CHAPITRE XIV

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On est arrivés le dimanche en fin d’après midi à Nantes. Il faisait beau et presque aussi chaud qu’en Ardèche. On a débarrassé le coffre de la Golf et puis on s’est écroulés dans les fauteuils sur la terrasse. En face de moi, les reflets de l’eau attiraient mon regard avec insistance…

-« J’ai envie de me baigner !

-« Heu je ne sais pas si c’est raisonnable ; elle n’a pas été filtrée depuis qu’on est partis et avec la chaleur ça doit être un nid à bactéries…

-« Oh tu crois ? Elle a l’air propre !» réponds-je en m’approchant du bassin et en y trempant ma main. « Et en en plus elle est super bonne ! Tant pis, j’y vais ! »

Sans leur donner le temps de répliquer, j’enlève mon tee-shirt et fais glisser mon short. J’hésite un court instant et dans la foulée, je baisse mon caleçon et saute dans l’eau.

-« Waouw ! Elle est super bonne ! »

J’ai fait quelques longueurs histoire de me rafraichir et puis je suis sorti de l’eau.

-« Vous avez tord, elle est extra !

-« Je te crois !

-« Vous avez faim ? demande Stéphane.

-« Ah oui, moi j’ai super faim !

-« Oui toi je le savais, t’as toujours faim ! Et toi, Séb’ ?

-« Heu il faudrait que je regarde mes mails, enfin si Didi peut attendre une demi-heure ?

-« Bon je vais faire un effort mais si vous n’avez pas de signe de moi, c’est que je suis mort d’inanition dans ma chambre !

-« Et bien t’as qu’à venir me donner un coup de main dans la cuisine comme ça je te surveillerai ! »

On s’est donc activés à préparer le repas avec ce qu’il y avait au congélateur. J’ai mis la table et puis préparé une salade avec les tomates qu’on avait achetées sur le bord de la route.

-« Séb’, c’est prêt !

-« Ok, j’arrive !

-« Tu ne vas pas te mettre quelque chose sur le dos ?" reprend Stéphane

-« Heu j’suis bien comme ça !

-« Oui je sais mais on n’est plus chez les naturistes …

-« Non moi je trouve qu’il a raison, après tout, personne ne peut nous voir. Et si on déclarait la maison, lieu de vie naturiste ?" reprend Sébastien.

-« Oh oui génial !

-« Heu faut voir mais après tout pourquoi pas ! Au moins pendant l’été, c’est vrai qu’on pourrait peut-être… »

Après en avoir discuté tout au long du repas, on a décidé qu’on allait faire une tentative pendant les vacances. Il n’y a pas grand risque puisque le terrain est protégé des voisins par la grande et dense haie de cyprès. La piscine est derrière et l’entrée se fait par devant. Si on bloque l’étroit passage sur le côté par une barrière ou des plantes, personne ne saura jamais qu’au 25 de la rue Mozart il y a trois personnes qui font du naturisme. Après, il ne faudra pas oublier de s’habiller avant d’ouvrir la porte au facteur !

C’est ainsi qu’on a rajouté une ligne aux « Règles de Nantes » toujours scotchées au dos de la porte de ma chambre depuis le soir de notre premier Conseil de famille le jour de notre arrivée.

Les règles de Nantes

  1. Je vis seul avec mon père, Stéphane Brisset. Mes parents sont séparés.
  2. Je ne parle à personne de l’homosexualité de Stéphane (mais je peux dire que j'ai un oncle homosexuel).
  3. Sébastien est le frère de mon père qu’on héberge occasionnellement. (uniquement si la règle n°1 ne peut plus s'appliquer)
  4. Je ne ramène jamais personne à la maison. Pas de copains d’école ou du foot.
  5. Je ne laisse entrer personne quand je suis tout seul (ni voisin, ni aucune personne que je connaisse ou pas).
  6. Les personnes qui connaissent notre situation sont Sophie, Edouard et Marie les parents de Sébastien et c’est tout !
  7. Je ne donne à personne le numéro du fixe de la maison, seulement mon numéro ou le portable de Stéphane.
  8. Je préviens toujours quand je vais chez quelqu’un et je dis à quelle heure je compte rentrer.
  9. Quand quelqu’un d’étranger est à la maison, les courses à faire sont inscrites en ROUGE sur le panneau de l’entrée. Je pense à rester habillé !

