Une vie qui file, au gré du temps

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Je m'étais réveillé au beau milieu de la nuit. Je n'arrivais plus à trouver le sommeil depuis un bon moment déjà. Morphée ne voulait pas m'accueillir dans ses bras et elle m'avait rejeté hors de son monde. Je m'étais donc levé et rendu en direction de l'horloge dans mon salon. Je prenais une chaise et m'assieds devant cette belle grande beauté antique. Je ne me lasserai jamais de la regarder. Elle avais un je-ne-sais-quoi qui m'attirait, m'intriguait et me stupéfiait. Elle faisait des tics et tacs au gré tu temps qui défilait devant mes yeux. Elle se balançait à chaque mouvement des aiguilles, faisant un son s'harmonisant avec la mélodie des aiguilles de celle-ci. Le temps défilait alors que je ne cessais de contempler cette merveille. Pendant un instant, lorsque je faisais une fixation sur les aiguilles noires de l'horloge, il me semblait entrevoir quelque chose qui n'était encore que flou pour le moment au travers de mes yeux bleus. Il me semblait que plus je fixais les aiguilles, plus je suivais leurs mouvements synchronisés, plus j'aperçevais graduellement des images de plus en plus nettes. Je commençais alors à fixer plus ardemment les aiguilles élancées de l'horloge vernis antique. Il me semblait tomber en transe et puis plus rien. C'était, dès lors, le noir total.


Soudainement, après ce qui m'avais semblé quelques minutes, des images apparurent. Je me voyais, bébé. Je me voyais faire mes premiers pas et que mes parents me félicitaient. Ils étaient tellement fiers de moi. Tout à coup, l'image changeait et je m'aperçevais un peu plus vieux, alors que je tentais de faire pour la première fois du vélo. Puis un flash qui me transportait vers mon moi encore plus vieux, à l'adolescence. Il s'ensuivait par mon premier amour, mon premier travaille, ma première maison, etc., jusqu'à mon moi adulte. Je paraîssais désespéré, désemparé, seul et inconsolable. Je me voyais souvent pleurer pour un rien. Je remarquais parfaitement que je n'allais pas bien. J'étais témoin, par la suite, d'une autre image de moi, mais étant vieux. Je semblais encore plus seul qu'avant et je ne voulais plus vivre, mais un beau jour, je me surprenais à croiser cette personne qui,durant plusieurs années, m'avais changé du tout au tout. Elle s'appelait Alanna. Elle était si belle avec ses longs cheveux noirs bouclés, cette petite mèche rebelle sur son front et ses belles petites joues qu'on avaient envie de prendre dans ses mains. Ah, ce que j'aimais cette femme! Bien qu'elle n'était plus de ce monde, je me voyais encore avec elle, nous prenant la main, nous regardant longuement dans les yeux de l'autre et nous murmurant des mots d'amours et de tendresse.

Brusquement, je revenais dans le monde réel. Je me sentais d'avantage fatigué et mes yeux semblaient peser des tonnes de même que mon corps rabougrit de vieil homme de 95 ans. Je ne voulais plus me lever de cette chaise...je ne m'en sentais plus capable. Mon corps ne voulait plus coopérer avec ma tête et donc, je restais là, devant l'horloge toujours en face de moi. Je la regardait et me remémorais que j'avais passé beaucoup de temps en sa compagnie. Elle faisait partie de ma vie depuis extrêmement longtemps. Je ressentais subitement un gros coup de fatigue. Mes yeux ne voulaient plus rester ouvert. Avec une toute dernière force, je regardais l'horloge antique une toute dernière fois avant de s'ombrer dans le noir le plus total et lui murmurait, avec tout l'amour et le respect qui se trouvait dans mon coeur :


-''Merci pour tout le temps que tu m'as confié ".

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