Y a du rab !

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Bon, apparemment on en est au dixième jour. Perso, j'ai perdu le compte. Pas grave : les gentils journalistes me diront quand je peux retourner au boulot. Pas tout de suite, puisqu'on vient de nous rajouter deux semaines de rab... Ensuite, seulement, on pourra peut-être retourner au boulot.

Au boulot ?

Mais, s'il en reste d'ici-là ! Tiens, j'ai reçu des nouvelles du front. Pour une fois, je me sentais un peu concerné. Je veux dire que j'avais le vague espoir de faire partie de ceux qui seront assistés par Macron pour pas bouffer de la merde trop tôt.

Ben, comme d'hab... Je l'ai dans l'os. Parce que je suis travailleur indépendant, j'aurais juste le droit de m'introduire un doigt quelque part en guise de prise en charge d'une partie de ma dévastation à venir. Vous me direz, 1500 euros, c'est pas avec ça que je pourrais payer les traites de mes bahuts. Pas une seule, à vrai dire. Quand je pense que ça fait plus de trente ans que je me casse le cul à traverser toutes les crises de ces messieurs les fouteurs de merde, que je me lève tous les matins à quatre heures pour ne rentrer qu'en fin d'après-midi, voire en soirée... A gerber, tous ces mecs.

Vont vraiment tout faire pour me crever avant que je ne touche ma retraite, ces enfoirés.
Tiens, ça m'énerve tellement que je reviendrai tout à l'heure.

A poursuivre...

Bon, je m'y recolle. C'était juste le temps nécessaire pour accepter l'inacceptable, comme toujours.
Je reste quand même sidéré par la capacité de ces mecs à mentir sans seulement ciller une seconde. Ils pourraient te faire croire que tu ne te ferais pas mal en tombant d'une falaise.

  • Les rochers tout pointus en bas ? T'inquiète, je gère ! Au pire, un peu de mercurochrome sur les genoux. Môa, je vois pas plus grave que ça. Tu me fais confiance, n'est-ce pas ? T'aurais pas voté pour moi aux dernières municipales ? Non ? C'est dommage, tu vois, parce que si sur ta carte d'électeur il y avait eu la trace indélébile de ton engagement citoyen pour me laisser désosser la carcasse de la République, eh ben je peux te garantir que, non seulement t'aurais pas eu besoin de soigner tes genoux, mais en plus tu aurais rebondi sans dommage au fond du gouffre et tu serais revenu pile poil devant moi sans une égratignure et, cerise sur le gâteau, je t'aurais invité chez Lasserre pour fêter ça !

Voyez le genre ? Et le pire, c'est qu'ils sont tous pareils. Gauche, Droite, Centre, même et surtout ceux qui se sont désétiquetés d'urgence pour pas se faire pendre trop tôt aux lampadaires de "leur ville".

Tout ceci pour me sentir encore un peu plus convaincu que toute cette histoire de Covid19 n'est que de la poudre aux yeux. Pourtant, me direz-vous peut-être sur le ton du reproche, une enfant de 16 balais vient d'avaler son bulletin de naissance, et c'est infiniment terrible pour sa famille, pour laquelle tous les porteurs de la Légion d'Honneur ne manqueront pas de verser une petite larme crocodilesque. Je compatis sincèrement. Courage à ces parents qui viennent de voir leur vie sombrer dans un inconsolable malheur.

Malgré tout, l'empressement charognard des chiens de garde est assez abject pour me rappeler que les morts qu'ils dénombrent doctement à tout instant de la journée sert avant tout à cacher la merde au chat.

Laquelle ? Comme tout le monde, je me perds en conjectures, mais au bout du compte, j'en arrive toujours à la même conclusion : la Chine financière s'est écroulée, et cette grippe mondiale est arrivée à point nommé pour occuper les esprits simplistes des masses populaires. Le crack mondial justifie déjà, et ce ne sera qu'une première vague, d'une incroyable injection jamais vue dans l'histoire des hommes d'une montagne de pognon qui annonce un truc du genre : 5000 milliards de dollars pour "soutenir l'économie mondiale".

Cinq mille milliards de dollars... Mazette !
Rappelez Strauss qu'il nous joue rapidement un petit air de Zarathustra ! Au moins, ça nous mettra un peu dans l'ambiance de la super-méga-daube que tous les courageux zhommes politiks n'ont pas la bravoure de nous annoncer.

Pourtant, tout le monde a déjà bien compris qu'il sera tout simplement impossible de "soutenir l'économie mondiale" à moins de ressusciter des générations entières de mineurs de fonds. Il n'y aurait qu'eux pour savoir aller aux confins d'un tel gouffre ! La seule chose raisonnable à faire, et encore, serait d'annuler purement et simplement les dettes, mais avant que les Harpagons des Sommets n'acceptent une éventualité pareille, je pense que la Seine coulera à Marseille.

En attendant, et avant que le monde ne craque pour de bon, on profite des premiers jours du printemps, un peu frais, c'est vrai, mais ensoleillés quand même !

Les polémiques inutiles sur les masques, le confinement, les sportifs privés de désert urbain, les lits manquants, les efforts inouïs et les dépenses considérables pour déplacer une vingtaine de patients par jour vers des contrées pas encore contaminées, tout ça...

En vrai ? J'en ai les rollmops toute gonflées ! Quand je pense à l'avenir qui m'attend dans quelques petites semaines, j'en ai des sueurs froides dans le dos.

