67 Brocéliande - Question de Genre

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Edmond finalement, quitte la salle de bains.

Comme il le fallait, elle est partie.

Le lit est rangé, lissé. Aucune de ses affaires. Comme si rien ne s’était passé.

Il regarde dehors, contourne le lit et s’assoit face à la fenêtre. Il a mal au bide. Un creux, ou un nœud. La douche lui a fait du bien, ça va maintenant.

Ce qu’il s’est passé, ne pas y penser.

 

La dernière fois qu’un truc pareil lui est arrivé, c’était ses premières fois. Avec la sœur aînée d’un copain. C’était arrivé plusieurs fois en plus.

Ensuite, ça avait été fini. Aucune nana, jamais, ne l’avait fait trembler.

Fait chier !

Et puis tout ce qu’il lui a raconté. Il baisse la tête, se prend le visage dans les mains.

Cette sensation de se sentir minot. Minable aussi. La honte quoi.

Et ce mal au bide.

Il se laisse tomber en arrière, les bras sur le ventre.

Le drap est humide sous son épaule. Il ferme les yeux.

 

Naufragé, rejeté sur le sable.

Il se redresse et dans un sursaut d’orgueil, s’habille.

 

Il prend son téléphone sur la table et tombe sur le mot de Mila.

Ce n’est pas un mot. C’est un dessin. Une perspective. De lui, nu sous la douche, immobile, et d’elle, le front et la main à plat contre la porte de la salle de bains.

Il tient ce papier entre ses doigts et se rassoit sur le lit.

 

Il est vexé. Humilié.

C’est quoi avec elle ? Un plan cul ? Un alter ego pour le boulot ?

Fier qu’elle soit instruite et qu’elle orne ses maisons.

Lui qui travaille en solo, qui signe de son nom. D’avoir une nana qui s’est invitée à ses côtés le déstabilise, clairement. L’équilibre est rompu, en rattrapage permanent.

Un déséquilibre pas contrôlé.

Parce qu’elle a des idées différentes, qu’il n’aurait pas eues, lui, tout seul, aussi fort qu’il soit.

 

D’ordinaire les choses sont bien posées.

Lui le boulot, la nana la maison. Et le sexe en liaison.

La voiture, le fric, les décisions c’est l’homme, c’est lui.

La femme c’est la maison, les enfants, les rideaux.

Et au pieu elle est passive, et c’est lui qui mène et qui décide.

Elle jouit d’abord, il jouit après. C’est dans l’ordre des choses, et c’est dans l’ordre.

 

Mais pas là.

Le boulot, elle le rattrape et le double presque par la droite.

Merde, personne ne l’a jamais bousculé au boulot. Il a toujours été bon, Henri l’a rappelé !

S’il se sent bousculé, pourquoi alors n’a-t-il pas pu s’empêcher de la toucher.

Merde !

Comment se fait-il qu’il soit flatté comme ça quand elle le regarde et qu’elle a les yeux qui brillent comme ça ?

Elle n’avait pas demandé à le toucher. C’est lui. D’instinct. L’instinct de quoi ? C’est quoi ce truc qui le prend ?

Tonnerre !

Et tout lui déballer sur sa vie de couple. Mais qu’est-ce qu’il est allé lui raconter ça.

Il souffle.

Elle parle comme un charretier. Des gros mots au kilomètre.

Le coup des voitures aussi. Comme un mec. Et la 77. Comment elle connaît ça, elle ? C’est une nana… !

Ses caresses aussi. Elle aime ses caresses, elle jubile à tout ce qu’il lui donne. Mais elle en donne aussi. Elle n’est pas passive. Il ricane, se frotte le crâne.

Merde. C’est quoi ce chantier.

Elle boit du rouge, elle aime ça. Elle mange des œufs au petit dèj’. Elle joue au golf mieux que lui. Elle ne craint pas le froid, la pluie, la boue...

C’est une évidence ! Mais ça en plus du reste…

Et des trucs de femme, elle a quoi ? Du parfum, des sous-vêtements soignés. Même pas de fringues, il ne l’a jamais vue en jupe. Jamais de maquillage. À peine un bijou.

