Chapitre 34 - VP Benjamin

3 minutes de lecture

Elle est enfin rentrée. Je n’aurais pas tenu une seule journée de plus. Sauf que ça a été un vrai drame. Ma vie s’est effondrée.

Je n’ai jamais compris ce qui l’a mis dans une telle rage ce jour-là, après son retour du Québec. Je venais de la laisser dans mon appartement, on avait dormi ensemble et prit le petit-déjeuner tranquillement. Elle m’a dit des choses qui résonneront dans ma tête encore longtemps, puis elle est partie. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai cru qu’elle allait revenir. J’en étais persuadé. Le lendemain, je suis allé chez elle et une certaine Marie est venue me voir en bas. Elle avait l’air impressionnée mais elle a été implacable : elle m’a dit de partir et de ne plus jamais essayer d’entrer en contact avec Laetitia. J’ai voulu me défendre, lui demander pourquoi. J’ai essayé différentes techniques de manipulation qui marchent normalement très bien et elle a failli flancher quand je lui ai dit que j’allais en crever de ne plus la voir, mais elle s’est ressaisit et elle a repassé la porte. J’ai eu juste le temps de lui donner une carte sur laquelle était écrit ceci :

« Un seul mot de toi et je démissionne sur le champ. »

J'ai tenu le coup, jusqu’au jour où elle a su. Apparemment en parlant avec Mathieu. Quand elle est entrée dans mon bureau, j’ai tout de suite compris. Elle a fermé la porte à clé, fermé les stores et j’ai obéi à ses ordres : je n’ai pas dit un seul mot, j’ai mis les mains sur mon bureau. Elle m’a frappé avec tout ce qu’elle a trouvé, sauf ses mains. Elle était incapable de me taper directement. Ça a duré longtemps. Contrairement à elle, je n’y prenais aucun plaisir, ni aucune excitation. Je n’ai pas eu honte non plus, j’étais juste au fond du trou tellement je ne voyais pas comment elle pourrait un jour me pardonner vu la haine qu’elle avait pour moi. Elle est partie en me disant « get fucked away ». J’en ai pleuré de rage plus que de douleur.

Après ça, je crois que j’ai utilisé l’énergie dont j’avais besoin pour vivre toute ma vie. J’ai tenu quelques mois sans que personne ne se rende compte de rien. J’ai baisé tout ce que j’ai trouvé de brune, petite et plutôt mince. J’ai bossé comme un malade, jour et nuits, sept jours sur sept, pour ne jamais avoir à réfléchir. Un soir, en passant devant son ancien bureau, j’ai fait un burn-out. Je ne savais plus qui j’étais, ce que je faisais, ni où j’allais, ni même où j’étais en fait. J’ai appelé Mathieu, parce que bizarrement, c’est la seule chose dont je me souvenais : Mathieu devait être dans le coin et il fallait que je le vois. Il est arrivé en même temps que Jessica et ils se sont occupés de moi. Je n’ai pas voulu qu’ils appellent les pompiers car je ne voyais pas trop quoi leur dire. Jessica a vraiment assuré, comme si elle avait déjà fait ça des dizaines de fois. Il m’a fallu dix longues minutes pour reprendre mes esprits. Mathieu m’a emmené chez un médecin qui m’a arrêté immédiatement en me disant que ce n’était qu’un signe et qu’il me fallait un repos d’au moins trois mois. Le lendemain, je suis revenu travaillé et j’ai embauché deux assistants : un garçon et une fille. J’ai envoyé des fleurs à Jessica pour la remercier et j’ai couché avec elle le soir même. Juste une fois.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Fanny Cordeba ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0