Comment enfiler les pas, traquer la trace du poète abattu ?

Peindre les mots, avaler les syllabes, rire les sons, chanter les incantations,

Scander les douleurs, aimer les joies, trouver le sens abscons de toute chose lue, de toute chose bue, de la pureté de l’air, de la boue des flaques, du flou des visages,

Lire et caresser le duvet de la terre,

Lire et transcrire le parfum de l’éther,

Lire et jouir de la multitude des bulles d’air, d’eau,

On essaie et on chute,

On aime et on étreint l’enfant

On clame et on slame l’envers du décor,

On brûle, on brille, on gesticule et on s’évapore au sourire de mai

On succombe, on frôle l’essence, le sens, la vérité à croquer en tartine au déjeuner,

On croit et on raconte que l’histoire est unique

On croit et on tourne les pages de l’album

Le vol de la mouche

La moustache du chat,

L’herbe est-elle verte ?

Le quotidien gobe nos gestes et nos croix

Alors les mots glissent des doigts,

Alors les mots sauvent les couleurs et les bulles,

Alors les mots dessinent mieux qu’une parole

Les sentiments exaltés que contiennent nos cœurs

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