Prologue

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Des terres désolées, des natures ravagées, des structures détruites, voilà ce qui reste de la fameuse Guerre du Chaos, l'un des plus grands conflits intergalactiques. Elle a eu lieu, jusqu'aux confins de la planète Wolfo, il y a plusieurs cycles d’années. Cet affrontement a opposé bien des personnes avec des dons particuliers. Des guerriers avec ou sans pouvoirs et venus de divers horizons ont combattu des hordes de créatures aux origines mystérieuses, commandées par un être avide d'équilibre par le Chaos.

Dans le premier camp, se trouvait apparemment des héros, mais pas forcément des gentils en tous points. Même les méchants peuvent être les héros de leur propre histoire. C'est une question de points de vue, de faits et de ressentis. En fait, qui qu'ils soient, les gens ne sont jugés que par leurs actes. L'important, c'est qu'ils voulaient protéger des vies sans faire trop souffrir.

Pour l'autre camp, la question des héros ne se posait même pas. Ils n'avaient plus de sentiments, ce qu'ils étaient avant, avait sombré dans l'oubli. Ils servaient les idéaux d'un individu qui pensait qu'il y avait trop de partisans de l'esprit du Cosmos, des héros, des justiciers. Pour lui, il devait par conséquent renverser la tendance et du désordre faire naître un nouvel équilibre.

Qu'est-ce qui fait, détermine un héros ? Ses origines, son parcours, ses objectifs, s'il a marqué l'Histoire, s'il a sauvé des vies ou en a pris ; tout cela change en fonction de la personne. Mais il y a aussi comment ils sont perçus qu'il faut prendre en compte. Car partout, un être quel qu’il soit, sera toujours considéré comme l'ennemi, s'il s'oppose aux projets d'une tierce personne.

La compassion, l'amour, l'amitié et d'autres sentiments jugés positifs se rapportent aux Lumières, au Cosmos. Au contraire, la rage, la colère, l'envie et autres états-d'âme négatifs sont considérés comme issus des Ténèbres, du Chaos. Mais là encore, le mal ou le bien est une question d'opinions, de sensations. La confusion peut aussi être mise en valeur et les enjeux remis en questions.

Le Yin et le Yang, le blanc et le noir s'opposent sans cesse et se complètent malgré tout dans un parfait équilibre. La représentation symbolique nous apprend que l'on peut trouver une part sombre dans la clarté et inversement. Cependant, pour certains habitants, il n'y a plus d'ordre entre les deux fragments. Pour eux, une couleur a pris l'ascendant sur l'autre et recouvre plus le cercle que d'ordinaire. Ils ont donc jugé qu'il fallait alors se battre contre la partie anormalement plus grande et plus présente. Mais est-ce le bon choix et qui sont-ils pour décider de la manœuvre à effectuer ? Voilà un mystère de plus non élucidé...

Le monde qui ressortit de l'affrontement fut à jamais infligé d'une large “cicatrice” faite de débris de cités et de roches. Presque toute la planète a ressenti les affres d'un tel changement, d'un massacre sans nom. Des millions de morts, des lieux, des espaces ont été pratiquement ou totalement anéantis. Même à des kilomètres à la ronde, en répercussion de simples “caprices” qualifiés de naturels ont eu pour cause ce conflit dépassant l'imagination. C'est à se demander si des êtres aux pouvoirs quasi-divins ne sont pas intervenus.

Les personnes défendant Wolfo ont perdu leur statut de héros, de sauveurs. Très souvent, quand on se bat, on ne se rend pas compte que des civils peuvent aussi être violemment touchés. Les héros ne sont alors plus considérés comme des justiciers sauvegardant ce vaste monde contre ce qu'ils pensent être le mal. Ils sont simplement devenus de puissants guerriers luttant pour la survie de milliards d'individus au prix de plusieurs milliers.

Le commun des mortels a pourtant tourné quelques-unes de ses croyances et religions vers ces gens exceptionnels. Ils représentent des sortes de nouveaux dieux avec les épaules malheureusement trop faibles et fragiles pour tout protéger. En effet, ils n'ont pas ni la possibilité d'être omniprésents, ni conscience de ce qui gravite autour d'eux. Tous ces blessés, cadavres, combats, déflagrations et fracas sont ressentis à des centaines de méga-kilomètres. Ce n'est qu'entrechoquement d'armes, de vaisseaux et de corps auxquels bien des êtres vivants s'exposent malgré eux.

Quand le monde ou une partie trop importante rentre en guerre, les séquelles se ferment difficilement. Alors pourquoi continuer de croire en quelque chose ou quelqu’un qui ne vous entend pas ou qui ne répond pas à vos prières ? Quand les cultes perdent leurs fidèles, les légendes s'estompent et disparaissent. C'est ainsi que les justiciers, protecteurs présents lors de la grande guerre ont sombré dans un oubli presque complet.

