Chapitre 9

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Le lendemain passa très vite. L’ancien majordome de Lord Geoffrey avait raison, il allait au travail à 8h30, et rentrait à 19h.

Nous avions donc tous les éléments pour accomplir notre plan. A 7h45 le surlendemain, nous étions devant la maison du chauffeur. Nous entrâmes un par un, pour ne pas paraître suspect, et nous allâmes devant la chambre du chauffeur.

En effet, Alex l’avait suivi la veille pour voir le numéro de sa chambre. Tandis que je toquai, Lionel et Alex se placèrent de chaque côté de la porte, prêts à lui bondir dessus. Le chauffeur ouvrit et dit d’un air maussade :

  • Ouais ?

Alex lui sauta dessus et l’assomma en le plaquant au sol. Lionel et Alex le traînèrent dans sa chambre et le ficelèrent sur son lit. Quand à moi, je me saisis du téléphone posé sur une petite table. Je soupirai alors :

  • Mince ! J’avais oublié ce détail. Je ne connais pas le numéro de téléphone de Lord Geoffrey, si tant est qu’il en ait un.

Lionel et Alex se figèrent, tandis que je poursuivais :

  • Quelqu’un a une idée ?
  • On pourrait aller chez lui, sonner et dire ce qu’on avait prévu ? suggéra Alex.
  • Pas mal. Ce doit être le chauffeur qui doit s’y coller.

Nos regards se posèrent sur Lionel. En effet, il était le seul à savoir conduire, et il était donc évident qu’il ait le rôle du chauffeur. Lionel soupira :

  • Ça va, j’y vais.
  • On t’attend ici, dis-je.

J’allai chercher les clés de la voiture, le permis de conduire et toutes les choses nécessaires pour conduire. Lionel revint au bout d’un quart d’heure. Il dit :

  • C’est bon. Je vais le chercher dans une demi-heure.
  • Parfait. Tiens, voilà tous les papiers.
  • Ce n’est pas logique, dit Lionel en fronçant les sourcils. Je ne suis pas cet homme. Si je me fais contrôler, l’agent verra bien que ce n’est pas moi sur la photo.
  • On ne va pas aller très loin, ne t’inquiète pas.

Nous enfermâmes le malheureux chauffeur dans sa chambre, avant d’aller chercher la voiture. Nous attendîmes une demi-heure, puis nous laissâmes Lionel se garer devant la maison de Lord Geoffrey, tandis qu’Alex se positionnait non loin de là.

J’allai un peu plus loin quant à moi, au feu le plus proche. Au loin, je vis Lord Geoffrey entrer dans la voiture et celle-ci démarrer. Je priai pour que la voiture se prenne le feu rouge, et ce fut le cas. Mon souhait était exécuté.

Je pris alors un air convenable, et allai toquer à la fenêtre de Lionel. Celui-ci la baissa et demanda :

  • Oui ?
  • Vous pouvez me conduire à la gare, s’il vous plaît ?

Lionel questionna du regard Lord Geoffrey, qui haussa les épaules et dit :

  • Pourquoi pas ? Je suis en avance et c’est sur mon chemin.

J’ouvris alors la portière arrière. Je m’assis à côté du Lord, et nous attendîmes que le feu vert arrive. Quand la voiture redémarra, et que nous roulâmes assez vite pour que personne ne nous voie, je donnai un rapide coup de poing au Lord :

  • Avec toutes mes excuses, Lord Geoffrey de Fontecourt.

Le Lord en question s’affala sur son fauteuil, assommé. Lionel fit alors demi-tour pour se remettre devant la maison du Lord. Lionel et moi sortîmes, tandis que Thibault allait dans la voiture, pour surveiller les alentours et Lord Geoffrey.

Je subtilisai les clés de la maison, et ouvrit celle-ci. Alex nous rejoignit, et nous inspectâmes les lieux. Je trouvai rapidement le coffre. Malheureusement, il n’était pas comme d’habitude. Il fallait un code pour l’ouvrir.

  • Aïe ! On fait comment ? On abandonne ? demanda Lionel.
  • Hors de question ! Pas si près du but, protesta Alex.

Alex sortit de la maison, et rentra en amenant Lord Geoffrey. Je m’inquiétai :

  • Personne ne t’a vu, j’espère ?
  • On s’en tape !

A partir de ce moment, Alex prit les choses en main. Il frappa Lord Geoffrey, jusqu’à le réveiller. Puis il lui cria :

  • C’est quoi le code du coffre ? Réponds, ou je te bousille la gueule !
  • Quel coffre ? De quoi vous parlez ? Qui êtes-vous ? balbutia Lord Geoffrey.
  • Fais pas l’imbécile ! hurla Alex. Ce coffre là, où tu stockes tout ton argent !
  • Jamais je ne vous donnerai le code du coffre ! protesta Lord Geoffrey.

Alex le frappa puis il força le Lord à le regarder dans les yeux.

  • La prochaine fois, je te colle une balle entre deux yeux, c’est bien compris ? Maintenant dis-nous le code !
  • Vous ne pouvez pas le taper ! Il ne reconnaît que mon ADN.
  • Alors vas-y !

