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Samedi 19 avril 2024, 09h10


    Eden avait tout vu. De la montée en puissance de Jon, de sa rage bouillonnante envers Théo jusqu’à ce couteau dégainé de nul part et qui, dans un geste fatal, s’enfonçait dans la chair de son meilleur ami.

Sans pitié, sans hésitation.

Les secondes s’égrainèrent comme des heures, longues et asphyxiantes.

Il se tenait toujours auprès du corps encore chaud de Erwan lorsque Jon tomba à genoux, les mains repliées sur sa blessure sanguinolente.

Il fut assez rapide pour le rejoindre et le retenir dans sa chute, l’entourant de ses bras dans une prise protectrice et incrédule.

Ce n’était pas possible.

Après tout ce qu’ils avaient vécu, Jon ne pouvait décemment pas mourir d’un coup de couteau dans le ventre. C’était trop simple, trop commun, trop humainement acceptable pour un être si puissant ! Et pourtant, tout de la position de Jon, recroquevillé sur lui-même, à son visage fermé par la douleur en passant par ses tremblements, semblait scander « Mort imminente ». Entre ses bras, il sentit Jon tressaillir, frissonner du bas du dos jusqu’à la nuque, avant de se raccrocher plus fermement à lui, le souffle court.

— Je l’ai pas vu venir, souffla Jon, la voix serrée.

Eden secoua la tête, sans possibilité d’exprimer à Jon ce qu’il ressentait. Il ne pouvait pas retenir son meilleur ami, et signer. Il y avait un choix à faire, et il était vite fait. Mille fois il préférait tenir Jon tout contre lui, malgré tout ce qu’il avait pu faire ou dire depuis le début de sa chute, plutôt que de lui transmettre ses pensées par les mots. Mille fois il préférait être son dernier soutien, l’ultime personne qui le chérirait, plutôt que de lui dire des banalités aussi stupides et attendues telles que « Ça va aller, tu vas t’en sortir » ou « Je veux pas que tu meurs, tu peux pas me faire ça ».

L’affection passait aussi et surtout par les gestes, c’était ce que Jon lui avait appris. Triste conclusion que d’appliquer ses principes lors de ses derniers instants. Avec toute la douceur dont il était capable, il cala Jon plus confortablement contre lui, passa une main dans ses cheveux.

C’était étrange, autour d’eux battait un conflit intense et d’une violence encore rarement atteinte et pourtant, personne ne semblait vouloir les approcher. Il pouvait comprendre la crainte de s’approcher de cette si petite zone où gisaient pourtant tant de corps inertes.

Lui même était terrifié de se retrouver là.

— J’espère que tu comprends ce que j’ai fait, murmura Jon.

À nouveau, Eden hocha la tête. Il sentait les larmes de Jon couler dans son cou. La sensation était abominable, il ne pouvait cependant pas se montrer rejetant dans cette situation.

Il se devait d’être là, protecteur, comme Jon l’avait toujours été avec lui.

Je ne t’en veux pas, songea t-il. Il espérait que Jon pouvait entendre les battements de son cœur, qu’il pouvait comprendre par leur biais tout ce qu’il aurait aimé lui dire, mais que son mutisme l’empêchait de partager.

— Je te remercie mille fois de m’avoir donné une famille.

Son cœur se gonfla d’une émotion si étouffante qu’il se sentit prêt à fondre en larmes lui aussi. Une famille ? À lui tout seul ? Avec un ressenti tout particulier, il réalisa que Jon le considérait comme sa seule famille et que, dans ses derniers choix de vie, il lui avait tourné le dos. Qu’il n’avait pas forcément cherché à creuser le pourquoi de ses choix, les blessures derrières ses actes. La culpabilité se mit à battre dans son torse, accentuant d’autant plus le noeud qui lui enserrait la gorge.

Jon frissonna à nouveau entre ses bras : sa panique augmenta d’un cran lorsqu’il se rendit compte que les souffles de Jon se faisaient de plus en plus erratiques, et que son corps se tendait par intermittence contre lui. Les doigts de son meilleur ami s’étaient crispés sur sa blessure, il le voyait à la blancheur de ses phalanges.

Jon releva lentement la tête, capta son regard, et le noeud se rompit : Jon, son Jon, était revenu. Plus une once de haine dans son regard, plus de tic nerveux qui agitait ses joues, plus de mâchoire crispée, plus rien. Seulement ses grands yeux bleus chargés d’émotions, les même qu’il avait croisé des années plus tôt, lorsqu’on lui avait présenté son nouveau camarade de chambre au Phoenix. Il se revit, enfant, offrant l'abominable couverture rèche et à la couleur indescriptible que Jon avait pourtant chérie des années durant. Il se revit dans ses premiers jours de cohabitation, militer dans le bureau des éducateurs pour faire virer "la pipelette" de sa chambre.  Maintenant qu'il y repensait, heureusement que Jason et les autres éducateurs ne l'avaient pas écouté. Il aurait tant perdu en ne partageant pas la vie de Jon, il s'en rendait compte maintenant que leur histoire touchait à sa fin.