Accusés de n'avoir pas suffisamment empêché d’habitants, de races, d’espèces de périr, de tomber en cendre ; on les condamne et les blâme de tous les mots. Ainsi, diverses créatures ont disparu comme des êtres dragoniques, des peuples félins, d'anciens habitants de contrées éloignées et divers autres représentants de nations aujourd'hui quasiment oubliés.

Désormais, rares sont les restes d'hommage, sépultures, mémoriaux qui sont dédiés à leurs images véhiculées. Ce genre de chose ne fait plus trop de nos jours, c'est devenu mal vu et parfois même sévèrement puni. Seule une poignée de mercenaires agissant comme des hors-la-loi, sont considérés comme les héritiers de cette époque révolue. Grâce à leurs actes et leurs faits, ils ont gagné le surnom de "héros de l'ombre". Pour leurs employeurs, c'est de simples guerriers pouvant être engagés pour diverses missions. Mais pour leurs quelques partisans, ils représentent bien plus...

À l'instar de leurs prédécesseurs dont certains ont tenu tête à des êtres tels que le géant-démon Comaroc ou encore le Guerrier des Distorsions et son armée. Ces mercenaires ont su se faire une place et gagner de la reconnaissance auprès de leurs rares fidèles. Un jour, peut-être, arriveront-ils à redorer le blason de leurs ancêtres et aînés.

Seulement, rien ne fera revenir ceux qui ont péri pour que d'autres survivent. Comme certaines espèces célèbres et particulières.

- Des Pégsoriens comme Dalco, le Dragon Compteur et ses pairs, sauriens anthropomorphes et sorciers.

- Des Forcékiens comme Blood Forcék, le Jédaï de Lumière et les siens, humains aux dons psychiques.

- Des Darans comme Boukciran l’Hermite et autres chats, anthropomorphes aux pouvoirs énergétiques.

- Des Mutants comme Red Phoenix, le Fils du Vent et ses semblables, humains génétiquement modifiés.

- Des Warfélins comme Wave Claw, le Lion Gladiateur et sa race, puissants guerriers félins de l’onde.

Ces marques semblent à jamais ouvertes et il faudra du temps avant que les rescapés et leurs descendants comprennent enfin que les grands ne pouvaient tout simplement pas sauver tout le monde. Des héros ont donc été omis volontairement, car ils n'ont apparemment pas fait ce qu'ils devaient. Ce que les gens peuvent être égoïstes et penser être le centre des préoccupations, de lu monde qu’était Wolfo.

*

Sur une lointaine région sans nom, un mystérieux individu avance d'une démarche déterminée. Il est musclé, le pelage ocre vêtu de noir et de vert étincelant aux reflets jaunes, une sombre cape et des cornes luisantes complètent cet aspect chaotique. À chacun des pas qu'il fait, on sent cette odeur de désolation qui empeste la terre et le vent. L’être n'a que faire de cela, son esprit est ailleurs, car il a semble-t-il une quête à accomplir.

Normalement, il ne devrait pas être ici, mais quelque chose ou quelqu'un l'a attiré en ces lieux immondes. Son nom ne dirait rien aux possibles témoins, mais il est bon de savoir qu'il s’appelait Nawol. Il était aussi surnommé le Messager d'Outre-Monde. Même s'il faisait beaucoup penser à un démon, il ne paraît ni belliqueux, ni animé d'intentions destructrices. Ses racines, origines sont incertaines, mais il n'était pas insensible aux recherches personnelles d'identité.

Il y a très peu de végétation et rien qu’en marchant là où le mène son mystérieux objectif, on entendait et revivait les instants de la terrible Guerre qui a eu lieu des décennies plus tôt. Il ne s’agit nullement de l'impact de Nawol. L'endroit porte tellement de marques profondes qu'elles sont gravées dans le temps et la cité des esprits. C'est ainsi que partout, dans le vieux champ de bataille, des véhicules et des rochers s'écrasent, des bruits venant du lointain et du passé prennent forme et semblent réels.

Les scènes de morts se répètent inlassablement et les armes s'entrechoquent indéfiniment. Des balles, des coups de lames et diverses attaques d'énergie atteignent des cibles ou se perdent dans la pagaille, le sang et les limbes. Le plus gros du conflit a eu lieu ici et nous revoyons donc des individus tomber, des arbres se fendre et des flammes ou autres éléments envahir les endroits de combat. Tout cela est le fruit de la magie obscure inondant les lieux, l'individu a bien des pouvoirs, mais pas celui de recréer des scènes réalistes à ce point.

