60

14 minutes de lecture

60

Mercredi 09 avril 2024, 12h51

    Avec une certaine appréhension, Jelena poussa du bout des doigts la porte blindée donnant accès aux couloirs des prisonniers. Le panneau de fer était lourd et quelque peu rouillé par le temps et le manque d’entretien : personne n’avait jamais pris le temps de remettre à neuf les vieilles structures qui avaient servis à enfermer les mutants, puis les politiciens.

Après avoir avisé l’état des interrupteurs, couverts de poussière et de toiles d’araignées, elle préféra s’éclairer à la lumière de ses flammes, qu’elle fit jaillir au bout de ses doigts.

Aussitôt, le couloir apparut et les souvenirs revinrent, encore trop vif en elle, comme une blessure jamais vraiment cicatrisée. Elle se revit, poussée à en avant par les militaires armées, leur injonctions d’avancer sans jamais s’arrêter, avant d’être enfermée de force dans une cellule minuscule, noir et humide. Un sort réservée aux prisonniers du moyen âge, pas à ceux de 2019.

Elle se remémora les mots de Théo quant à la cellule où ils avaient enfermé Vasco. Arrivée à sa hauteur, elle s’arrêta quelques instants, avant d’attraper la clef dans sa poche de veste, pour déverrouiller la lourde porte blindée. Elle savait que le jeune homme ne pourrait rien faire contre elle : ses mains, seul biais qu’il avait d’utiliser son pouvoir, étaient coulées dans du ciment. De plus, depuis une semaine qu’il était enfermé, il n’avait reçu que le stricte nécessaire à a survie, autant dire qu’il ne devait pas être en grande forme physique, ni en grande forme morale.

Lorsque la porte fut ouverte, elle fut assez étonnée de le trouver étendu à même le sol, en chien de fusil. Seuls ses bras, toujours contrains par le bloc de ciment, étaient tendus. Le reste de son corps n’était qu’une multitude de plis, pour occuper le moins de place possible.

— Je sais que tu dors pas, claqua Jelena, le ton perçant.

— Et comment je le pourrais ? Il doit faire cinq degrés dans cette foutue cellule.

Jelena secoua la tête, se rapprocha de lui d’un pas tranquille pour s’accroupir en face de son visage tiré par la fatigue et la douleur.

— C’est pas agréable hein ?

— J’ai rien fait, alors dégage si c’est pour me dire que je mérite ce qui m’arrive.

— Parle-moi mieux ou je demande à Théo de te faire subir la même chirurgie qu’à notre petit Eden : ça ferait de mal à personne que tu puisses plus utiliser ton claque-merde.

Vasco soupira, se redressa en tremblant, les membres engourdis et rendus amorphes par le manque d’eau et de nourriture dont il souffrait depuis son emprisonnement. Une fois assis, il se rapprocha de son bloc de ciment pur minimiser la tension sur ses bras, et darda sur Jelena le regard le plus mauvais dont il était capable.

— Lorqu’on est veuve, on porte du noir pendant au moins deux ans, qu’est-ce qu’il tu fous en uniforme ? Tu pourrais avoir un peu plus de respect.

Le coup de pied partit rapidement, il s’y attendait. Alors que la semelle de la botte de Jelena s’écrasait contre sa joue, il sentit par ce biais toute la colère et la rancoeur que Jelena devait ressentir à son égard : le tueur de Amali, le traitre, le monstre. Ou plutôt, le rôle que Théo lui avait fait endosser dans son histoire montée de toutes pièces. Sans se démonter, il cracha le petit filet de sang qui lentement, avait empli sa bouche, avant de revenir à Jelena, l’air mordant :

— Tu es pas venue ici pour me faire la causette alors, qu’est-ce que tu veux ?

— Je….

Elle s’interrompit, un court instant effrayée par l’ombre négligemment adossé à l’un des murs de la cellule. Les bras croisés sur la poitrine, les sourcils froncés et le regard dur, Amali la fixait sans mot dire. Jelena l’avait bien senti la suivre, du moment où elle avait passé les portes du centre de confinement pour descendre retrouver Vasco. Sa présence, collante et oppressante, toute proche d’elle, à la façon d’une ombre trop envahissante. Elle se passa la langue sur les lèvres, reprit son souffle, pour reporter son attention sur Vasco.

