Les bons CONtes font...

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 Tout au long de mon récit, je vous ai observés, je vous ai écouté et j’ai bien noté vos réflexions.

 Vous n’y êtes pas allé de main morte pour me descendre en flèche ! Il me semble que je vous dois quelques explications supplémentaires qui vous éclaireront peut-être mieux et vous permettront de rectifier, le cas échéant, votre jugement sur ma personne. Autrement, ne sachant à quel sein me vouer pour contrer vos médisances, vous êtes libres de critiquer comme bon vous semble ! Mais, de grâce, gardez pour vous vos commentaires désobligeants !

 D’abord, à toi, qui as traité ma propriétaire de salope, apprends si tu ne le sais déjà que tu ne serais pas là pour les traiter de la sorte, si les salopes n’existaient pas. Toutes les femmes sont des salopes, même si elles n’ont pas conscience de l’être. Ce qui les différencie les unes des autres, c’est leur façon de l’assumer ou pas. Il y a les extraverties qui adorent exhiber leurs atouts ; les timides qui rêvent de parties de jambes en l’air dans toutes les positions du Kamasutra, mais qui n’osent pas sauter le pas ; les frustrées qui se masturbent devant leurs écrans en se disant qu’un jour peut-être, ce serait pour de vrai et toutes les autres qui ne savent plus sur quel pied danser en se fourvoyant dans les élucubrations tordues de leur esprit torturé. Celles-là se contentent de jouer les voyeuses ! Enfin, la liste des cas de figure possibles serait trop longue à énumérer. Ma maîtresse est une salope. Oui. Et alors ? Ça porte tort à quelqu’un ? Hein ? Elle le sait, mais elle ne le crie pas sur les toits. Quel intérêt aurait-elle à s’exhiber au grand jour ? Faire des envieux ? Pff ! ce n’est pas son truc. Elle agit en douce à l’insu de tous, elle est heureuse de faire du bien autour d’elle et on le lui rend au centuple. Je peux vous le certifier, c’est un pur bonheur pour moi de l’avoir pour maîtresse ! Elle est a-do-rable. Rien que d’en parler me fait baver et… oh ! Elle l’a bien senti, la coquine, puisqu’elle vient de glisser la main gauche entre ses cuisses pendant que la droite te raconte ma vie qui est toute la sienne ! Et rassure-toi, ce n’est absolument pas une vie de merde, comme tu l’as dit sur Facebook ou ailleurs. Je ne m’abaisserais évidemment pas à utiliser les mots vulgaires que tu as employés.

 De toute façon, de ton opinion, on n’en a rien à faire !

 Puis, toi qui as plaint ma maîtresse, en pensant qu’elle était une pauvre conne, sais-tu que ce mot féminisé vient de CON ? Et sais-tu ce qu’il veut dire ? De toute évidence, non ! Et, je peux te l’assurer, je suis fier d’être son con. C’est bien plus sympathique que d’être un vulgaire nez avec des trous poilus ou une bouche à pipes siliconée. En tout cas, je ne juge pas ce mot aussi péjoratif qu’on le dit. Je suis con, un point c’est tout. Mais, attention ! être conne ne veut pas forcément dire être idiote.

 Ma maîtresse a fait de sa vie un terrain de jeux privilégiés où je me suis amusée. J’y ai pris du plaisir. J’ai usé et abusé de tout ce que j’avais à ma portée pour l’aider à rompre sa solitude et tromper son ennui. Cela m’a aussi permis, pour mon plus grand bonheur, de découvrir des choses tabouisées autour de la sexualité.

 Toi enfin, qui a pris plaisir à suivre mon histoire, haletant, salivant, bavant de toute part, apprends que tu as ma plus profonde estime, la franchise de tes pensées t’honore ! Tu sors du lot de ces hypocrites qui crient au scandale en voyant le sein nu d’une mère allaitant son enfant dans la rue. Alors que dans les maisons aux volets clos, ce sont souvent ces mêmes personnages qui s’adonnent à des plaisirs dits illicites à l’insu de leurs épouses légitimes. Cela dit, ils ont crié au sacrilège, mais je suis intimement persuadée qu’ils ont bavé autant que vous, en m’imaginant bien pulpeuse, bien ouverte, offerte à leur désir montant. C’est qu’ils aimeraient bien, les salauds, honorer mes belles prestations ! Mais non ! Je ne leur ferai jamais ce plaisir ! Je déteste les faux-culs !

 Maintenant, je sais. Qui que vous soyez, vous vous demandez tous si mon histoire, c’est du lard ou du cochon. Drôle de question, tout de même ! Quelle importance ? Lard ou cochon, c’est du pareil au même ! L’un n’allant pas sans l’autre, puisque l’un est forcément le produit de l’autre ! Quelle que soit votre opinion, je le dis et l’assume : je suis une cochonne. Oui. Je n’ai pas à en rougir. Une cochonne est une charmante bête mignonne comme tout. Un animal rondouillet de la famille de Cochonou ou peut-être de celle de Porcinet, voire de la lignée de la belle et noble miss Piggy des Muppets ? En tous les cas, je suis aussi rose, aussi douce et joueuse qu’eux. C’est vrai qu’on adore se rouler par terre et, forcément, on nous traite de sales ou – plus méchant encore – de cochons, et souvent, on appuie ses dires en disant gros cochon ou grosse cochonne. N’empêche que, si je me réfère à certains dires de connaisseurs, vous appréciez presque tous, notre truffe, si ce n’est son parfum… Bref ! Si vous n’avez pas compris l’allusion, c’est que vous n’avez rien pigé à ma belle vie de chatte !

 Au fait, j’y repense. M’est arrivée une drôle d’histoire une fois. Un frustré du gland m’a traitée d’espèce de vieille truie ! Je vous jure ! Ce n’est pas une blague ! Imaginez l’insulte ! Moi qui étais à peine sortie de l’adolescence, pleine de punch et de vie ! Mais, je dois dire pour la défense de ce petit con – tiens ! un drôle de qualificatif pour un mec, quand on sait ce que c’est un con ! –, vu le vermisseau qu’il m’avait présenté, je n’ai rien pu faire d’autre qu’éclater de rire ! d’autant plus que lorsqu’il m’en avait parlé auparavant pendant nos chats assidus, à savoir tous les jours, il m’avait laissé entendre que, s’il ne l’avait pas aussi imposante que celle d’un Rocco Siffredi, il l’avait de taille acceptable et que c’était une bête vaillante à l’ouvrage. Il s’était bien gardé de me dire que sa chose était aussi rikiki que celle d’un Simplet ou d’un Dormeur de la famille Schtroumpf.

 Le plus rigolo, même son petit capuchon était… bleu !

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