L'être paraissant surnaturel continue d'avancer, ne se souciant pas des fantômes qui le traversent ou croisent son chemin. Il passe et ne s'attarde que quelque fois pour se recueillir devant quelques rangées de tombes, stèles et statues. Elles semblaient fragiles et sobrement édifiées par des gens respectueux des sacrifices effectués. Ce genre de personne se fait rare de nos jours, ces cultes ne sont guère appréciés dans ce vaste monde. Nawol, l'étranger prend donc quelques secondes pour honorer debout en silence ces monuments, témoins et représentants d'une vieille époque.

Les quelques ossements ici et là nous rappellent que la nature et la vie suivent leur cours au gré des tempêtes et qu'au loin des Héros de l'Ombre tentent vainement de faire vivre l'héritage des nobles guerriers disparus. Le marcheur respecte tout cela et tout en luttant contre ses démons intérieurs, il arrive peu à peu vers la source de sa venue.

Dans un large cratère digne d'un vieux volcan endormi, sa longue marche le menait vers une étrange lueur rouge et orangée. Qui était la créature ou entité qui lui a inspiré ce voyage ? Il se peut que lui aussi se le demande, il aurait sûrement la réponse un jour. Cependant, pour l'instant le plus important, c'est l’objet un peu enfoui dans la terre. Une météorite s'est écrasée par ici et a enclenché le processus. Du temps a passé et l'artefact fut découvert par un charognard ou une bête creuseur, mais ne pouvant être percé par celui-ci, fut laissé là.

Plus Nawol avance et plus il manque de perdre l'équilibre. Est-ce cette chose qui le fait mentalement vaciller ? L'objet est formé d'une sorte de dôme d'un curieux cristal. Il le déterre et découvre qu'il s'agit en fait d'une sphère brillante.

Elle s'est formée grâce à toutes l'impureté ambiante, se nourrissant de la haine, de la pourriture et de la mort. Elle est d'un rouge-orangé très éclatant et paraît venir de nul-part. Il n'y a rien de semblable à l'horizon et l'artefact unique suscite la curiosité, la méfiance, la convoitise et le désordre. Il en émane une telle sensation de sang et de mal que l'on croirait avoir à faire à une sphère de chaos comme le compte certaines légendes. Mais notre ami, Nawol n'a rien d'un obscur démon et ce globe s'il ressemble fortement aux rumeurs et histoires à l'air beaucoup plus puissant et dangereux.

En effet, les archives écrites par un certain Boukciran, Daran hermite et archiviste ne font pas mention d'une telle concentration de puissance et d'intentions malsaines. Notre étrange démon ne peut tenir longtemps la sphère et comprend que c'est bien plus que ce qui fut décrit. Cette chose ne doit pas tomber entre de mauvaises mains, griffes. L'être sent qu'une partie de lui est fortement attirée par le pouvoir et que des visions macabres le submergent alors. Il a peur de cet inconnu qui sommeille en lui et il ne peut se séparer.

Il tenta alors de détruire la sphère de ses propres mains, mais n'y parvint que partiellement. Les morceaux tentaient de se réunir. Envoyer une déflagration de pouvoir sur les morceaux pourrait s'avérer risqué. Il s'agirait alors d'un déversement d'énergie qui pourrait nourrir le globe fracassé. La seule solution pour le moment était donc de les éparpiller aux quatre coins du globe. C'est ce qu'il fit et ainsi, les fragments s'envolèrent à coups d'ondes de choc et de violents coups pour se perdre dans des fins-fonds inconnus.

Nawol qui n'a rien d'un sauveur, décolla à son tour pour surveiller une partie du voyage de ces maudits éléments de pouvoir et de puissance. Il tenait à s'assurer que leur réunion ne serait pas immédiate. Il fallait diviser pour mieux régner sur l'espoir et essayer d'éviter un nouveau désordre. Un tel pouvoir doit être exilé, caché et non utilisé pour on ne sait quel funeste dessein. Les morceaux ne doivent pas être rassemblés, réunis sous peine de risquer d’anéantir plus de la moitié du Wolfo, populations et régions, terres confondues.

Sur la planète, il y a une infinité d'endroits habités et la destruction d’une grande région pourrait de provoquer un énorme trou-noir. Rien ni personne n'échappera à un maelstrom de cette envergure. Quel serait alors l'avenir des autres endroits, lieux de vie et dimensions ? Que resterait-il des vivants et comment survivraient-ils ? Existe-t-il quelque part des individus assez forts pour achever ce que Nawol a commencé ? Tout cela n'est que mystères et boules puissances…

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