Est-ce qu’elle cuisine ? Est-ce qu’elle veut des enfants ? Est-ce qu’elle mène sa maison, fait son repassage, son ménage ? Est-ce qu’elle a des rideaux, des lampes, des bougies, ces trucs qui puent ou qui servent à rien et que les nanas mettent partout dans les maisons ?

Il ne l’a jamais vue au téléphone avec ses copines.

Elle est maternante. Pas possessive, mais aimante. La femme en retrait, la terre mère, un truc dans le genre.

En fait elle n’a que très peu de trucs de femme. Ouais les classiques, ceux qu’on s’attend à voir.

Pourtant jusque-là, ça n’avait pas d’importance. Il a toujours su que c’était une fille. Il a même essayé de le lui faire comprendre !

Alors pourquoi maintenant est-ce un problème ?

D’ailleurs, est-ce un problème ?

Merde ! Pourquoi c’est tout compliqué ?

Bon, alors, c’est une nana… OK. Une nana qui ne fait rien… Non pas rien, disons pas beaucoup comme les autres nanas. Enfin les nanas qu’il connaît.

C’est donc une nana qui fait des trucs de mec.

Des trucs qui sont vraiment de mec quoi ! Qui consistent à contrôler, maîtriser, sécuriser, avoir une expertise. Ouais, c’est des trucs d’Homme, ça !

Et lui sa part de féminité : l’Ève ? Non ! Il n’aime pas les sculptures, c’est un truc de nana, les sculptures. Non, il préfère la peinture et la musique. Ce sont des arts d’Homme, ça ! Oui !

Lui, il travaille à l’ordinateur, pas avec des crayons de couleurs. Lui, il construit des bâtiments, pas des fleu-fleurs toutes ratatinées dix mois l’an.

Non ! Ce qu’il fait lui, c’est du fonctionnel, ça dure et ça se voit. C’est du costaud ! Des trucs d’Homme, quoi.

C’est quoi le problème, y a un truc qui gêne ? Un bout de salade coincé entre les dents et qu’on n’arrive pas à choper.

C’est quoi déjà le début du problème ? Ah oui, c’est le fait qu’elle n’ait pas joui, ou qu’il ait joui d’abord.

Ouais. L’un ou l’autre.

Ou les deux.

Si c’est qu’il a joui d’abord, cela montre qu’il ne maîtrise plus. Et cela signifie que cette nana lui fait quelque chose. Au propre comme au figuré ! Et ça, est-ce que c’est un problème ? Merde, si ! C’en est un ! Parce que cette fille, c’est pas son genre du tout et que, elle, c’est un problème !

Ou bien, si c’est qu’elle n’a pas joui, c’est qu’il ne lui fait pas tant d’effet que cela. Et ça, est-ce que c’est un problème ? Ah ben oui, quand même ! Il faut qu’elle soit folle de lui ! Elles sont toutes folles de lui ! Pourquoi là aussi, elle serait différente ?

Ou bien ? Quoi ? Il s’y est mal pris ? Ça c’est sûr, il s’y est pris comme un salaud.

Mmm. Fait chier.

Les autres mecs ils ont pas ce problème. Il ricane. Merde. Se prend la tête. Il le sait pourtant, qu’il faut pas y aller comme ça.

C’est ça qui l’emmerde. Il s’est laissé déborder.

Merde, c’était…

Tonnerre !

 

Mila a pris la douche. Elle a rassemblé ses affaires, fermé ses bagages. Elle a mis ses vêtements chauds de golf : col roulé et pantalon déperlant. Il va falloir aller chercher la voiture. Les sacs sont dans l’entrée de la chambre.

Prête à partir.

Elle descend dans la salle de travail, ramasse ses affaires. Toutes. Elle attrape les feuillets d’esquisses d’Edmond, pose ses lèvres dessus, les regarde, mélancolique, et les place près de son PC. Elle baisse la tête, sort. Elle passe à la réception et demande à discuter avec Luc ou Will.

Ensuite elle remonte dans sa chambre et s’installe à la table près de la fenêtre. Elle branche son PC, se connecte sur son site de musique, sort les écouteurs. Elle reprend ses trousses, ses feuillets et ses croquis là où elle les a arrêtés.