— Jon a appelé tous les groupes résistants de France à prendre contact avec lui. Il veut en finir avec nous. Avec moi.

— Et ça t’étonne ? On leur a pourri la vie, c’est normal qu’ils veulent nous rendre la pareille.

Partagée, les yeux rivés sur Vasco et le cœur relié à Amali, Jelena ne savait plus où donner de la tête. Lentement, l’éducatrice s’’était détachée du mur contre lequel elle se reposait, pour se rapprocher de Vasco, et s’accroupir près de lui. D’une main délicate, elle fit mine de caresser la joue du jeune homme, avant de se tourner vers elle :

— Vous le laissez mourir, lança t-elle vivement.

Jelena inspira par le nez, le souffle court : Amali n’était pas là, elle était la seule à l’entendre. Ce n’était rien d’autre qu’une rêve, qu’une hallucination que son cerveau malade de savoir la jeune femme morte lui faisait endurer. C’était classique, de revoir, entendre encore quelques temps une personne aimée partit trop tôt, tout le monde pouvait vivre ce genre de phénomène, non ?

— En plus, reprit Amali, tu sais très bien qu’il a rien fait. Que c’est Théo qui m’a tiré dessus. Le hic, c’est que Vasco te fait moins peur que Théo : c’est plus facile de lui faire porter le chapeau. C’est plus facile de lui faire comprendre qu’il n’est plus à la hauteur et de l’enfermer. Parce que lui pétera pas un plomb. Théo, si.

— Jelena ? l’interrogea Vasco, suspicieux.

Jelena semblait figée. Elle fixait le vide, les yeux légèrement écarquillés, et les lèvres entrouvertes. Elle n’était pas en forme, il l’avait remarqué à peine la prote de sa cellule ouverte : agitée, les muscles sous tension, elle jetait de furtifs regards partout autour d’elle, comme pour se protéger de quelque chose, de quelqu’un, d’une entité ou d’une force invisible dont il ne saisissait pas le danger.

— Tu aimes ce gamin Jelena, poursuivit Amali. C’est même celui que tu préfères, des trois qui t’ont suivi lorsque tu leur a demandé de choisir. Parce que, dis-moi si je me trompes, mais il te fais penser à toi, dans un certain sens : impulsif, tête brûlée, courageux, et brisé. Divisé entre ce qu’il pense être juste, et ce qui l’est vraiment. Vous êtes autant paumés l’un que l’autre. Vous êtes pareils.

— N’importe quoi, cracha t-elle finalement.

— Quoi ?

Dans un mouvement compulsif, elle se rappela de la présence de Vasco, le considéra quelques secondes avant de le contourner pour sortir de la cellule, après avoir lancé un bref « Je repasserai » que le jeune homme accusa d’un haussement de sourcils. Il n’y comprenait rien, mais n’avait pas la force d’y réfléchir.

À nouveau seule dans le long couloir du centre, et après avoir refermée la porte blindée derrière elle, Jelena manqua s’étouffer en constatant que Amali l’avait suivi et que, si depuis une semaine son ombre se contentait de la hanter où qu’elle aille, sans rien dire, désormais elle ne se tairait plus. Comme si l’avoir perdue n’était pas suffisant, voilà qu’elle trouvait la force de revenir de l’au-delà pour lui faire son procès. L’air était trop lourd, trop sec, trop irrespirable : elle suffoquait.

— Tu peux pas le laisser là. Tu n’es pas la seule à souffrir tu sais. Lui aussi il a besoin qu’on s’occupe de lui. Depuis qu’il a réalisé que ce que vous faites est mal, tout le monde lui a tourné le dos ! Il mérite pas ça, Jelena ! Il s’en veut, il regrette et je crois vraiment qu’il est sincère alors…

— Mais tais-toi ! Tais-toi bon sang ! Tu es même pas réelle, alors ferme-là !

Elle parcourait les couloirs du centre, ses semelles s’écrasant bruyamment dans la fine cataracte d’eau qui maculait le sol pavé. Elle voulait retrouver la surface, s’éloigner de ce centre de malheur et surtout, s’éloigner de Amali.