Le mois d’août, je l’ai passé à Nantes en grande partie. Sébastien est reparti travailler dès le lendemain de notre retour ; il était dégoûté de nous savoir encore en vacances pour un bon mois, Stéphane et moi. Sébastien est responsable de projets dans une grande société de service informatique. Il m’a expliqué qu’avec son équipe, il concevait des programmes spécifiques pour des entreprises ou des collectivités, des intranets ou bien des programmes de transmission sécurisée de données. Il travaille partout en France car même s’il est basé à Nantes, il peut être amené à se déplacer chez ses clients et parfois pour des missions de plus d’une semaine. Enfin, au bout de quelques jours, il ne râlait plus parce qu’il est passionné par son métier et que dès qu’il a un nouveau projet, il s’y donne à fond.

Avec Stéphane on a pris chacun notre rythme ; il se lève plus tard que moi alors c’est moi qui lui prépare son petit déjeuner sur la terrasse. On nage un peu, on discute et puis on bouquine. Lui, c’est un peu son métier qui veut ça, il est toujours plongé dans les livres ; il lit parfois jusqu’à dix livres en même temps, je ne sais pas comment il fait mais ce ne sont pas de romans plutôt des biographies, des essais. Il lit pour son boulot parce qu’il est prof de français mais surtout par plaisir et c’est bien sûr lui qui m’a fait découvrir des tas d’auteurs géniaux.

L’après midi, j’ai pris l’habitude de sortir avec mes copains enfin les quelques copains qui sont restés à Nantes, Théo et Boris. On va à la piscine ou on joue au foot ou au tennis sur les terrains de la pleine de jeu tout près de chez moi.

Un jour que la piscine des Dervallières était fermée parce qu’un orage menaçait, Boris a proposé qu’on aille nager chez moi.

-« Diego, on pourrait aller dans ta piscine ?

-« Ah oui ce serait bien, on va jamais chez toi ! » insiste Théo.

C’est vrai, c’est la quatrième des « Règles de Nantes », je ne dois jamais amener d’amis à la maison.

-« Heu c'est-à-dire que mon père…

-« Quoi ton père, il croit qu’on va tout casser chez toi ?

-« Non, c’est pas ça…

-« C’est quoi alors ?

-« Heu j’vais demander ce soir et si il veut bien, je vous appelle demain midi. »

J’ai bien vu qu’ils ne comprenaient pas voire même qu’ils commençaient à se poser des questions ; on en est restés là cependant et je suis rentré peu de temps après prétextant un rendez-vous oublié.

‘Faut que j’arrive à convaincre Stéph et Sébastien parce que là, ça peut plus durer, ils commencent à trouver ça louche !’

Le lendemain alors qu’on faisait une partie d’échecs sur la terrasse j'ai entendu du bruit.

-« J’y vais ça doit être eux ! »

Effectivement, c’était bien eux.

-« Salut les gars, entrez ! »

Je les ai précédés dans la maison qu’on n’a fait que traverser pour aller sur la terrasse.

-« Bonjours les garçons ! Ravi de vous revoir, les vacances se passent bien ?

-« Bonjour monsieur, ah oui toujours ! s'exclame Boris.

-« Bonjour monsieur ! » répond poliment Théo.

On a discuté quelques minutes et puis on s’est mis à l’eau. Théo avait déjà son maillot sur lui mais Boris était en short alors comme moi non plus je n’étais pas en maillot puisque d’habitude je n’en porte pas pour me baigner, nous sommes allés dans ma chambre pour nous changer.

-« Oh il est beau le drapeau ! C’est celui des Philippines ?

-« Oui » réponds-je en fouillant dans mon armoire pour prendre un maillot.

On s’est déjà souvent vus nu au foot, Boris et moi car même si on ne fait pas partie de la même équipe, on s’entraine ensemble alors il n’y avait pas de gêne entre nous et on a sans difficultés baissé nos shorts.

-« Waouw, Diego, t’es super bronzé et puis tout le corps ! T’as pas de marques !