Sa barrière craqua enfin, et ses larmes dévalèrent ses joues dans un flot intense.

— Pleurs pas. Tout va bien se passer.

T’es en train de mourir, pauvre , pensa t-il en reniflant, les yeux brûlants de larmes aussi salées que l’océan. L’une des mains de Jon quitta sa blessure à l’abdomen pour venir empaumer son visage et le forcer à le regarder d’une prise aussi ferme que tremblante. Sa paume, trempée de sang, manqua lui arracher un haut-le-coeur qu’il retint avec difficulté. Le sang bouillant de Jon était en train de lui tremper la joue ; l’idée le broyait de l’intérieur.

— Tu sais à quel point je t’aime… , souffla t-il avec affection.

Il hocha la tête, se détesta de ne pouvoir lui répondre la même chose, de ne pas pouvoir le rassurer. Jon sourit, une dernière fois.

— … alors j’espère que tu comprendras ça.

La dernière chose qu’il sentit fut la caresse, puis la prise ferme et chaude de la main de Jon sur sa nuque. Le temps se suspendit un instant.

— Non Jon fais pas ça ! hurla la voix de Vasco, au loin.

Il n’eut ni le temps de se questionner, ni le temps de supplier que dans un geste sec et irrémédiable, la prise se raffermit une dernière fois et dans un craquement, lui ôta la vie.

— Non Jon fais pas ça !

Son hurlement se perdit dans le brouhaha de l’affrontement. Il songea que, peut-être, son cri ne fut jamais arrivé aux oreilles de Jon qui malgré sa course effrénée pour l’en empêcher, mit fin aux jours de Eden en lui brisant la nuque. Le geste fut si rapide, si sec qu’on aurait pu croire qu’il avait l’habitude.

Jelena, puis Eden.

Ses jambes slalomaient entre les tous, sautaient par-dessus les cadavres dans un rythme qui lui-même l’étonnait tant la fatigue et la faim le rongeaient depuis sa sortie du centre. Il avait l’impression qu’à chaque nouveau pas, il risquait de s’écrouler, que ses muscles risquaient de lâcher, de le trahir en l’empêchant de rejoindre ceux pour qui il avait traversé le champs de bataille, sans s’arrêter.

Il ralentit finalement en arrivant aux abords de la minuscule zone où, dans un périmètre très restreint, gisaient Iverick, Erwan, Théo, Eden, et Jon. Comme s’il pénétrait dans un véritable cimetière à ciel ouvert, Vasco sentit son corps parcourut d’une vague glaciale qui lui fit l’effet d’un coup de pied dans l’estomac. D’une démarche approximative, il rejoignit Jon et Eden, arracha presque le corps sans vie du résistant des bras de Jon qui bien que pantelant, respirait toujours.

— Eden ! Hé… !

Il tenta de sourire au jeune homme, persuadé qu’au fond de ses yeux dansait toujours une petite flamme de vie, faible bien sûr, mais encore assez conséquente pur être ravivée. Jon grommela de douleur, s’attira une œillade hallucinée.

— Mais qu’est-ce que t’as foutu… ? s’étrangla t-il. Eden, Eden, hé ? Ça va aller, on va aller voir Penny, c’est rien.

Il avait déjà été confronté à des corps inanimés, mais ne les avait jamais soutenus : le poids d’un corps inerte, en plus d’être conséquent, était rendu d’autant plus difficile à gérer que la raideur des muscles débutait dès le cœur éteins.

De ses doigts, il tapotait les joues de Eden, qui ne réagissait pas. Les yeux grand ouverts, l’expression figée dans un mélange d’interrogation et d’horreur, Vasco n’arrivait pas à soutenir les grand yeux verts à jamais figés dans la terreur de ne pas comprendre ce qui se passait au moment où Jon scella son sort.

— Mais…, suffoqua t-il, la respiration de plus en plus rapide. C’était ton ami, c’était… pourquoi tu…

— … vous l’auriez tué de toute façon, rétorqua Jon d’une voix aussi faible que hachée. Avec moi, il aura pas souffert.

Halluciné, Vasco ne savait pas quoi choisir entre l’horreur et la panique. Il ne pouvait pas hurler sur Jon, qu’il savait en train de partir. Et dans un sens, il pouvait comprendre, bien qu’il désapprouvait le geste du plus profond de son être.

