Commentaire final et remerciements

7 minutes de lecture

Voilà, c'est ainsi que s'achève ce très long récit.

Comme vous l'avez compris, il y avait une histoire derrière l'histoire et on ne la découvre qu'au dernier chapitre ce qui peut créer un choc, je le conçois. Pour une fois dans un de mes récits, tout n'est pas bien qui finit bien comme justement le propose Diego ; pour une fois une triste réalité, un terrible coup du sort a percuté la route des deux amoureux et leur bonheur s'y est brisé mais pas leur amour.

Je n'ai pas voulu cependant que cela finisse dans un mélodrame absolu en atténuant par le temps écoulé, plus de deux ans dans le récit, votre découverte de la réaction de Diego à cette perte. Le choc a été dévastateur, vous l'avez perçu à demi-mots mais lentement, il a réussi à se relever et à se reconstruire même si l'on sent que tout cela reste fragile.

J'espère que vous me pardonnerez ce dernier rebondissement. J'ai d'ailleurs failli poster une mise en garde avant l'ultime chapitre, une espèce d'avertissement "attention, âmes sensibles, arrêtez-vous là " mais bien sûr cela ne tenait pas la route ; je me suis dit que ce serait dommage et que chaque lecteur ferait de lui-même le choix de garder ou non dans sa tête cette fin tragique. Finalement, c'est un récit qui propose deux fins. La happy end traditionnelle de mes histoires et puis une autre, qui ouvre d'autres perspectives sur le récit.

Je vous laisse faire votre choix !

J'ai commencé à écrire cette histoire il y a plus de dix ans. J'avais interrompu mon écriture pour diverses raisons, manque de temps notamment et puis peut-être manque d'inspiration, je ne sais plus. J'avais écrit une quarantaine de chapitres et j'en ai perdu la moitié quand mon ordi m'a lâché et franchement je n'y pensais plus. Le premier confinement du printemps 2020 m'a donné du temps et pour tromper l'ennui que je commençais à éprouver, je m'y suis remis.

C'est très bizarre de réécrire quelque chose dont je me souvenais dans les grandes lignes mais guère plus. Je sais qu'à partir de ce moment, l'histoire n'a plus été la même. Elle y ressemblait mais par de multiples détails elle a commencé à varier. J'ai trouvé l'expérience bizarre donc mais amusante aussi. Comme je n'ai plus la première version, je ne saurais dire qu'elle est la meilleure.

Comme toujours dans mes récits, j'essaye au delà de l'intrigue narrative entre les personnages, de traiter un thème qui mérite à mon sens d'être étudié, mis en valeur et surtout dénoncé. Dans cette histoire, le thème principal est l'homophobie institutionnelle, celle qui discrimine une partie de la population, les gays, en ne leur accordant pas les même droits qu'aux autres citoyens. C'est déjà un thème que j'avais traité dans Enquête d'amour, pour ceux qui connaissent mes récits. Je crois qu'il y aurait encore beaucoup à écrire à ce sujet même si heureusement l'évolution des mentalités oblige petit à petit la société à mettre à jour certains textes. L'autre thème est celui de l'homophobie, porté par le personnage de Thibaud au travers de ce qu'il a vécu et c'est malheureusement toujours d'actualité. Je sais qu'il faut être patient pour voir les mentalités changer mais je trouve que cela ne va vraiment pas assez vite !

C'est la première fois que j'ai connu autant de difficultés avec le scénario. D'habitude, j'ai cela bien en tête, avant de le coucher sur le papier, mais cette fois, je n'ai pas cessé de faire des modifications et certaines d'entre elles m'ont fait craindre le pire. Peut-être que cette reprise de l'écriture dix ans après le début y a joué. J'avais ainsi prévu que Stéphane ne survive pas à son accident et que Sébastien sombre complètement ce qui rendait la situation de Diego plus tranchée et cela rendait plus crédible son placement provisoire au foyer de la Ransay. Peut-être seulement car j'ai bien compris grâce à Emma et à ses précieux éclairages, qu'heureusement le droit français est plus protecteur que je ne le pensais, notamment pour les ados de l'âge de Diego qui ont un avis qui est pris en compte par l'institution judiciaire.

La deuxième difficulté a été la période trop longue entre le dénouement des problèmes juridiques de Diego qui coïncide avec le début de son histoire d'amour avec Thibaud, et la fin prévue de l'histoire qui était l'adoption du projet de loi sur le mariage pour tous. Je voulais absolument aller jusqu'à fin avril car ce projet de loi est le fil rouge du récit, c'est le fond de l'histoire et je me suis retrouvé devant une longue ligne droite avec relativement peu d'éléments scénaristiques à y insérer. Comment faire vivre une histoire quand presque tout est dénoué ? C'est d'ailleurs, à peu de choses près, ce qu'Emma avait pointé très tôt. J'ai tenté de relever le défi mais je pense que cette partie est trop longue. Il m'était cependant quasi-impossible de modifier mes plans car comme vous le comprenez, je n'avais pas terminé l'écriture de l'histoire donc bien sûr je me suis rendu compte du problème beaucoup trop tard.