— Bon arrêtons de parler de Vasco, je sens que ça te tend.

— C’est pas de parler de lui qui me tend. C’est de parler de lui avec toi. Ou plutôt, avec l’hallucination que j’ai de toi. Parce que tu es morte et que donc… tu peux pas être là.

— Si je suis là c’est qu’il y a une raison. Je suis un peu ton Jimini Cricket fantôme ?

— C’est vraiment pas drôle du tout.

Amali haussa les épaules avec légèreté, la dépassa avant de faire mine de prendre sa main au creux de la sienne. Si Jelena ne sentit pas le contact de sa peau, elle sentit néanmoins comme une légère brise,a u moment où les doigts de l’éducatrice effleurèrent les siens.

D’un glapissement, elle ramena sa main vers elle, et s’arrêta, dévisageant Amali avec horreur :

— Comment tu fais ça ?

— Tu fais quoi ? Je fais rien du tout moi. C’est toi qui t’excite pour rien.

Jelena ouvrit la bouche, la referma, avant de porter ses mains à sa tête pour se masser les tempes.

Amali était morte une semaine plus tôt. Tuée par balles par un Vasco physiquement mal en point après une attaque de Jon.

Vasco était enfermé, les mains prisonnières du ciment pour éviter qu’il ne se rebelle.

Jon lançait un appel à se réunir à l’entièreté des groupes résistants qui sévissaient en France, dans l’unique but de l’attaquer pour la destituer de son poste de cheffe d’état.

Amali, entité fantomatique revenu d’entre les morts, la pourchassait pour lui faire la leçon.

Rien n’allait.

Physiquement, mentalement, moralement, elle se sentait prête à imploser. Parce qu’au fond d’elle, elle savait que ce que disait Amali était vrai et que, par déduction logique et en admettant que Amali ne soit qu’une représentation de sa propre conscience, au fond d’elle elle savait que ses actes et ses décisions n’étaient pas les bons. Que croire Théo était se voiler la face. Qu’enfermer Vasco, d’ores et déjà brisé physiquement et mentalement, était la pire des idées qu’elle ait eu. Mais que pouvait-elle faire d’autre

Mettre Théo au pied du mur au risque de le voir irradier tous ceux dont indirectement, elle avait la responsabilité ? Prendre le risque de perdre son deuxième meilleur élément en cas de révolte grondante de la Résistance ?

Elle secoua la tête et gronda. Même ses réflexions n’étaient pas logique : pourquoi craindre de perdre Théo, alors qu’elle avait déjà perdu Vasco ?

Alors qu’elle atteignait enfin la surface et donc, la sortie du centre de confinement, elle alla trouver un arbre pour se laisser glisser le long du tronc. Assise, les mains toujours plaquées sur ses oreilles pour ne plus entendre Amali, elle songea au fait que jamais elle n’aurait l’occasion de lui dire à quel point elle était désolé pour ce qui s’était passé entre elles, et autour d’elles.

Que si on lui proposait, elle serait la première à revenir en arrière.

     Il ne s’était jamais rendu compte d’à quel point par tristesse, colère ou peur, les hommes et les femmes pouvaient aller à l’encontre même de leurs principes les plus fondamentaux. Comment par le biais d’actes et de mots, une personne pouvait se voir changer, transformer, à l’opposé de celle qu’elle était auparavant.

Si les conditions avaient été différentes, Eden aurait volontiers mener une étude sociologique concentrée sur Jon et ses nombreux changements de personnalité depuis que les Phoenix avaient commencé à les ennuyer mais, ce n’était pas le moment. Au lieu d’étudier son meilleur ami, il lui fallait plutôt le ramener à la raison, et l’empêcher de faire une grosse bêtise portée par sa simple colère.

— « Non mais tu te rends compte ? Faire ça dans notre dos ? Oh, tu as réfléchis avant de faire ton pseudo général De Gaule à la radio ? »

Jon fronça un sourcil, avant de relever les yeux vers Eden qui fermement, tenait le carnet sur lequel il venait d’écrire ces quelques mots. Une habitude qu’il avait prise lorsque ce qu’il voulait dire était trop complexe pour signer.