De la musique fort dans les oreilles, elle lève les yeux vers la fenêtre. Le temps est maussade. Cela va l’aider. Elle sait que dans ces moments-là, elle est productive. Les yeux dans le vague, elle se met à griffonner. Elle monte le son plus encore, aucune pensée de devant avoir de place.

 

Edmond descend par l’escalier. Mila n’est pas dans la salle, ses affaires ont disparu. La liasse d’esquisses de la maison en restanque est proprement empilée à côté de son PC.

Il pose ses fesses sur la table, pose une main sur son avant-bras.

Il se demande s’il est possible qu’elle n’ait rien remarqué.

Il laisse tout là, reprend l’escalier et avance dans le grand couloir jusqu’à la 211.

Le ventre va. Le nœud est remonté.

Il frappe doucement. L’oreille contre la porte. Il fixe la poignée. Mais rien ne bouge. Il tape à nouveau, plus fort, insensible aux coups dans sa poitrine, et reste là.

Il saisit la poignée, la tourne doucement.

Si Mila ne veut pas qu’il entre, la poignée sera verrouillée.

Si Mila est d’accord pour lui parler, la porte sera ouverte.

L’un ou l’autre.

Il tourne la poignée, le nœud descend et la poignée cède, comme si de rien n’était. Edmond n’a qu’à pousser la porte.

Pousse.

Dans une chambre où rien ne l’agresse. Aucun bruit, aucun ricanement perfide.

Parfois les choses sont comme ça.

Il reste accroché et découvre Mila de dos, assise sur son pied en chaussette, la tête levée vers la fenêtre, un crayon en l’air. Il remarque les fils blancs qui pendent de ses oreilles, il reprend son souffle, chasse le nœud et s’adosse à la porte.

Et puis il entre.

Avance et s’assoit sur le coin du lit, juste derrière elle. Mila chantonne un peu et pose sa tête sur la paume de sa main gauche.

Edmond ne sait pas quoi faire.

 

Finalement il se lève, contourne la table et se plante devant la fenêtre. Mila écarquille les yeux et tire sur les fils de ses oreilles. Les « briz » s’amplifient.

Et comme il le fait dans ces cas-là, Edmond croise ses bras sur sa poitrine, un pied croisé sur l’un sur l’autre, le regard impassible, le corps raide.

Mila sourit doucement. Ses yeux sont sincères, elle arrête la musique et ne dit rien.

Elle s’est changée, parfumée. Elle n’a pas l’attitude de quelqu’un qui veut entamer un bras de fer déjà gagné avec lui. Il n’y a pas de rancœur dans ses yeux. Elle le regarde, sans ciller, elle l’écoute, il ne lui reste plus qu’à parler.

— Qu’est-ce que tu écoutes ? demande-t-il.

— Nickelback [1].

— Mmh.

— Tu aimes ?

— Non. Tu ne travailles pas en bas ?

— J’ai pensé que, peut-être, tu préférerais être un peu seul.

— Non.

— Dans ce cas, je vais redescendre.

Mila se lève, remballe ses affaires dans la besace, plie son PC.

Elle ne dit rien, sentant d’instinct l’agressivité d’Edmond. Elle connaît ces signes de frustration typiques des gens qui ont besoin de tout contrôler et à qui quelque chose échappe. Elle le sait d’autant mieux que c’est elle, souvent, qui est dans ce fauteuil.

Elle s’assoit sur le lit, se chausse. Elle prend la besace et sort de la chambre.

Tenant la porte ouverte, elle attend.

Elle l’attend.

Edmond n’a pas bougé. La tête tournée vers la fenêtre, il n’est pas disposé à sortir.

Mila sourit, revient dans la chambre et ferme derrière elle. Elle pose la besace au pied du mur et range ses mains dans ses poches. Elle incline la tête contre la cloison de la salle de bains, s’appuie sur le côté, et sourit en regardant Edmond.

Elle l’attend.

Elle ne devrait pas le prendre en charge et s’adapter comme ça. Mais elle le fait quand même. Elle va se mettre à sa disposition, en retrait. Le laisser reprendre l’ascendant. Le laisser se rassurer. Elle va faire cela pour lui. Parce qu’elle l’apprécie comme il est, et qu’il est comme ça. Pour être bien, il a besoin de tout faire tout seul, de décider pour tout le monde, d’avoir cette maîtrise, ou l’impression de l’avoir.