-« Ah oui c’est comme ça, j’suis bronzé naturellement moi, j’suis pas un petit blanc ! »

En relevant la tête, j’ai mieux compris ce que Boris avait remarqué. Lui aussi était bronzé mais de la taille jusqu’à mi-cuisse, sa peau était blanche et ça faisait un contraste saisissant avec le reste de son corps. Il y avait autre chose qui a attiré mon regard.

-« Heu tu t’es rasé les poils ?

-« Ah ouai, comment tu trouves ? C’est pas mal, non ? »

J’ai détaillé son sexe imberbe et je l’ai trouvé changé.

-« Heu j’sais pas je trouve que ta bite fait plus grande…

-« Ouai, j’trouve aussi ! Bon, c’est pas que j’en ai besoin mais quand même et puis c’est vachement doux quand tu touches…

-« Ah oui… bon on y va, Théo va se demander ce qu’on fout ! »

On a joué dans l’eau comme tous les garçons peuvent le faire. Concours de nage sous l’eau, poursuite pour se faire boire la tasse, waterpolo improvisé avec une balle et puis aussi à s’attraper pour se baisser le maillot. Théo a été surpris lui aussi quand il a vu mes fesses la première fois mais encore plus quand j’ai réussi à baisser le maillot de Boris jusqu’à ses chevilles.

-« Ho les gars, après « Diego fesses bronzées », maintenant il y a « Boris le rasé » !

-« Et toi ?

-« Moi y a rien de spécial, regardez ! »

Il a baissé son short devant nous et a montré ses fesses blanches avant de se tourner vers nous. Moi, j’ai du poil aux couilles et j’en suis fier ! »

Son sexe rétréci par notre séjour dans l’eau, nous est apparu en pleine lumière.

-« Ouai correct… moi je propose, « Théo la touffe » ! » déclare Boris.

On s’est étranglé de rire et pendant quelques minutes on n’a rien pu faire que rire en s’accrochant au bord de la piscine pour ne pas couler tellement on n’avait plus de force !

Assis sur la terrasse, après avoir bu les trois quarts d’une bouteille de Coca, on a discuté en séchant au soleil. On a parlé de l’école, de l’année dernière bien sûr et puis aussi de l’année prochaine qui arrive à grands pas, dans quinze jours, et puis inévitablement, le sujet est venu sur les filles.

-« Alors, vous avez pécho, les gars ? s'enquiert Boris avec une nuance de défi dans la voix.

-« Tu parles, j’suis parti avec mes parents en montagne alors c’est pas en randonnant que j’avais une chance ! répond Théo désabusé.

-« Et toi, Diego ?

-« Heu moi oui, j’suis sorti avec une fille au camping …

-« C’est vrai ? Comment elle s’appelait ? demande Théo.

-« Ah enfin depuis le temps, j’me demandais quand t’allais t’y mettre ! » renchérit Boris.

Un peu gêné mais assez fier, je dois le reconnaître, je leur ai raconté mon histoire avec Elodie.

-« Et vous avez fait quoi ?

-« Ouais, tu l’as sautée ? demande Théo tout excité.

-« Oh non enfin j’lui ai un peu caressé les seins mais c’était déjà pas mal…

-« Ouais tu m’étonnes, veinard !

-« Alors accrochez-vous les gars parce que moi, j’me suis fait une parisienne en Vendée et… » Boris s’est rapproché de nous et en baissant la voix a rajouté « elle m’a branlé ! »

Il nous a raconté à mi-voix avec les yeux qui brillaient comment sa copine avait glissé sa main dans son short et l'avait masturbé. Une première, une branlette de la main d'une fille !

-« Vous pouvez pas savoir comment c’était bon ! J’ai giclé comme ça m’était jamais arrivé ohlalah… tiens rien que d’en parler, j’en bande ! »

J’ai jeté un œil sur son maillot de bain et effectivement son shorty était déformé par une grosse bosse…

J’ai senti au même moment que mon sexe réagissait lui aussi et qu’une érection phénoménale était apparue dans mon slip de bain. Mal à l’aise, j’ai placé mes mains pour cacher à mes amis l’émoi qui m’envahissait, en gardant malgré moi l’œil rivé sur la forme rebondie que je devinais dans le maillot de mon ami…

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