D’un mouvement de la main, il repoussa le carnet, et se pointa du doigt, l’air déterminé :

— Tu me vois bien là Eden ? Moi vivant, ils ne toucheront plus à un seul de vos cheveux. Ils ont voulu jouer ? On va jouer. Ils sont peut-être nombreux, mais on l’est encore plus.

— « Oui c’est sur : plus fatigués, plus malades, plus affaiblis par la vie qu’ils nous font mener depuis deux ans…. Tu as perdu la raison ? »

D’un geste rageur, Jon lui arracha le carnet pour le jeter à l’autre bout de la pièce et se redresser, les poings serrés.

— En fait, je comprends pas que tu sois pas plus révolté ! s’emporta t-il finalement. T’es là à faire médiateur alors que tu devrais être le premier à vouloir leur peau. Ils t’ont bousillé, et ils ont tué Amali. Ça te suffit pas ? Il te faut quoi d’autre ? Qu’ils butent Erwan ?

Ahuri par le fait que Jon lui ait arraché son carnet, l’un de ses derniers moyens d’expression, pour le jeter à l’autre bout de la pièce, Eden se redressa à son tour, dévisagea Jon de haut en bas, avant de lui faire signe de bien le regarder, et signa :

— C’est ce qui va se passer si on les attaque de toute façon. Mais tu le sais mieux que moi non ?

D’un mouvement assez brusque pour heurter Jon, mais pas assez sec pour le blesser, il le repoussa des deux mains avant de lui tourner le dos pour sortir de la chambre qu’ils partageaient.

Il connaissait Jon depuis longtemps, et bien que leur relation n’est pas toujours été des plus simples - notamment à cause de son sale caractère, il l’admettait - se retrouver à ainsi hausser le ton sur des sujets aussi sérieux, sans possibilité de trouver un terrain d’entente était nouveau pour eux. D’ordinaire, Eden haussait le ton, s’agitait, criait, et Jon relativisait, trop pacifique pour rentrer dans le conflit. Que s’était-il passé ? Il n’arrivait pas à comprendre ce qui s’était rompu en Jon pour faire de lui une personne assoiffée de revanche et gangrenée de rancoeur. De la même façon une semaine plus tôt, il n’avait pas compris les mots de Vasco, ses yeux brillants et ses trémolos dans la voix. Le monde qu’il connaissait avait changé, par le biais des personnes qui l’entouraient. Il n’y avait bien que Erwan pour rester fidèle à lui-même, bien que depuis la mort de Amali, il semblait errer sans but dans les couloirs du foyer, loin de son caractère à la fois doux et pétillant qu’il arborait habituellement.

C’était assez effrayant. Lui-même s’effrayait à certains moments car même s’il le désapprouvait, Jon avait raison : il aurait dû en vouloir aux Phoenix, à Théo, à Vasco. Ils l’avaient tout de même privé de la parole d’une façon barbare, et l’avaient laissé pour mort dans une forêt sordide. Mais non. Bien sûr, il n’aurait pas avec Théo la même empathie qu’il avait pu avoir envers Vasco une semaine plus tôt : c’était lui son bourreau, lui le meurtrier de Amali, il n’y avait pas de commune mesure entre les deux soldats mais, de là à mobiliser tous les résistants français pour aller éliminer les Phoenix à leur base ? Il ne pourrait pas participer à ça. Il ne pourrait pas cautionner que ce pour quoi ils avaient « résisté » depuis cinq ans s’effondre sur une ridicule guerre civile portée par les actes d’un seul homme.

C’était Théo le problème, et tout le monde le savait. Sauf Jelena visiblement, puisqu’elle ne semblait en aucun cas réceptive à la brutalité et la violence de l’un de ses soldats d’élite qui sans vergogne, avait pourtant abattu la femme dont elle aurait aimé partager la vie. Comme si elle s'entêtait à expier les fautes de Théo, là où elle condamnait fermement celles de Vasco.

— Tout va bien ?

Alors qu’il marchait toujours d’une allure furibonde à travers le bâtiment, Eden fut interrompu par Erwan, une drôle d’expression au visage. Comme s’il venait de se réveiller, et que toutes les angoisses qui lui empoisonnaient la vie étaient d’un seul coup revenues à la charge, sans lui laisser le temps de respirer.