Alors, je me pose dans un fauteuil sur ma petite terrasse, avant qu'un banquier ne vienne un jour pour se rembourser de mon pauvre argent durement gagné, et je rêve que, dès la "Reprise", tout ira bien, tout reprendra son cours comme avant. C'est-à-dire pollution, impôts, amendes et esclavage pour une retraite dont je n'aurais peut-être pas le temps de profiter, au moins pour faire plaisir à tous les fils de pute d'assureurs qui se réjouiront comme autant de démons autour de ma misérable dépouille de mec inutile, de mec de rien, de dernier de cordée.

Pourtant, une chose est sûre, et depuis maintenant : le monde d'hier ne pourra probablement pas revenir tant le choc sera immense. Cumulée à une crise climatique dont on nous rend aussi responsables, la crise boursière bouleversea notre mode de vie. Quelle sera notre prochaine société ? Comment la vivrons-nous ? Qui sera là pour la vivre, d'ailleurs ?

Faudra-t-il vraiment chier dans du sable pour économiser l'eau javelisée de nos toilettes ? Et composterons-nous vraiment nos restes, avec ceux de la belle-mère peut-être, pour engraisser nos sols dévastés par trop d'usage de trucs chimiques ? Et si on supprimait les tracteurs dans les champs pour retourner se péter les reins à récolter les patates ?
Une douche par semaine ! Les femmes devront attendre d'être rendue au stade de la femme à barbe avant de prétendre user les piles de leurs rasoirs ; les hommes devront garder les pieds enchâssés dans de la glaise pour ne pas empoisonner l'oxygène, devenu plus cher que le pétrole, mais moins que l'eau claire, et prétendre se glisser le soir dans la couche conjugale en pailles poisseuses de lisier de porc, animal que nous protégerons au prix de notre vie avant d'en faire des pâtés et du boudin ?

Ou, pire encore, faudra-t-il manger de ces plaquettes vertes, rouges ou je sais pas quoi, conçues à base de chaire humaine collectée à grands coups de bulldozer dans les faubourgs ruinés des anciennes capitales du fric, de la luxure et de la débauche ? Et vivre dans des containers maritimes, échoués depuis lulure puisque les faiseurs de fric auront bien l'idée un jour de vaporiser les océans pour en tranformer les fonds en parcs de loisirs ?

Brrr...

Encore 15 jours de confinement ?

Restez connectés, je sens qu'on va se marrer quand j'aurais vraiment fondu un plomb à m'imaginer tout et n'importe quoi, et surtout son contraire, pour vous faire sourire !

Vous faire sourire, et puis pour me rassurer un peu aussi...

A suivre...

Euh, finalement, j'ai encore un truc à dire. Rien de bien passionnant, comme d'habitude, mais qui, je pense, mérite de figurer au palmarès de mes âneries.

Je viens de me taper quelques vidéos sur le Net. Oui, c'est vrai, je m'ennuie à force de ne rien faire. Déjà bien reposé, je tarde à me coucher. Un peu plus tard tous les soirs.
A force, je vais bientôt pouvoir dire un peu plus tôt tous les matins.

Bref, juste un petit rajout. Les vidéos par mézigue vues et revues portent pour la plupart sur les problèmes écologiques. J'aime bien entendre parler tous ces gens qui s'inquiètent pour notre planète. Faut bien que quelqu'un y pense.

Et j'en ai vu une qui dresse le bilan pandémique des maladies fulgurantes qui ont tué des millions de personnes depuis 1918, la fameuse Grippe Espagnole.

Il en ressort que, périodiquement, des virus s'attaquent à nous, déciment les plus faibles, les plus fragiles, les plus vieux. Mais pas que. Et à la limite, ce n'est pas le plus important.

Les messages qui accompagnent les images, forcément catastrophiques, prédisent que notre monde ne sortira pas indemne du Covid19. Certes, c'est fort possible. Non pas à cause du nombre de morts, même s'il peut paraître prématuré aujourd'hui de prédire le nombre de carcasses humaines qui s'accumuleront aux entrées de nos cimetières.

Les plus allumés prédisent la disparition du genre humain. D'autres se contentent de nous avertir qu'on va en chier des bulles carrées pendant des décennies, et, enfin, certains perdent tout contrôle et on s'étonnerait presque de ne pas les voir fondre en larmes en deux prophéties mortellement... mortelles.

Donc, et jusqu'en 1968 et quelques unes de plus depuis, les ravages que font les grippes, H1N1 et toutes les déclinaisons, le HIV et ses millions de morts pour trempage de zézette sans protection idoine, on peut dire que le cirque n'est pas près de s'arrêter. Et les archives adoptaient déjà le même ton apocalyptique de nos dirigeants politiques, de nos journalistes serviles. Encore un peu et la panique renversera tout. Toutes les précédentes épidémies ont eu leurs cortèges de devins macabres. Tous ceux-là ont prédit en leur temps que la société des hommes ne s'en remettrait jamais.

Seulement voilà : ces reportages pourraient vite devenir des"marronniers", vous savez, ces reportages qu'on nous sert périodiquement, en fonction de la sortie d'un film forcément culte, de l'arrivée du beaujolais nouveau, du prix des fraises à la hausse à cause d'une averse de grêle, etc.
Et à chaque fois le message plein d'enthousiasme prédisant que la Société changera pour devenir responsable et soucieuse des générations à venir.

Tout ça, pour finalement constater que ni le H1N1, ni le SRAS, ni même le HIV, pas même Ebola n'ont jusqu'à maintenant absolument rien changé au monde...

L'homme continuera, au moins l'homo-néo-libéral-pas-sapiens-pour-deux-ronds, à détruire le monde. Probablement pour le rendre à l'état de désert.

C'est sûrement pour ça que les milliardaires commencent à se bouger le cul pour coloniser des planètes à proximité. La nôtre finira bien par tous nous vomir une bonne fois.

Bon, fini. Maintenant, vous pouvez retourner à votre confinement.

A suivre...

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