Dimanche 8 Octobre.

Edmond ouvre la porte.

— Viens mon chéri, entre ! Approche que je t’embrasse !

Une femme de taille moyenne, ronde, aux cheveux châtains très courts et aux yeux foncés, attrape les bras de son grand fils et se presse contre lui.

— Oh ! Tu es beau, mon Fils !

— Salut Maman, ça va ?

— Ton père est à la cave, il est en train de choisir une bouteille de vin.

Edmond quitte la cuisine laissant sa mère en tablier à carreaux roses et blancs, finir de préparer le repas. Il descend les escaliers.

— Oh. Fils !

— Salut Papa.

— Tiens, prends ça.

Et tous deux remontent vers la cuisine.

 

Pierre attrape un tire-bouchon et débouche la bouteille avec ce joli bruit du bouchon qu’on extrait et le « glouglou » encore plus plaisant du liquide glissant dans les verres.

— Alors ?

Edmond prend le verre par le pied, il fait danser le liquide, le respire, le goûte.

— Hum ! Très bon ! Avec quoi va-t-on boire ce bon Bordeaux ?

Lucie :

— Poulet au Grenache. Tiens Edmond, attrape l’entrée, mets-la sur la table.

Edmond attrape un grand plat en inox bombé d’œufs durs avec des fleurs de mayonnaise, des carottes râpées, du chou-pomme ciselé, des betteraves en cubes.

Ils se servent, mangent, discutent, comme la famille unie qu’ils sont.

— J’ai présenté deux esquisses à Henri Niel. J’espère qu’il y en a une qui va lui plaire.

Un temps.

— Et puis j’ai commencé à regarder où je pourrais repartir. Le projet de Niel va me prendre du temps, avec les chantiers le matin, je suis déjà débordé.

Lucie se fige.

— Tu repars déjà ?

— Non Maman, pas tout de suite. Mais ça se prépare. J’ai mis des mois la dernière fois. Là, je voudrais choisir un truc bien, alors je m’y prends à l’avance.

— Ici, c’est pas assez bien ?

— C’est vrai que j’ai été vachement surpris du centre-ville ! Mais j’ai quand même envie de voir autre chose. Ici hormis vous et les copains, il n’y a pas grand-chose qui me retienne. Et Papa, le chantier route de Malgache, comment ça va ?

— Ça va.