Les peurs
J'éprouve la solidité des peurs
Elles rampent,
Un malheur piétine l'autre dans l'heure
Ils trompent
Leurs courses creusent des ornières
Lacèrent des lanières prisonnières
J'éprouve la noirceur des peurs
Dans les chemins d'amples lézardes
Le brouhaha sourd de voix bruyantes darde
Où souffle le vent mauvais, il s'attarde
La vie s'étrique
Le souffle s'étouffe
Les sédiments s'imbriquent
Sous des rochers de dure densité
Ils battent une cadence métrique
Sûre comme le métal des chaises
Ronge le tendre carrelage de souffre
Dans ma poitrine en loque
Le niveau de la mer s'abaisse
Les fragilités croissent
Les doigts usent l'angoisse
Du placo s'effrite à la casse
Alors, je me souviens d'un roc
Les yeux fermés
J'ouvre les croisées
Je parle au padre
Les lueurs d'une bougie
Éclairent mes pensées
Et révêlent les présences
Des absentés des yeux
Ils dansent silencieux
Ouvrent la trappe des forces vives
Et s'accordent en calice
À soutenir la vie de délices
Il n'y a pas de chute dans l'illusoire solitude
Les peurs n'existent plus
Aux coeurs reliés à demeure
*
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