Alors ça y est....
... tu as fini par crever ?
Enfin, tu as fini de semer la désolation, les drames sur ton passage. Déjà, depuis que tu étais à la retraite, les occasions devaient être moins fréquentes, mais qui sait, tu es tellement pervers. Je suis certain que tu devais quand même trouver le moyen d'assouvir tes vices.
Je sais que certains diront que c'est une maladie, que tu n'es pas responsable, que c'est la société, voire l'Eglise qui t'ont créé, que tout cela est la résultante d'une somme de frustrations insupportables pour un homme... Certes, et alors ?
Je sais bien que tout le monde t'a couvert, que personne n'en parlait, que les parents n'ont rien dit non plus. Même ton évêque, ton confesseur (ta conscience ?), celui auprès duquel tu t'étais résolu à tout avouer, a joué l'omerta. Il t'a juste déplacé. Tu as pu ainsi écumer d'autres secteurs, trouver d'autres victimes, détruire d'autres enfances, d'autres vies.
Jusqu'au bout, malgré les alertes innombrables, tu as continué à exercer auprès d'enfants. Visiblement rien n'y a fait. Même pas les 12 suicides. Oui, j'ai compté, il y en a bien eu 12 qui se sont suicidés. Certes longtemps après être passés entre tes sales pattes. Mais qui oserait prétendre que tu ne portes pas la moindre responsabilité dans ces décès ?
Voilà, maintenant tu es au fond du trou. Au moins tu ne feras plus de mal à personne. Tu aurais mérité d'être incinéré, prémices aux flammes de l'enfer auquel tu ne vas pas échapper. Si l'enfer existe... De toute façon, je n'y crois plus, tu as tout cassé en moi... même ça. Je ne crois plus en rien. Juste dans le fait que tu as définitivement cessé ton oeuvre maléfique sur Terre. C'est pour ça que je suis là et que je suis passé te voir dans la chambre mortuaire. Je voulais être bien sûr que c'était toi. Que tu avais bien fini par crever.
Voilà, c'est fait. C'est pas une poignée de terre que j'ai jeté sur ton cercueil. J'ai juste craché. Tu ne mérites pas mieux...
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