Chapitre 3 : Un Mois De Bonheur
Le soleil déclinait lentement, peignant le ciel de teintes orangées. Dans un petit coin dégagé du village, entre un champ de tournesols et le puits à eau, Riva et Tylem finissaient de rassembler du bois.
— On met combien de bûches ? demanda Tylem.
— Juste assez pour qu’on y voie clair et que ça réchauffe. Pas de brasier géant cette fois, répondit Riva en lui lançant un regard entendu.
Daxel, déjà assis sur une souche de bois, taillait des morceaux de bois en forme de cubes parfaits à l’aide d’un petit couteau. Il souriait, détendu.
Gio, quant à lui, arriva avec un panier rempli de pommes grillées, de tranches de pain toastées et de quelques biscuits. Il posa tout ça avec soin sur une nappe à carreaux.
— Vous savez qu’on a bossé dur aujourd’hui ? dit-il en s’asseyant. J’ai bien mérité de manger sans entendre vos bêtises.
— Tu dis ça, mais t’aimes bien, avoue, répondit Daxel.
Un craquement sec retentit : le feu venait d’être allumé. Une belle flamme douce, stable, qui dansait au rythme du vent léger. La lumière éclairait les visages, projetant des ombres vivantes sur le sol.
Ils étaient tous là. Assis en rond, les jambes étendues, un morceau de pomme chaude à la main, le regard tourné vers les flammes.
— Vous imaginez si un jour, on devait quitter Endoria ? lança doucement Tylem.
— Pour aller où ? murmura Riva. Y a rien de mieux que ce village.
— Ou alors… des aventures dans le Nether ! cria Daxel en brandissant une branche.
— Trop chaud. Trop de lave. Trop de bestioles, grogna Gio.
Ils rirent.
Le feu crépitait doucement. Le ciel était désormais indigo, piqué d’étoiles timides. Des lucioles virevoltaient entre les fleurs, et la lune carrée s’élevait doucement au-dessus des toits.
Un long silence s’installa. Pas gênant. Juste… paisible.
Puis Riva brisa le calme.
— Ce que j’aime ici, c’est que rien ne presse. On fait les choses à notre rythme. On se lève quand on veut. On rit pour rien. On partage ce qu’on a.
— Et on gagne des concours de gâteaux, ajouta Tylem fièrement.
— On les gagne pas, on les partage, rectifia Gio.
Daxel posa sa branche taillée près du feu, puis s’allongea sur l’herbe.
— On devrait faire ça plus souvent… juste se poser, et regarder la nuit tomber.
Les autres acquiescèrent. Aucun bruit inquiétant. Aucun monstre. Juste la paix d’un monde bien construit, rempli de petits détails simples, et de grandes amitiés.
Cette nuit-là, personne ne pressa le pas pour rentrer chez soi.
Ils restèrent là jusqu’à ce que le feu s’éteigne doucement, laissant derrière lui une chaleur douce dans le sol… et dans leurs cœurs.
Ils restèrent là jusqu’à ce que le feu s’éteigne doucement, laissant derrière lui une chaleur douce dans le sol… et dans leurs cœurs.
Mais aucun d’eux ne savait que dans un mois, ce même sol tremblerait sous leurs pieds… et que les flammes ne seraient plus là pour les réchauffer.
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