Alex jeta le Lord contre le coffre, et Lord Geoffrey, les mains tremblantes, commença à taper le code. Je me rapprochai d’Alex et chuchotai :

  • Tu peux me rappeler pourquoi on n’a pas de cagoule ?
  • Parce qu’on a prévu de le tuer de toute façon, murmura Alex.
  • Alors pourquoi on n’a pas tué le chauffeur ?
  • Ah... J’avais oublié ça.
  • Si vous voulez, je peux y aller, proposa Lionel.
  • C’est bon ! balbutia Lord Geoffrey.

Alex essaya d’ouvrir le coffre, mais rien ne se passa. Il se tourna vers le Lord, menaçant, mais celui-ci dit précipitamment :

  • J’ai dit me tromper quelque part ! Je recommence.
  • Tu as intérêt à ce que se soit le bon code ! gronda Alex.
  • Sérieusement, je pense pouvoir le faire, reprit Lionel.
  • Si tu veux. Si tu n’y arrives pas, j’irai le faire après, dit Alex.
  • Tu as tes gants ? Parfait, dis-je. Vas-y, et fais attention à ne pas recevoir de gouttes de sang.

Lionel sortit, tandis que le Lord répétait :

  • C’est bon !

Alex essaya encore une fois, mais encore une fois, rien ne se passa. Le Lord dit :

  • J’ai encore dû me tromper, ça arrive.
  • C’est la dernière fois, sinon, je te colle une balle dans la jambe. Ça t’apprendra à respecter ce qu’on te dit !

Mais je m’interposai en disant :

  • Non ! C’est trop louche !
  • Mais pas du tout ! protesta Lord Geoffrey. Ça arrive !
  • Personne ne fait ça alors qu’il est sous la menace d’un flingue, dis-je à Alex. Ça cache quelque chose.

Je m’approchai du Lord et le saisit par sa chemise :

  • Qu’est-ce que tu nous caches, vieux salaud, hein ? Il y a quelque chose qui cloche, c’est sûr.

Comme le Lord ne répondait pas, je continuai :

  • Il doit y avoir quelque chose à voir avec le coffre, pas vrai ? Au bout du troisième essai, il doit y avoir un déclenchement, une bombe peut-être. Un dispositif de sécurité.
  • Effectivement, ça expliquerait sa tactique, dit Alex.

Le Lord ouvrit la bouche, et dit d’une voix mal assurée :

  • Mais non, je vous aurai prévenu...
  • Là, c’est sûr, il cache quelque chose, dit Alex. Maintenant, tu vas parler ! Je compte jusqu’à trois. Si au bout de ce compte, tu n’as pas répondu, je te tire une balle dans l’épaule. On continuera comme ça jusqu’à ce que tu craches le morceau.
  • Mais arrêtez !
  • 3...
  • Je ne pourrais pas vous mentir !
  • 2...
  • Je vous jure que je dis la vérité !
  • 1...
  • Arrêtez !
  • 0 ! Je tire !
  • D’accord ! Arrêtez, je vais parler !

Lord Geoffrey tremblait de tous ses membres, il transpirait à grosses goûtes. Il dit d’une voix blanche :

  • Au bout de trois essais, il y a un système de verrouillage. Ça bloque toute tentative pendant 24 heures.
  • Et bien voilà ! s’exclama Alex. Maintenant tu vas composer le bon code, ou je te jure que je vais te la mettre, ta balle dans l’épaule. Et on attendra 24 heures s’il le faut. Mais qui sait ce que l’on fera durant tout ce temps...
  • Je vous en prie, ne faites rien, je compose le code.

A ce moment, Lionel revint dans la maison. Il nous adressa un rapide hochement de tête pour dire qu’il avait accompli son office. Lord Geoffrey dit :

  • C’est bon...
  • On va voir ça tout de suite, dit Alex en s’approchant du coffre. Attention...

Lord Geoffrey ferma les yeux, dans l’expectative. Le coffre s’ouvrît dans un grincement. Dedans, sur trois étages, s’étalaient des tas de billets. Lord Geoffrey dit alors :

  • Qu’est-ce que vous allez faire de moi, maintenant ?

Alex l’assomma d’un coup de crosse, pour la deuxième fois en une heure. Il dit :

  • On accélère le mouvement. On a mis trop de temps.

En cinq minutes, nous mîmes l’argent dans trois sacs. Puis Alex prit son revolver, et tira sur Lord Geoffrey. Celui-ci émit un gargouillement d’agonie, et mourut. Nous laissâmes la maison telle qu’elle était, et nous en sortîmes.

Nous prîmes bien soin de refermer la porte derrière nous, avant d’entrer dans la voiture. Lionel s’installa devant et partit à toute vitesse. Une fois sortis de la ville, nous abandonnâmes la voiture et entrâmes dans la forêt.

Une fois dans l’entre-monde, comme d’habitude, les autres laissèrent éclater leur joie. Lorsque nous entrâmes dans la base, Alex s’écria :

  • C’est une troisième opération réussite !

En effet, c’était le cas. Notre fortune s’élevait à un million sept cents mille livres, si l’ancien servant de Lord Geoffrey - paix à son âme - avait vu juste. Nous étions plus que riches, maintenant. Mais je ne comptais pas m’arrêter là.

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