Quoi ? signa t-il pour toute réponse.

— J’ai entendu Jon crier. Ça va ? Vous vous êtes engueulés ?

Au ralentis, Eden se rendit compte qu’il avait abandonné son carnet dans la salle où il avait également abandonné Jon. Dans sa tête, il simplifia sa réponse, trouva des mots simples qu’il savait Erwan capable de comprendre dans la langue des signes, et répondit :

— On est pas d’accord sur quelque chose. Il s’est mis en colère.

— Il a pas été violent hein ? Avec toi ?

Un instant, il resta figé : est-ce que Erwan venait vraiment de dire ça ? De supposer qu’à un moment, Jon aurait pu être violent ? Avec lui ? Incrédule, il battit des cils, reporta son attention sur le plus jeune qui ayant visiblement compris son erreur, se tortillait désormais d’un pied sur l’autre, mal à l’aise.

— Je voulais pas vraiment dire ça.

Si, tu voulais dire ça, rétorqua Eden, puis, après y’a quelques secondes : Est-ce que tu as peur de Jon ?

— Il peut nous entendre, souffla l’adolescent.

— Eh bien qu’il écoute, ça devrait l’intéresser.

Erwan dans un réflexe défensif, avala sa lèvre inférieure entre ses dents, détourna les yeux. Il savait qu’il ne pourrait échapper à l’interrogatoire de Eden, mais savait également que Jon, qu’importe où il se trouvait, pourrait tout entendre des questions, et des réponses qui suivraient.

Et dans un certain sens, il n’avait pas envie que Jon entende.

— Pourquoi tu penses ça Erwan ? Dis-moi.

— Je sais pas, avoua t-il finalement après un long silence. C’est à cause de son message à la radio là et de… de son obsession avec les Phoenix et tout ça. Il a cassé les mains de Vasco quand même. J’en veux à Vasco, mais ça servait à rien de lui faire mal comme ça. Il dit que Théo est un monstre mais il a fait pareil.

Eden hocha la tête, passa un bras autour des épaules du plus jeune pour le rapprocher de lui, et l’étreignait d’un geste rassurant. Il avait le cœur au bord des lèvres, et l’estomac retourné : que Jon veuille vivre sa petite vie de révolutionnaire bas de gamme envers les Phoenix, passe encore. Mais qu’il fasse vivre à Erwan un sentiment d’insécurité en sa présence, ça ce n’était pas possible. Ses idées fusèrent en tous sens, lorsque tout à coup, il remarqua la ressemblance flagrante de leur situation, avec celle qu’il avait vécue auprès de ses parents, des années plus tôt : un couple en discorde, un enfant qui à peur de l’un de ses parents qu’il sait potentiellement capable d’être violent, et qui se raccroche à son autre parent qui sait, mais qui ne fait vraisemblablement rien pour le protéger. Jusqu’au drame.

Sonné par sa réalisation, il secoua la tête, serra un peu plus fort Erwan contre lui, avant de sursauter à l’entente de la voix de Jon, mêlée à celle de Iverick, au bout du couloir, qu’il perçut dans un murmure :

— Je voulais pas hausser le ton, mais je comprends pas pourquoi il admet pas que ce sont eux le problème et qu’il faut les…

— Je sais, le coupa Iverick. Mais arrête de t’inquiéter, une fois que tout ça sera terminé, derrière nous, il comprendrez, d’accord ? C’est ton meilleur ami Jon, te mets pas en boule comme ça, tu sais comment il est.

Eden sentit sa respiration s’accélérer, et son cœur manquer un battement : Iverick était du côté de Jon ? Il était d’accord avec ce qu’il avait fait ? Et en plus de ça, il lui affirmait que c’était lui l’ignorant dans l’histoire, celui qui comprendrait une fois le conflit résolu ?

Erwan devait également avoir entendu l’échange car d’un geste brusque, il se tendit à nouveau, et se recula pour regarder par-dessus l’épaule de Eden :

— Si Iverick est avec lui, on est dans la merde, signa Erwan, maladroit.

— Je te le fais pas dire.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Cirya6 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0