Enfer, parce qu’on craignait que les vampires puissent nous atteindre à la Surface. C’est un peu par hasard qu’on a rencontré mon père et son groupe en mission de ravitaillement pour le refuge.
  • Mais alors, Evander…
  • Ce n’est pas mon véritable père, oui. Pour être honnête, je n’ai aucun souvenir de mes vrais parents. Quand nous sommes arrivés à Varenn, il m’a pris sous son aile, puis il a fini par m’adopter. J’ai très vite réussi à m’intégrer ici grâce à lui, peut-être aussi parce que je suis le plus jeune...
  • Le plus jeune ? répéta Triss en haussant les sourcils.
  • Enfin jusqu’à votre arrivée, princesse. Vous n’avez pas remarqué qu’à part vous et moi, les autres vampires du refuge sont tous des adultes ? Il n’y a pas d’enfants ici. Parce que les nosferatus ont l’habitude, du moins la plupart, de limiter les naissances chez les servilis en stérilisant magiquement leurs esclaves, pour éviter de se retrouver débordés par d’innombrables serviteurs à la durée de vie quasi illimitée. Seuls ceux qu’ils considèrent comme méritants où utiles ont le droit d’avoir des enfants.

Triss serra les poings, sans être étonnée pour autant. La cruauté des seigneurs vampires n’avait rien de secret.

  • Je bénéficie donc ici d’un statut particulier, reconnut le garçon avec un petit sourire. Les gens m’apprécient beaucoup et ils m’ont aidé alors que je n’avais rien.

Ilyann esquissa à son tour un sourire en levant les yeux vers les champignons qui illuminaient les tunnels.

  • Je leur dois tout. Cet endroit, mon père, tous les autres… Ils sont aussi comme ma maison et ma famille. C’est la raison pour laquelle je ferai tout pour les protéger, quel qu’en soit le prix. C’est pour cela aussi que je comprends vos sentiments à l’égard de votre amie. Ils ne nous sont pas liés par le sang, mais cela ne nous empêche pas d’être connectés à eux par un lien plus fort et plus solide encore…

Triss ne put qu’approuver.

  • On se ressemble beaucoup, toi et moi, déclara la jeune fille sur un ton un peu moqueur. Tu m’as dit tout à l’heure que tu me respectais, non ? Eh bien, je tiens à te dire que c’est réciproque.

Ilyann parut rougir à son tour.

  • Je ne vois pas ce que j’ai fait pour mériter un tel honneur, princesse…
  • Eh bien… Tu es jeune, et pourtant toutes ces personnes te font confiance, en plus tu sais négocier avec un dragon cracheur de feu… Ça aide pas mal !
  • Voldra, hum… C’est une autre histoire, vous savez. Il n’y a rien d’exceptionnel à pouvoir parlementer avec lui quand on connait sa faiblesse…
  • Ce monstre a un point faible ? s’étonna Triss, curieuse d’en savoir plus sur les relations entre Voldra et le refuge de Varenn.
  • Surprenant, n’est-ce pas ? s’amusa Ilyann. Ici, rien ne peut le blesser. Et même en ce monde, rares sont ceux capables de vaincre un dragon. Voldra est très vieux, d’après les légendes. Il aurait participé à l’Aurore Pourpre il y a plus de trois mille ans, et lorsque les dragons ont été vaincus par l’alliance des trois factions, notre ami se serait caché en Enfer. Mais il n’a pas tardé à semer la terreur dans l’ouest en incendiant villes et villages. Trop puissant pour être vaincu par de simples soldats mais aussi, trop rapide pour être pris au piège, il était devenu une véritable plaie. Un jour alors qu’il sévissait justement dans la région, il y a un peu moins de mille ans, il aurait croisé la route d’un fils de Satan, Merlin l’Enchanteur lui-même. Je ne connais pas trop les légendes des Enfers, mais cet homme était considéré comme l’un des plus grands magiciens de tous les temps. C’est lui qui, par ruse, lui aurait mis le collier ensorcelé qu’il porte. Cet artefact le lie à cette montagne. C’est pourquoi, Voldra ne peut quitter la région sans perdre progressivement des forces, jusqu’à en mourir. De plus, il ne peut se nourrir que d’aliments qui lui ont été offerts, sans quoi tout ce qu’il mange se transforme en cendres dans sa gorge, l’affaiblissant peu à peu au lieu de le revigorer.
  • C’est… cruel, quand même… déclara Triss. Il aurait pu tout simplement le tuer.
  • C’est vrai, mais peut-être Merlin voulait-il pousser Voldra à changer, en le forçant à s’en remettre à la gentillesse des autres… Peut-être pensait-il qu’il finirait par développer une conscience. Ou bien peut-être n’avait-il tout simplement pas le pouvoir nécessaire pour l’éliminer. Dans tous les cas, cela a permis d’empêcher ce dragon de répandre la terreur comme avant, puisque plus personne n’habite ici depuis qu’il a rasé toutes les villes de la région.
  • C’est donc pour cela qu’en arrivant ici, Evander a pu conclure un accord avec Voldra…
  • Oui… Un dragon peut survivre sans nourriture pendant des siècles, en s’imprégnant seulement de l’énergie du ciel et de la terre. Néanmoins, la faim lui dévore quand même les entrailles et ce jeûne risque de lui faire perdre la raison. D’ailleurs, quand mon père et votre oncle l’ont rencontré, Voldra était pratiquement devenu fou à cause de la faim. D’après Evander, c’est Sirius qui a eu l’idée de négocier. Ils ont donc conclu un marché que le dragon ne pouvait pas refuser : garantir la sécurité du refuge en échange du gibier que nous chassons pour lui. C’est un bon accord, puisque nous avons besoin de lui autant qu’il a besoin de nous. Cependant, Voldra nous hait… Il est fier, ce qui parfois l’amène à se montrer un peu… brutal, vous l’avez vu. Mon père lui a interdit de pénétrer à l’intérieur de la montagne, ce qui le rend encore plus furieux parce qu’avant c’était son domaine. Mais si on s’y prend bien, il y a toujours moyen de parler avec lui. Il continue de nous détester, ceci-dit…
  • Et si un jour il était libéré du collier ? supposa Triss.
  • Eh bien... Nous n’avons aucun moyen de nous défendre contre lui s’il décidait de se retourner contre nous.
  • Et… Tu n’es pas inquiet ?
  • Si, bien sûr, mais je ne vois pas pourquoi le collier ensorcelé cèderait maintenant. Après tout, cela fait des siècles qu’il tient, non ? J’imagine qu’il tiendra encore mille ans !

