Cela faisait un an maintenant. Lise n’était plus la même personne. Elle avait retrouvé une partie de son énergie, même si la douleur n’avait pas disparu. Elle avait compris que, même après une perte immense, la vie continuait. Elle était prête à accepter les nouvelles opportunités, à se laisser surprendre par la beauté du monde, même si elle savait qu’elle ne retrouverait jamais exactement ce qu’elle avait perdu.

Un jour, elle rencontra quelqu'un dans un marché. Un jeune homme, un peu timide, avec un sourire sincère. Ils commencèrent à discuter de tout et de rien. Au début, cela lui parut étrange, même presque dérangeant. Mais petit à petit, elle se rendit compte qu’elle s’ouvrait à lui, sans y penser. Il lui parla de ses rêves, de ses voyages, et de ses propres pertes. Il n'essayait pas de la remplacer ou de la sauver. Il écoutait simplement. Et pour la première fois depuis longtemps, Lise se sentit comprise.

Ils se revirent plusieurs fois, partageant des moments simples, comme boire un café ensemble, se promener sans but, discuter de leurs espoirs et de leurs peurs. Cela n'avait rien à voir avec ce qu’elle avait vécu avec Julien, mais c’était tout de même précieux. Petit à petit, elle comprenait qu'elle avait le droit de retrouver un peu de bonheur, même si ce n’était pas le même bonheur qu’avant.

Un jour, alors qu'ils se promenaient dans un parc, elle s'arrêta un instant, un léger sourire aux lèvres. Le vent soufflait doucement à travers les arbres, exactement comme ce jour où elle avait entendu la voix de Julien.

Elle se tourna vers ce jeune homme, les yeux brillants, et lui dit :

"Je crois que j'ai trouvé la paix, même si c'est étrange. Il y a des endroits, des moments, où l'on pense que tout est fini. Mais en réalité, chaque fin cache une nouvelle possibilité. Et même dans la tristesse, il y a une forme de beauté. C’est comme une fleur qui pousse entre les pierres."

Il la regarda, silencieux, puis répondit :
"Tu es une femme forte, Lise. Et je suis heureux que tu aies appris à vivre à nouveau."

Elle le regarda dans les yeux. Elle n'avait pas besoin de plus. Elle avait compris que le monde pouvait offrir des surprises, même dans la douleur.