Elle l’attend. Cela commence à faire long maintenant.

Elle croise ses bras contre sa poitrine. Sa tête roule sur la cloison, elle s’y adosse et se détourne.

Edmond bouge un peu, il regarde Mila, la fixe les sourcils froncés, les yeux petits. Il lâche une expiration profonde, met ses mains dans ses poches de devant, sort les pouces. Puis il détourne à nouveau la tête pour regarder dehors.

Il inspire à nouveau dans un effort et sort une main de sa poche. Il la pose le long de sa cuisse, à plat, et dit froidement :

— Viens. Approche.

Alors Mila sourit. Elle appuie sur sa tête pour se remettre à l’équilibre, et elle fait ce qu’il lui demande, elle s’approche.

Quelques pas et elle se blottit contre lui, la tête dans son cou. Edmond l’enlace doucement d’un seul bras. Il sent l’odeur de ses cheveux, la chaleur de sa tête, de ce corps contre le sien. Alors il saisit pourquoi tout ne peut plus aller comme avant, normalement.

Il ferme les yeux, serre Mila de tous ses bras et se connecte à cette sensation de cette fille contre lui. Toute lovée contre lui. Toute à lui. Il la serre comme ça. Pas très longtemps. Juste le temps de décompresser, de se rebrancher à l’instant présent.

Exit, ses craintes sur sa prestation de baiseur pro. Exit, ses craintes sur elle, sur tout ce qu’il ne pige pas.

Cette fille est toute à lui. Il est d’accord pour se laisser vivre un peu avec elle, d’accord pour se laisser distraire, déborder peut-être. Par quoi ? Par tout ce qui va se passer à partir de maintenant. Parce qu’il est certain d’un truc, c’est qu’il va être débordé. Ouais, débordé. Dépassé, pris de vitesse par cette nana. Sur sa droite.

Elle et Pandora, les Na’vis, son Ikran, les montagnes flottantes, Toruk, Eywa, et l’Arbre Maison [2] qu’elle va ramener dans sa vie.

Dans sa vie, et dans son temps libre jusqu’à son départ.

 

Edmond desserre ses bras et Mila recule un peu. Il remet ses mains dans ses poches et la regarde pensif.

— Et maintenant ? Comment tu vois les choses ?

Mila est tendue.

— Je voudrais ne pas rester ici tout le week-end. Et il faut que je finisse ce que j’ai à faire pour les Niel. J’avais bloqué ma journée, la semaine prochaine, j’ai du travail.

Edmond ne dit rien, il l’écoute.

— Et j’ai besoin de… sortir aussi. De prendre l’air, un moment, aujourd’hui.

— Je vais aller chercher la voiture. On partira demain. Rester ici cet après-midi pour travailler et rentrer demain matin.

Il s’interrompt à son tour. Mila hoche la tête.

Edmond :

— Et pour après ? Comment tu vois les choses ?

— Après… ?

Mais Edmond ne repose pas sa question.

— Après je voudrais… pouvoir… te voir… de temps en temps. Le soir. Le week-end…

Et dans un souffle.

— Quelques nuits…

Edmond soupire. Il regarde Mila, comment elle se tord, gênée, et triomphant, il dit :

— D’accord !

Il tire son téléphone de sa poche.

— Presqu’une heure. On va manger ? Ensuite j’irai chercher la voiture.

Mila avance vers la porte, puis se tourne vers Edmond, toujours adossé au mur et sa main ouverte contre sa cuisse. Elle revient vers lui, prend sa main mais Edmond la retient et passe devant.

 

Ils prennent leur repas avec un excellent Bordeaux. L’hôtel est une bonne adresse.

Edmond :

— Je vais chercher la voiture tant qu’il ne pleut pas.

— Tu y vas maintenant ?

— Oui. Ce sera fait.

— Je voudrais t’accompagner au moins jusqu’à la voiture. Ensuite j’irais me balader.

— Te balader ? Toute seule ?

— Oui.

Edmond pouffe, il secoue la tête.

— On ira chercher ta voiture après si tu veux.

— Oui.

