Chapitre 25 : Retrouvailles (2e partie)

2 minutes de lecture

Rodric :


 Elle avait enfin quitté l'autre pour venir nous rejoindre. Il s'en était fallu de peu pour que je pète un câble à l'attendre comme ça. Sur le coup on s'était regardés en chien de faïence. J'étais tellement furieux. J'attendais qu'elle vienne à moi, qu'elle s'explique, qu'elle s'excuse mais rien. Elle s'était contentée de me regarder de loin avec un air triste et coupable.


 Je crus un moment qu'elle ne me rejoindrai jamais, qu'elle aller tourner les talons pour fuir, encore. Ma colère s'évanouit brutalement pour laisser place à la tristesse. Elle vint finalement jusqu'à moi mais le malaise était là.


 Ce fut Mélusine qui y a mit fin en déboulant en toute innocence pour réclamer un câlin de nous deux. Dieux que c'était bon de les sentir contre moi, ma fille dans mes bras, ma femme laissant reposer sa tête contre ma poitrine. Les choses auraient presques semblées normales mais ils fallait qu'on parle.


 Bien-sûr, la petite ne l'entendait pas de cette oreille et acapara sa mère, comme d'habitude. De toutes façons, depuis qu'elle était née mes besoins passaient systématiquement en dernier. Ce n'était pas pour rien que je m'étais plongé à ce point dans le travail. Gaëlliane, comme Mélusine, me donnait l'impression de n'être disponible que l'une pour l'autre et de n'avoir pas vraiment besoin de moi.

 J'avais passé l'après-midi à errer puis j'avais cuisiné en attendant leur retour. J'avais hâte que Mélusine fut endormie pour qu'on puisse enfin se retrouver avec Gaëlliane histoire de se vider le cœur. D'un autre côté j'appréhendais beaucoup les révélations qu'elle allait me faire, plus encore que de lui faire part de mes expériences avec les dryades. Après tout je n'avais pas vraiment eut le choix…


 Le repas fut vite expédié. Mélusine était épuisée et c'était tant mieux. Elle réclama un long câlin à sa mère, lui demandant à plusieurs reprises si elle allait rester avec nous. Elle avait besoin d'être rassurée et ma femme fit le nécessaire pendant que j'attendais, encore, de remonter dans sa liste de priorités.


 Enfin elle dormait. Gaëlliane me rejoignit dehors et nous partîmes à pieds, sans un mot. Ce silence pensif dura de longues minutes. Chacun était plongé dans ses pensées réfléchissant à comment se dire les choses.


 Communiquer avec moi n'avait jamais été le point fort de Gaëlliane, pourtant je faisais mon possible pour lui en laisser l'espace mais elle me disait toujours craindre mon jugement. Présentement elle semblait avoir de bonnes raisons d'être inquiète de ma réaction. Je finis par poser la question qui me semblait pertinente :

– Combien?


 Elle sembla douter. Cela m'agaça :


– C'est pas compliqué comme question, combien ?

– De fois ou de personnes ? me demanda-t-elle d'une toute petite voix.


 Je manquai de m'étrangler en comprenant ce qu'impliquait sa question. Une vague de colère monta en moi. J'essayais de la juguler en me concentrant sur la respiration. "Ne pas exploser, ne pas exploser" me répétai-je mentalement. Je m'assis sur un tronc couché. Elle en fit autant. Elle n'en menait pas large.

Annotations

Vous aimez lire EnSorceleurisée ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0