Chapitre 25 - VP Laetitia

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Je trouve rapidement un billet de dernière minute pour le lendemain matin. Je lance un appel à tous mes amis Montréalais sur PostOn et j’attends que le soleil se lève sur le Québec pour avoir des réponses positives pour m’héberger. J’organise mon séjour pour voir tout le monde. Ma valise est vite prête, surtout qu’en cette période, il va faire chaud. J’actualise mon cv et j’en imprime deux ou trois exemplaires. Je fais un rapide tour des sites d’emploi que je connais et j’envoi des messages à mes contacts professionnels canadiens, anciens collègues et anciens profs.

Le lendemain, après six heures de vols, j’atterris à l’aéroport Montréal-Trudeau et je prends le bus de ville pour rejoindre le Plateau. Deux jours après mon arrivée j’ai repris l’accent Québécois, et j’ai un entretien d’embauche. Je retrouve avec bonheur les rues Sainte Catherine et Crescent. Avec mon amie Lysiane nous nous offrons le luxe de l’Europea, le meilleur restaurant Français de la ville, et du Decca 77, le meilleur restaurant du monde. Mes amis m’organisent un week-end surprise et nous partons camper dans la réserve Rouge-Michigan, au bord d’un lac. Nous nous baignons jusque tard dans la nuit et tôt le matin dans le lever du soleil. Le rêve.

Pendant le trajet retour de notre escapade, un SMS me ramène à la réalité « J’espère que vous ne cherchez pas du travail, quel temps fait-il à Montréal ? ». J’envoie « Cinglé ! » vu que je ne lui ai jamais dit dans quel pays j’allais et je décide de faire abstraction. En même temps je pense à lui toutes les cinq minutes. Chaque fois que je me sens bien en fait, parce que je voudrais qu’il soit là, avec moi. Je pense à lui quand je flâne, quand je suis avec mes amis, quand je me baigne… Lysiane remarque assez vite que je « m’absente » et elle me demande si je suis enfin tombée en amour. Je dis oui en souriant et en signifiant que je n’en dirais pas plus pour éviter qu’elle insiste mais je ne sais pas si c’est un mensonge. Un soir un ami me demande ce qui se passe sur ma page PostOn et je lui dis que je n’y suis pas allé depuis 10 jours. Il me conseille d’aller voir et quand je me connecte, j’ai 314 demandes d’amis en attente et des dizaines de messages dont la plupart de personnes que je ne connais pas. Je ferme ma session immédiatement et je ne vais surtout pas voir mon blog ni mon compte twitter car j’ai trop peur que quelqu’un ait fait le lien.

Mon entretien pour être gestionnaire de la chaîne d’approvisionnement d’un groupe de supermarchés bio se passe bien. Ce poste correspond bien plus à mes études que celui que j’occupe en France. Je reçois un appel pour un entretien dans une autre boîte la semaine d’après et même si je ne peux pas m’y rendre, cela confirme le fait que, si je dois quitter la France pour un peu plus que deux semaines, ce sera la bonne destination. Je fais une soirée pour mon départ en disant à tout le monde que je vais bientôt revenir.

A mon arrivée à Paris, il y a un chauffeur qui tient mon nom sur une pancarte. Je l’ignore discrètement mais je suis rattrapée par une voix grave et lente. Il porte des lunettes de soleil et me tend une paire presque identique, ce qui veut dire que nous ne sommes pas encore redevenus incognitos. Il me prend par le bras et je ne vois pas comment lui opposer une résistance sans attirer l’attention. Peut-être que c’est une autre manipulation pour que je ne résiste pas, justement ? Je ne prends pas le risque. Il passe la main sous ma veste et la pose sur mes fesses. Enfin. J’ai l’impression de me détendre d’un seul coup. Une fois dans la voiture il me dit :

- Supply chain manager at Food For Life?

- Oui, exactement, ça s’est plutôt bien passé je vous remercie de vous inquiéter !

- Ça m’étonnerait, c’est un ami !

- Ça m’étonnerait, vous n’avez pas d’amis ! Vous ne me croirez pas mais je vous avais presque oublié en fait !

Fin de la discussion. Même quand on ne s’est pas vu depuis deux semaines, que je viens de vivre mille choses fantastiques et qu’il m’a manqué pour chacune d’elle, on ne trouve rien à se dire. Une fois arrivés chez lui, il met son bras sous mon ventre, il baisse ma culotte et il me met une fessée. J’aime être contre lui. J’aime aussi qu’il soit en colère contre moi parce que je lui échappe. Il caresse mes fesses et mon dos, ce qui veut dire qu’il n’est pas trop fâché. Son bras fatigue, il me met sur le dos sur le canapé, soulève mes jambes et continue sur sa lancée. Ma tête est contre l’accoudoir, ce qui m’empêche d’avoir un mouvement de recul, il me fait plus mal et il n’a pas l’air de se lasser. Il m’attrape et il me fait l’amour en me disant que je suis une ingrate, qu’il m’a laissé partir en toute confiance et que je l’ai trompé avec une chaîne de bio food. Nous dormons chacun d’un côté d’un lit alors que je rêve de me lover contre lui.

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