C’était de leur faute, de sa faute, si Jon avait préféré tuer Eden plutôt que de prendre le risque de le voir à nouveau prisonnier des mains des Phoenix. C’était de sa faute si le confit n’avait pu être évité : il aurait dû tuer Théo lorsqu’il en avait l’occasion, ne pas le laisser prendre en assurance dans sa position de soldat sadique respecté car craint.

D’un regard, il balaya le corps de Théo, frissonna en découvrant ce qui restait de son visage broyé par la force de Jon. Il revint à Eden, encore et toujours, le berçait doucement en espérant le voir reprendre vie, en espérant à nouveau constater du mouvement au niveau de son torse, de ses lèvres, n’importe où.

— C’est rien, chuchota t-il. On va demander à Penny de te soigner. Tu es paralysé, c’est pour ça que tu peux pas répondre, mais ça va aller…

Sans qu’il ne s’en rende compte, le torse de Jon avait cessé de se soulever.

Il s’en fichait.

Tout autour de lui, la guerre continuait, faisait de seconde en seconde de plus en plus de victimes. L’air était totalement irrespirable, il n’y voyait pas à deux mètres, ses narines piquaient tant l’odeur de poudre et la fumée occasionnée par les nombreux incendies le prenait aux tripes.

Il s’en fichait.

Tout ce qui comptait, étaient les corps de Erwan, Iverick et Eden, qui ne respiraient plus.

Le corps de Erwan, au cou marqué de traces de doigts légèrement bleutées, bien trop sombre pour sa peau si pâle. De là où il se trouvait, il pouvait voir que les yeux de l’adolescent avaient été fermés, Dieu soit loué. Il échappait au moins à la vision des grands yeux dorés de Erwan, ternis par la mort qui l’avait cueilli quelques minutes plus tôt.

Son regard sauta au corps de Iverick, méconnaissable tant les brûlures infligés par Théo étaient graves. Il ne distinguait plus qu’un petit morceau de visage de l’ancien caporal, comme une pièce de puzzle rescapée d’un incendie. Sa gorge se serra encore plus : pour en arrivé à un tel état de brûlure, Théo s’était acharné, longuement acharné, et ça le révulsait.

De savoir que l’ancien caporal avait sans doute assisté à la mort de Erwan le rendait fou : lui qui avait tout fait pour protéger l’adolescent, avait finalement été témoin impuissant de sa mise à mort, sans pouvoir rien y faire. De serrée, sa gorge passa à sèche, sèche et râpeuse, aussi coupante que mille lames qui à chaque respiration, lui procurait une douleur cinglante.

La guerre continuait de faire rage tout autour de lui, remplissait son monde vide d’un fond sonore à la fois écœurant et réconfortant : il n’était pas seul au milieu de la mort, d’autres respiraient toujours, mais pour combien de temps encore ?

Le corps de Eden pesait de plus en plus lourd contre lui. Il sentait la peau du résistant devenir de plus en plus froide à chaque seconde qui passait.

Il sentit son visage se tordre dans une grimace épouvantée alors qu’il réalisait enfin qu’il ne restait personne, et que Eden était parti. Ses dents avalèrent sa lèvre alors qu’un premier hoquet le secouait de part en part. À mesure qu’il se recroquevillait sur le corps de Eden, sa gorge râeuse devint une torture, rendait sa respiration grinçante.

— Vasco !

Les yeux clos, il entendit tout de même le cri de Nathan à travers les tirs de balle et les cris. Lorsque ses paupières se rouvrirent pour dévisager le soldat, il sentit ses larmes dévaler ses joues à gros flot. De nouveaux hoquets le firent tressaillir, et pour la première fois depuis bien longtemps, il se fichait de se montrer aussi faible, aussi pathétique face à quelqu’un. Il n’en avait plus rien à faire. Ses yeux vrillèrent Nathan d’un air réprobateur : où était-il lorsque Jon éliminait tous leurs anciens camarades, un par un ?

— Hé, ça va aller, lui lança Nathan en levant les mains en l’air, comme pour se protéger.

— Et comment ? s’écria Vasco. Comment hein ? Comment tu peux penser que ça va aller alors qu’ils sont… qu’il est…

Sa prise sur le corps de Eden se raffermit d’autant plus : il avait peur qu’à tout moment, Nathan n’approche trop près, lui arrache la dépouille de l’ancien résistant.

Il ne laisserait plus personne l’approcher, plus jamais.

Nathan le regardait d’un drôle d’air, comme s’il avait affaire à une créature curieuse mais oh combien dangereuse. Ses mains étaient toujours tendues dans sa direction et enfin, Vasco réalisa que Nathan avait peur de lui. Ses sanglots et son état physique semblaient pourtant véhiculer une toute autre image, du moins c’est ce qu’il pensait jusqu’à croiser les yeux écarquillés de terreur de son camarade.

