CHAPITRE CLXVI

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Le carillon très insistant de la sonnerie du téléphone de Thibaud nous a réveillé sans aucune pitié.

-"Tu l'avais réglé sur quelle heure ?" grommélle-je.

-"7 heures et demie, pour qu'on ne risque pas d'être en retard au p'tit déj' !

-"Ah oui, c'est vrai !"

Je serais bien resté une bonne heure de plus au lit surtout que maintenant que je suis réveillé, sentir le corps nu de Thibaud contre le mien, me donne des idées mais Thibaud soulève les couvertures et file aussitôt jusqu'à sa valise annulant par là-même toute idée de réveil sensuel.

-"Oh tu veux pas rester un peu au lit ?

-"Ah ah ah non, on n'a pas le temps !"

Je maugrée doucement en me disant que nous ne sommes pas pareils ; il est visiblement beaucoup plus du matin que moi !

-"Ferme les yeux !" me dit-il en souriant.

-"Oh non, le spectacle est trop beau !" réponds-je en dévorant son corps nu des yeux.

-" Ferme les yeux trente secondes, s'il te plaît !"

Intrigué qu'il insiste ainsi je m'exécute en haussant les épaules. Je l'entends fouiller dans ses affaires et revenir vers moi.

-"C'est bon, tu peux les ouvrir !

-"Oh !

-"Surprise ! Bon anniversaire, Diego !"

Il a posé deux cadeaux sur le lit et me regarde avec un très grand sourire.

-"Ich hätte frohliche Geburstag sagen sollen..."

-"Oh c'est vrai ! Merci, c'est trop gentil, il fallait pas !"

Je me suis levé et je l'ai embrassé.

-"Mon plus beau cadeau, c'est toi !

-"Ca c'est gentil et puis je vois que ce ne sont pas que des paroles en l'air " répond-il en baissant le regard.

Je m'aperçois qu'il fixe mon entre-jambe et force est de constater qu'une forte excitation s'est emparée de moi !

J'ai ouvert les cadeaux et j'ai découvert des chocolats en forme de cœur et puis un caleçon aux couleurs du drapeau LGBT.

-"Oh, il est super beau ! Où l'as-tu trouvé ?

-"Dans un magasin pendant que tu discutais avec Bérangère.

-"Ah oui et regarde !"

J'enfile le caleçon en prenant soin de mettre mon sexe érigé à l'horizontale pour qu'il soit bien mis en valeur.

-"Ah oui, j'ai acheté un drapeau et tu fournis le manche !

-"Oui, c'est ça !"

On a éclaté de rire.

-"Allez, il faut qu'on file prendre notre douche sinon on sera en retard !

-"Oui d'accord, mais je vais attendre quelques instants parce que si j'y vais dans cet état, c'est sûr que ça va faire jaser !"

...

Il n'y avait presque personne dans les douches et j'ai résisté difficilement à l'envie de prendre ma douche avec Thibaud ; j'ai senti qu'il ne voulait pas attirer l'attention donc nous avons fait vite et dix minutes plus tard nous étions de retour dans la chambre.

-"Il n'y a pas grand monde, tu crois qu'on est en retard ?

-"Non, il est à peine huit heures moins dix." répond-il en consultant l'heure sur son portable.

-"Alors, c'est que les autres sont à la bourre, on y va ?"

Nous sommes descendus au rez-de-chaussée et avons aperçu Boris qui entrait dans la salle du petit déjeuner mais il n'a pas dû nous voir car il ne nous a pas attendu. Nous avons traversé le vaste hall et Thibaud a ouvert la porte.

Il s'est arrêté presque immédiatement et je l'ai percuté. Une immense clameur s'est élevée accompagnée d'applaudissements et de bruits divers. La salle était pleine, tous les élèves étaient déjà là et tout le monde nous regardait en criant et en riant.

'Qu'est-ce qu'il se passe ?'

Et puis cinquante voix se sont élevées simultanément.

-"Guten Morgen, habt ihr gut geschlafen ?" Bonjour, vous avez bien dormi ?

J'ai été pris d'un fou rire et je me suis caché derrière Thibaud qui a piqué un fard. Tout le monde a éclaté de rire. Thibaud s'est tourné vers moi mais je n'arrivais pas à parler.

-"Ja danke ! Wir haben auch gut geschlafen !"Oui, merci, nous avons aussi très bien dormi ! finit-il par répondre.

-"Auch ?" Aussi ? a repris un garçon de première.

J'ai vu Thibaud rougir encore davantage, s'il était possible de le faire alors je me suis approché de lui et je l'ai embrassé sur la joue.

-"Ja auch, weil wir viel über diese romantische Stadt gesprochen haben..." Oui, aussi car nous avons longtemps discuté de cette ville romantique...

J'ai vu nos amis rire et se mettre à applaudir. Les profs avaient l'air surpris mais si j'en crois le petit sourire qu'arboraient monsieur Le Bon et madame Ravier, je ne doute pas qu'ils ont à peu près compris ce dont il s'agissait.

-"Würdet ihr uns entschuldigen, wir müssen uns beielen, wir wollen nicht alle spät machen..." Vous voudrez bien nous excuser, nous ne voudrions pas mettre tout le monde en retard...

-"Ein Moment, Diego, bitte !" Un moment, Diego, s'il te plaît ! s'est écrié Boris.

Il s'est retourné vers la table de nos amis et ils se sont mis à chanter bon anniversaire à tue-tête. J'ai entendu du français, de l'anglais et un peu d'allemand. Tous les élèves ont repris la chanson et Léa est venue vers moi en tenant cérémonieusement une assiette sur laquelle se trouvait une part de Forêt Noire avec deux bougies fichées dedans.

-"Oh !"

-"Fais un vœu, Diego !"

Ces mots ont provoqué un choc en moi puis je me suis rapproché d'elle. J'ai fixé les deux bougies qui formaient le chiffre 15 et j'ai fermé les yeux quelques secondes. Quand je les ai rouverts, quelques larmes ont coulé le long de mes joues.

La salle jusqu'à présent survoltée, s'est faite silencieuse jusqu'à ce qu'étreint par une émotion visible de tous, je souffle sur les bougies.

Tout le monde s'est mis à crier et à applaudir. Thibaud s'est approché de moi et m'a embrassé sur la joue avant de m'emmener vers la table de nos amis dans un tumulte incroyable.

Monsieur Zeiger s'est alors levé et a fait signe à tout le monde de se taire.

-"Ruhig, bitte ! Du calme, s'il vous plaît. Bravo à tous les organisateurs de cette belle surprise pour Diego ! J'ai découvert, certains détails dont nous n'avions pas connaissance..."

Des rires se sont élevés autour de nous tandis que Thibaud et moi, prenions quelques couleurs.

-"Je m'associe à tous pour te souhaiter un très bon anniversaire, Diego, et je forme le vœu que tu puisses le fêter très bientôt avec toute ta famille !"

Tout le monde a applaudi bruyamment tandis que les larmes envahissaient mes yeux.

-"Alors, maintenant un message pour tous ; il est 8 heures vingt et nous devons être dans le car pour 9 heures donc ne perdez pas de temps pour finir votre dernier Frühstück, vérifiez bien que vous ne laissez rien dans les chambres et ne soyez pas en retard !"

...

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