 

Ils s’arrêtent à la réception et demandent à Luc et Will un accès plus facile au sentier. Ils montent aux chambres, se changent, se couvrent. Chaussures de chantier pour les deux, sac à dos pour Mila. Ils se rejoignent dans le couloir et partent.

Côte à côte d’abord. Sans se parler.

Puis lorsque ce n’est plus possible, que le sentier est trop étroit, Edmond passe devant.

Il ne pleut plus. Il lui ouvre le chemin. Ce sera plus facile pour elle.

Il avance régulièrement, sans s’essouffler. Oui effectivement, c’est bien plus facile maintenant. Son pas est sûr, massif, puissant. Il y a parfois des racines, ses pieds se prennent dedans. Mais c’est normal, il a de grands pieds et le chemin est étroit. Il met les bras à l’horizontale, c’est mieux pour son équilibre.

Mila doit faire pareil.

Cela doit être pire pour elle, parce qu’elle est moins musclée. Lui, quand il se prend une racine, il est presque obligé de courir pour se récupérer. Elle, il ne sait pas trop comment elle va faire. Le mieux c’est qu’il ne reste pas trop loin, au cas où elle aurait encore besoin de lui. Hier, elle est quand même tombée dans les pommes.

Il glisse aussi sur les pierres mouillées. Mais ça, ce sont les semelles des chaussures. D’un autre côté, des chaussures de chantier ne sont pas des chaussures de randonnée.

Edmond n’entend plus Mila souffler derrière lui, il s’arrête pour l’attendre. Mais elle est juste là. Elle le suit, les pouces accrochés aux bandoulières du sac à dos. Aucun signe de détresse. Elle cache bien son jeu. 

Edmond reprend sa route, son sentier, son rythme. Le sentier n’est pas très accidenté en fait. Il est même très dégagé, on voit loin devant. Il s’arrête à nouveau pour vérifier que Mila va bien. Mais elle n’est pas juste derrière lui, elle est à une vingtaine de mètres. Elle regarde quelque chose dans la vallée. Elle s’est arrêtée, tranquille, en appui sur un pied, détendue.

Elle tourne la tête vers lui et lui envoie un sourire à décorner les bœufs. Puis elle vient vers lui en courant.

— Ne cours pas. Tu vas te casser la figure !

— C’est très beau par là. On voit la rivière en bas.

Edmond reprend sa route.

Il n’avait pas fait attention qu’il y avait quelque chose à voir. D’un autre côté, cela s’explique. Il a le souci de la voiture. Il est là pour ça. Un peu inquiet que des sangliers ou des cerfs fous furieux n’aient défoncé la carrosserie de la Range rutilante.

Il sait que Mila s’arrête souvent. Il le sait parce qu’il l’entend le rejoindre en courant.

Finalement, la clairière et la R4 [3] sont en vue.

Edmond fait le tour de la voiture. Des traits de boues cachent tout le bas de caisse. Il y en a jusque sur le pare-brise. Comme les voitures d’un rallye sur terre. Il y a même des traces de pattes d’animaux sur le capot. Il la déverrouille et s’assoit dans le coffre pour remplacer ses chaussures. Mila l’a suivi, elle regarde autour d’eux.

— Donc tu restes par-là ! dit-il.

— Euh, non. Je pense que je vais aller me balader. Tu as ton téléphone ?

Edmond ricane.

— Tu vas m’appeler pour que je vienne te récupérer ?

— Non. C’est pour toi. Si tu te perds, que tu puisses m’appeler !

Mila repère les lieux de façon détaillée.

— À tout à l’heure alors. Fais attention à toi ! dit-elle.

Elle est en train de partir.

— EH !!! T’oublie pas un truc… !!

Mila se tourne vers lui, surprise. Edmond est assis, une main posée sur sa cuisse, ouverte vers elle. Mila glousse et puis s’approche de lui.

Elle pose ses lèvres sur les siennes et Edmond prend son visage dans ses mains.



[1] Nickelback est un groupe de rock canadien des années 2000 sur différents genres, hard rock, post-grunge, rock alternatif, metal alternatif, de heavy metal et pop rock. https://www.youtube.com/user/nickelbacktv

[2] Références à Avatar, le film de science-fiction réalisé par James Cameron, en 2009.

[3] Range Rover Rouge Rutilante…

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