Prologue
Camille était une jeune femme, timide, introvertie et, à l’aube de ses vingt-trois ans, elle passait le plus clair de son temps libre à lire des romans en tout genre. Elle étudiait la psychologie à l’université Segalen en plein cœur de la ville de Bordeaux. Et quand elle ne passait pas son temps à bouquiner, elle étudiait. Timide de nature, cela ne l’empêchait pas de prendre l’air avec ses amies de sa promotion.
Comme ce week-end, précisément, ce samedi. Camille était invitée à boire un coup, il ne lui restait que deux jours à étudier. Et, ce jeudi matin, avant qu’elle ne parte à la fac, elle était là, posée devant le miroir de sa salle de bain à se regarder de près. Elle peignait ses cheveux bouclés lui arrivant jusqu’aux épaules et ses yeux verts contrastaient avec sa peau couleur caramel. Finalement, pour une jeune femme, elle avait pas mal de charme.
Elle se faisait belle, comme à l’accoutumée, sans savoir, que ce jeudi, elle allait changer ou, du moins, un événement allait changer le cours de sa vie. Une fois sa toilette terminé, Camille prit ses affaires et se dirigea vers la place de la victoire, en direction de l’Université.
Ce matin, elle était un peu en retard et une personne la bouscula sur les marches de l’entrée de la fac et elle tomba à la renverse. Un jeune homme, lui tendit la main, pendant que la personne qui l’avait bousculé prenait la tangente.
- Tout va bien ? Rien de cassé ?
- Non, Dieu merci, je vais bien.
- Moi c'est, Roderez.
- Moi Camille, je suis en troisième année et toi ?
- Je suis en dernière année.
- C’est bizarre que l’on se croise que maintenant, dit-elle gênée. Faut dire que c’est grand aussi. Je vais devoir te laisser, je dois aller en cours, c’est l’heure ! affirma-t-elle en regardant sa montre.
- Moi aussi. À bientôt j’espère !
Elle fila vers les portes, avec en tête, le visage de ce garçon qui, ne l’avait, visiblement, pas laissé de marbre.
Camille, en cours, rêvassait. Le jeune homme de la matinée hantait son esprit. Mais l’appel du travail prit le dessus et elle se perdit à prendre des notes. Lors de la pause déjeuner, elle fut rejointe par Alexander, ainsi que Lorna une jeune mexicaine de vingt-cinq ans, dont la famille avait trouvé refuge dans la cité bordelaise. Deux amis qu’elle s’était fait depuis la première année de licence. Tous se retrouvèrent devant la fac, pour aller se poser, deux rues plus loin, dans un bar à thé prisé par les étudiants.
- Tu veux quoi, Alex, demanda Lorna avec un accent hispanique.
- Un chaï, s'il te plait !
- Et toi, bella ?
- Moi, simplement un thé au jasmin !
Le petit cercle d’amis, après s’être posé un temps dans ce bar, avait les crocs et tous partirent vers le Cours de la Marne, pour se prendre un kebab avant de reprendre les cours.
- Tu viens, samedi ?
- Pourquoi pas ! Et toi, Lorna ?
- Moi, je peux pas, je reçois mes cousins et ma tante chez mes parents.
Son accent amusait toujours autant Camille qui, après la phrase de la mexicaine, avait fait un large sourire.
- Tu veux venir, bella ?
- Je suis invité, samedi !
- Oh, mais viens, y aura de quoi manger.
- Je sais pas encore, laisse-moi réfléchir.
L’après-midi passa comme file une étoile. Et malgré cela, pas de beau gosse en vue. Alors, elle entra en direction de la rue sainte Catherine où quelques rues de là, elle y avait un petit studio. Mais au moment de passer dans la rue, elle se fit héler par une voix masculine. Camille se retourna et quand elle le vit, un grand sourire s'étirait sur son visage.
- Excuse-moi, j’ai pas résisté…
- Pas de soucis, tu as bien fait !
Visiblement, les deux jeunes avaient flashé l’un sur l’autre. Et ainsi débuta une histoire d’amour peu commune, dont le début paraissait banal, mais qui, en réalité, allait se corser comme un expresso italien.
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