Ilyann avait adopté un ton optimiste, pourtant Triss sentait bien qu’il était tout de même inquiet. Même si Voldra était le protecteur de Varenn, il en était aussi l’épée de Damoclès, suspendue au-dessus du refuge et susceptible de lui tomber dessus à tout moment.

  • Tu as probablement raison… préféra-t-elle acquiescer.

Vingt minutes plus tard, ils arrivèrent au bâtiment central de Varenn devant lequel les habitants continuaient de festoyer. Triss chercha dans la foule, mais elle n’aperçut ni Jonas ni Sheamon parmi les invités… Elle supposa que le premier s’amusait encore quelque part et que le second, plus taciturne, était parti se coucher.

Ilyann la fit rentrer discrètement dans le bâtiment et la conduisit jusqu’à la porte de sa chambre.

  • C'est ici que je vous laisse, Votre Majesté, déclara-t-il en courbant légèrement la tête avec respect, même s’il arborait un sourire complice.
  • Merci pour ton aide, répondit Triss à son tour. Je te dois beaucoups pour tout ce que tu as fait.
  • Ne vous inquiétez pas, princesse, ce fut un plaisir de vous rendre service.

Sur ces mots, il se retourna et se dirigea vers l’escalier au bout du couloir, tandis que Triss ouvrait la porte de sa chambre. Soudain, la jeune fille se ravisa et se retourna vers le jeune homme.

  • Ilyann ! l’appela-t-elle.

Celui-ci se retourna de nouveau, intrigué.

  • Oui, princesse ? demanda-t-il.
  • Je pense que… Il vaudrait mieux que tu m’appelles par mon nom… si tu veux, bien sûr. Et puis, tu n’es pas obligé de me vouvoyer, parce que je veux dire, tu… On est presque du même âge, et je ne suis pas vraiment une princesse, en fait. En tout cas je n’ai jamais voulu l’être !

Pendant quelques instants, Ilyann parut étonné et hésitant… Puis, un large sourire éclaira son visage.

  • Avec plaisir… Triss, assura-t-il avant d’ajouter d’un ton un peu embarrassé, eh bien… bonne nuit.
  • Fais de beaux rêves, répondit la jeune fille.

Le jeune garçon la salua une dernière fois puis s’engagea dans le couloir, tandis que Triss rentrait dans sa chambre. Elle ne prit même pas la peine de se déshabiller et se laissa tomber sur le lit, sourire aux lèvres.

A suivre...

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