Appelez-moi Nuts

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Nuts ! Pourquoi m'avoir appelé Nuts ! Ma mère, mon horrible mère, m'avait donné ce prénom car, m'avait-elle dit un jour, je souffrais d'une terrible dégénérescence mentale dont j'ai complètement oublié le nom. Elle m'avait expliqué que Nuts signifiait " être fou ". Je trouvais cela fort dramatique. C'était comme me coller une étiquette sur le front, encore que cela aurait été moins cruel car une étiquette peut s'enlever, on peut la faire disparaître. Un nom, en revanche, vous poursuit toute votre vie. Il est ancré en vous telle une marque indélébile.

Je n'avais jamais expliqué l'origine de ce prénom, à personne. Je n'en avais jamais eu besoin. Les enfants, eux, l'avaient compris depuis longtemps et me le rappelaient sans cesse. Oui, j'étais fou, complètement cinglé ; un être à l'esprit désordonné. Les plus gentils ainsi que ceux qui me prenaient en pitié m'appelaient affectueusement Nutty.

Malgré tout ça, mon enfance n'avait pas été aussi horrible. J'avais, en dépit de ma maladie, un tas d'amis. De plus, de par mon imagination débordante, je pouvais créer des choses insolites que personne n'aurait pu envisager créer avant moi. Que ce soit en musique, en peinture ou bien encore dans mes écrits, je donnais vie à toutes mes oeuvres. Pas au sens littéral, bien sûr.

Un jour, je m'étais disputé avec le fils du voisin qui prenait un malin plaisir à se moquer de ma maladie. J'étais pourtant, pour la plus plupart du temps, juste simplé ; pas débile. J'étais assez intelligent pour savoir lire et compter et cela même mieux que cet idiot qui passait son temps à me chercher des poux. Il m'avait pousser dans la rivière, sachant que je ne savais pas nager. On peut pas avoir toutes les qualités. J'avais essayé, en vain, d'appeler au secours. Les mots qui sortaient de ma bouche étaient désordonnés et j'avais tendance à bégayer un peu trop au goût de certains.

Heureusement le père de cet imbécile de Carl avait entendu mes hurlements confus et s'était précipité à mon secours. J'étais donc rentré chez moi, tout trempé. Le soir venu, il fallait que je me défoule d'une manière ou d'une autre. Je décidai donc de peindre un peu. J'avais toujours à l'esprit Carl qui me poussait dans la rivière et l'envie de le peindre se noyant dans la rivière m'était alors venue. Je peignis donc Carl dans la rivière.

Le lendemain matin, mon ennemi juré ne vint pas à l'école. Je trouvais cela étrange ; encore plus étrange fut la maîtresse entrant en pleure dans la classe. Elle nous raconta, la larme à l'oeil, ce qui s'était passé. A en croire ses dires, Carl avait joué trop près de l'eau et était tombé dedans. Il s'était cogné la tête contre l'un des rochers en contre-bas et s'était évanoui, son corps coulant au fond de la rivière.

Je ne pouvais pas en croire mes oreilles. Ce que j'avais peint la veille s'était donc réalisé ? Je décidai de retenter l'expérience. Je sortis mon bloc à dessin et dessinai un pigeon se cognant contre la vitre de la classe. Une minute après que j'eus fini mon oeuvre, un de ces volatiles vint s'ecraser sur la troisième fenêtre. Cela confirma ce que je pensais ; ce que je dessinais se produisait.

J'aurais pu en parler mais qui m'aurait cru ? Et puis, après mûre réfléxion, je me suis dit qu'il serait bien plus sage de ne rien dire, de garder le secret. J'avais hérité d'une dégénérescence, au niveau du lobe frontal, aux dires des médecins, qui faisait que mes gestes et ma parole pouvaient être parfois très désordonnés sauf bien sûr lorsque je devais créer. Là comme par miracle, mon cerveau fonctionnait parfaitement bien. Peut-être était-ce dû à mon nouveau don. Genre un pouvoir qui se déclencherait que lorsque j'écris ou dessine.

Bien évidemment je ne pouvais donner vie qu'à des choses réels. J'entends par là pas de dragon ni autres créatures fantastiques, hélas. Cela aurait été chouette et amusant ; enfin ça dépend pour qui. Je grandis donc avec ce pouvoir et acquérant de la sagesse, je décidai de l'user pour le bien commun. A l'âge de 25 ans, je fus repéré par les services secrets et ils décidèrent, plutôt que d'élimer la menace que je pouvais représenter à leurs yeux, de me garder en lieu sûr après m'avoir convaincu de me servir de mon don selon leurs directives.

Voilà comment, un an plus tard, je devins un héros national voire international. Je me mariai avec l'une des agents et nous eûmes même deux enfants, Chloé et Mathias. Bien sûr, aucun des deux n'avaient hérité de mon don. Le don de créer l'avenir à son image.

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Table des matières

En réponse au défi

Le panache du ridicule

Lancé par Cornedor

Bonjour à tous !

J'ai réfléchi, il y a peu, à mon étrange propension à donner à certains de mes personnages des noms extrêmements... euh... extrêmement-pas-censés-être-des-prénoms. Un personnage peut s'appeler Asphalte, Kyrielle, Rouille ou même Cuillère ! (Bon, j'avoue que je ne l'ai pas encore faite celle-là...) Non pour le sens de ces mots dans la langue française, mais juste parce que les sonorités, ou l'impression qui s'en dégagent, me plaisent.

BREF, L'INTRO EST FINIE.

→ Dans le cadre de ce défi, vous devrez écrire une histoire - courte ou longue, en prose ou en vers, à votre goût - mettant en scène un personnage principal portant un nom issu de la langue française, et sacrément ridicule de surcroît.

(Exemples : Radis, Toutou, Morveux, Anorak, Petit-Rutabaga, Chaise, etc... Ce que vous voulez, faites-vous plaisir !)

→ MAIS CE N'EST PAS TOUT. Vous devrez également expliquer (subtilement au fil du texte, hein) l'origine de ce prénom/surnom si atypique, dans le passé de votre personnage.

→ Et enfin, la dernière règle et la plus importante : il faut que malgré ce ridicule omniprésent, vous réussissiez à rendre votre personnage extrêmement BADASS. Il doit être épique, impressionnant, ou admirable, voire terrifiant.

A mon sens, le plus intéressant dans ce défi est de réussir à dépeindre un personnage tout en nuances, à la fois avec des côtés comiques voire burlesques, mais aussi avec ses côtés puissants. (Pas juste de décrire un Superman mais en l'appelant Pouet.)

Voili voilou, à vos plumes ! Le ou les "gagnants" (enfin ceux dont j'aurai, tout à fait subjectivement, préféré l'histoire) gagneront un abonnement surprise et des commentaires de Cornouille sur leurs textes xD

Commentaires & Discussions

La vie d'un NutsChapitre1 message | 7 ans

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