— Il reste plus rien Nathan ! Plus rien du tout ! Ils sont tous morts tous : Amali, Jelena, Iverick, Erwan, Jon, Eden ! Théo ! Même Théo est mort je peux pas je… On les a tous laissé mourir.

Nathan secouait la tête, lui murmurait de rester tranquille, de se calmer.

Vasco ne l’écoutait plus. Dans sa tête défilaient des bribes de souvenir, des clichés aux couleurs chaudes du temps où tout le monde vivait sans se soucier du virus, des infectés, des mutants, puis de la question d’appartenance à un camp ou un autre.

Dans sa tête s’invitèrent Jason, Mehdi, Elies, tant de personnes qu’il n’avait su pleurer correctement, dans ce monde où la mort, loin d’être anodine, était pourtant devenue plus habituelle.

Il se revit, deux mois plus tôt, réalisant qu’il avait mal joué, qu’il ne menait pas le bon combat ; c’était à ce moment-là qu’il aurait dû agir. Empêcher Théo de mutiler Eden, et enrayer la machine, la fin aurait été bien différente de celle à laquelle il assistait.

— Vasco s’il te plaît, reprit Nathan.

Serrant toujours Eden contre lui, il rouvrit lentement les yeux et enfin, comprit pourquoi Nathan semblait si agité depuis qu’il l’avait rejoint.

Ses mains, ses bras, toute le peau qu’il avait de visible était luminescente, comme si une multitude de torches à la lumière orangé perçaient sous son épiderme.

Il s’était déjà retrouvé dans un état pareil, cinq ans plus tôt, sur le parking de l’hôpital de Nancy. Ce soir où son don s’était manifesté pour la première fois, et où Eden l’avait empêché de mourir en l’assommant d’un coup de boîte de conserve.

Son corps testait à nouveau les limites de sa mutation, là, au milieu du champs de bataille et, mis à part Nathan, il n’y avait plus personne pour le désamorcer.

— Respire, allez.

Au travers du rideau de larmes, malgré ses sanglots impérissables et de plus en plus violents, il parvint à sourire à Nathan, et à articuler quelques mots :

— J’ai plus envie de respirer.

Comparé au parking de l’hôpital, il ne ressentait aucune douleur, mise à part la brûlure atroce de son cœur réduit en cendre. Son corps s’apprêtait à s’auto-détruire, et il n’avait pas mal.

Pire, il se sentait délicieusement bien.

Il vit Nathan paniquer, chercher à droite, à gauche, un moyen de résoudre la situation en limitant la casse.

Il ne trouverait pas, il n’en aurait pas le temps. Vasco sentait son point de rupture approcher, il pouvait le sentir à la tension de ses muscles, et au rugissement de son sang à ses tempes.

Ce n'était pas si terrible de mourir là, au final. Au milieu de ses anciens camarades qu'il s'apprêtait à rejoindre, auprès de Eden, serré contre lui. C'était une mort qu'il n'aurait pas pu espérer, quelques heures plus tôt, à moitié mort dans sa cellule humide et étroite.

Au loin, il lui sembla entendre la voix de Yannick. Il ne s'en formalisa pas. 

Une dernière fois il balaya ses anciens camarades d’un regard mélancolique, avant de revenir à Nathan, et de s’excuser d’une ombre de sourire.

L’instant d’après, son monde se métamorphosait en une explosion aussi puissante que dévastatrice, engloutissant tout sur son passage, à commencer par tous les corps qu’il ne pouvaient plus voir.


Les phoenix renaissent dans leurs flammes : lui mourut à travers elles, paisible.



Samedi 19 avril 2024, 14h51


« Etats-Unis : émotion ce matin, alors que les habitants découvrent avec effroi la catastrophe ayant ravagée la France. Une cérémonie en la mémoire du peuple français est prévue dans chaque ville à dix-sept heures, en mairie »

« Espagne : les autorités ont déployés des moyens humains et techniques pour venir en aide aux habitants frontaliers touchés par l’explosion ayant ravagé la France ce matin. Nous serons en direct avec un de nos envoyés spéciales sur le terrain »

« Allemagne : Des militaires déployés pour inspecter lez zones les moins touchés par l’explosion de ce matin ; bien que l’espoir de retrouver des survivants restent minimes, les soldats sans relâches, quadrillent le terrain dévasté »

« Chine : Le Cheffe d’Etat chinois s’interroge ce jour sur un possible essai nucléaire du peuple français qui aurait mal tourné »

« France : Après l’explosion ayant décimé plus de quatre-vingt-dix-sept pour cent du territoire, les quelques rares survivants se dirigent vers les pays frontaliers leur ayant ouvert leurs portes : la Suisse, l’Allemagne et la Belgique accueillent ce jour les derniers représentants du peuple français »

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