Quoi qu'il en soit, je ne regrette pas vraiment, j'ai pu traiter de multiples sujets que j'aurai seulement évoqué, approfondir les personnages, les faire évoluer et j'ai essayé de dénouer le maximum de fils restants.

Vous me direz ce que vous en pensez...

J'aime bien incorporer de la musique dans mes récits et pour la première fois j'ai tenté le pari de n'utiliser qu'un seul univers, ici celui de Michel Berger. J'y suis presque parvenu car à l'exception d'une chanson toutes les autres ont été écrites par ce fantastique auteur. Ses mélodies sont magnifiques et les textes souvent tristes et mélancoliques se prêtaient parfaitement à l'expression des sentiments et des émotions des personnages. Je connaissais un peu l'œuvre, j'en suis tombé amoureux. Le seul texte qui n'appartienne pas à cet univers est la chanson de Jean Ferrat Que serais-je sans toi ? repris par Thibaud pour déclarer sa flamme à Diego. J'ai hésité un instant mais les paroles d'Aragon sonnaient tellement justes dans la bouche de Thibaud que j'ai tout de même décidé de l'utiliser.

Je voudrais remercier tous les fidèles qui ont suivi l'histoire depuis son début sur Docti (on m'a signalé il y a peu de temps, la disparition complète du forum Récits érotiques, quelle tristesse !) jusqu'à ce nouveau site. Quelle aventure ! Encore un chapitre qui se ferme !

Difficile de comparer les deux sites. Manifestement, ils ne poursuivent pas les mêmes buts mais je trouve que Scribay est intéressant. Il a fallu un peu de temps avant de sentir un intérêt pour cette histoire de la part de ceux qui le fréquentent mais finalement je crois qu'un petit public y a adhéré et j'en suis très heureux bien sûr. J'ai retrouvé finalement pas mal de lecteurs de Docti qui m'ont fait un petit coucou par l'intermédiaire d'un message et cela m'a fait très plaisir ; c'était un peu comme retrouver des amis que j'avais perdu de vue !

Pour moi entreprendre l'écriture et la publication d'une nouvelle histoire est une véritable course de fond, presque un marathon. Je sais que je m'embarque dans une aventure qui va me prendre beaucoup de temps et d'énergie pendant très longtemps. Cette histoire ne fait pas exception puisque cela fait près d'un an et demie que le premier chapitre a été publié. J'aborde toujours l'aventure avec beaucoup d'enthousiasme, d'envie et de plaisir à écrire et ensuite à partager. Cette première phase est pleine d'euphorie mais cela ne dure pas et c'est normal. Lorsque les lectures sont moins nombreuses ou les commentaires moins laudatifs (ah quel vanité de vouloir être lu et aimé !) ou tout simplement que l'histoire ronronne doucement, une forme de lassitude s'installe et bien sûr j'ai connu ces baisses de motivation, ces manques d'énergie.

Il y a un petit groupe de très fidèles lecteurs, souvent commentateurs et/ou correcteurs que je voudrais remercier par dessus tout. Vous m'avez apporté cette énergie si importante par vos commentaires, vos réactions, vos conseils (même si je les applique pas toujours, pardon Louklouk) et vos questionnements. J'adore, découvrir la réaction des lecteurs, leurs avis et cela même si vous n'étiez pas toujours d'accord avec ce qui était publié. Certes, c'est moi qui étais aux commandes mais je comprends que vous puissiez avoir d'autres idées, d'autres points de vue et très souvent j'ai trouvé vos remarques très pertinentes. Je ne vais pas vous remercier nominativement, j'aurai trop peur d'oublier quelqu'un, mais je sais que vous vous reconnaitrez et je voudrais vous témoigner ma gratitude pour m'avoir accompagné aussi longtemps. Quelle magnifique preuve de fidélité ! Merci, du fond du cœur !

Comme j'ai pu le dire en réponse à une question de Mathusalem, je n'ai aucun projet d'écriture à l'heure actuelle. Je suis complètement vidé, j'ai besoin de faire un grand break pour reprendre des forces et retrouver, j'espère, l'envie de repartir pour une nouvelle aventure. Je ne vous promets rien, j'espère seulement que je ne mettrai pas dix ans cette fois avant de revenir vous proposer un nouveau récit !

Une dernière fois, très sincèrement et du fond du cœur, merci à tous !

Tschüss

Valdo

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