(I can't get no) Sidération...

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Voici le sujet du jour : la sidération.

Bon, l'a fallu que je cherche dans un dico pour en tirer un sens compréhensible. Tout ça parce que les conversations avec mes potes me laissaient un peu sur ma faim et, surtout, me paraissaient plus que fumeuses. On s'est bien marré, malgré tout. Le sérieux d'une conversation pour un sujet qu'on ne maîtrise que très succintement vire assez vite au délire comique chez les gueux de mon genre...

Alors, une fois n'est pas coutme, voilà que je me fends d'une définition officielle, à la virgule près. Je ne me donnerai pas la peine de citer mes sources mais sachez qu'elles ont été crachées par des plus savants que moi, tout couvert d'or et de vert, armés d'un sabre qui sert probablement de canne pour les plus vénérables.

En plus, je vais vous gaver en vous en donnant plusieurs. C'est important parce que, le moment du délire lebloguesque venu, je risque de me servir de tout pour faire un rien.

Sidération (en astrologie) : Influence subite exercée par un astre sur le comportement d'une personne, sur sa vie, sur sa santé. Emprunté au latin pour exprimer l'action funeste des astres.

Sidération (en médecine) : Anéantissement soudain des fonctions vitales, avec état de mort apparente, sous l'effet d'un violent choc émotionnel.

(Etat de) Sidération (en psychologie) : Bon, là, je vais résumer parce que les psys ont toujours tendance à en mettre des tartines ! Je ne retiens que ce qui intéressera mon propos...

Donc ! C'est une état de stupeur émotive ou une personne se fige, reste inerte, donnant l'impression d'une perte de connaissance. C'est un blocage total qui protège de la souffrance en s'en distanciant, qui peut durer des heures. Ceci vous coupe le sifflet, au point que parler est temporairement difficile ou impossible. La sidération s'accompagne d'un sentiment de culpabilité, de souillure et de honte.

Bon, je n'irais pas plus loin dans le détail de l'état de sidération, mais je pense que chacun y trouvera un petit os à ronger. Pour ma part, voici comment j'essaie de sortir de ma propre sidération...

Pas facile, s'est sûr ! Sans compter que j'ai furieusement envie de me payer la tête d'un mec qui se prend pour Jupiter, rien de moins, et qui pourrie mes jours avec application et, je l'avoue, avec une maestria qui ne fait que renforcer ma rancoeur.
Alors, voilà, c'est dit : Jupiter est l'astre qui influe sur ma vie, pour commencer. Pour cela, ce con m'impose de ne plus travailler au prétexte qu'un virus encore inconnu du monde s'est mis à baguenauder vers chez moi. Je précise que ce virus est presque le mien, mais j'ajoute dans la foulée que chacun d'entre nous semble avoir le sien ! Eh oui ! Le virus, selon que l'on soit de Paris ou de Trifouillis les Oies n'a pas le même impact sur ses innombrables victimes ! D'ailleurs, il est à préciser immédiatement que le virus parisien, que je nommerai ici le virus parigotus infectus diabolicus, est plus virulent entre 5h00 le matin et 18h00 le soir. Le reste de la journée, il semble se reposer dans son petit coin, ne faisant plus chier personne, assurant ainsi aux "branquignoles" (attention, terme déposé !) la possibilité de rajouter de nouvelles couches de stress lors du journal de 20 heures, jour après jour.
S'il est virulent aux heures de pointe dans la capitale, il ne l'est pas moins sur les littoraux de notre beau pays. Et plus précisément sur les terrasses des bars, sur les pistes des discothèques, sur les tapis des salles de sport, entre les sièges des salles de concert, voire le long des rangs des supporters des stades !
Heureusement, dans les sobres campagnes de Trifouillis les Oies, le virus paraît donner la préférence à d'innocentes promenades entre les pâquerettes, les coquelicots et autres adorables petites plantes qui bordent les chemins vicinaux. Là, inutile de se munir d'alcool, sauf celui que les amis boivent entre eux sur l'unique terrasse du village, pas plus que de masque sauf à vouloir se protéger des pollens qui sont bien plus agressifs qu'un virus réputé chinois. J'en conclue donc que l'astre jupitérien est moins efficace en ville qu'en province. Par quel miracle, palsembleu ?

J'ai longuement cherché une explication, forcément scientifique puisqu'en ces temps d'apostasie manifeste, aucune religion ne saurait m'apporter réponse...

Alors, après un bon petit joint écologique de petits champignons non parisiens, j'en arrive à croire que la position céleste de la plus grosse planète de notre système (on pourrait la remplir de plus de 1300 Terres !) ne se trouve probablement pas dans le bon axe pour nous faire chier autant en Province qu'à Paris. Les rayons néfastes que nous envoie cette planète merdique n'opèrent que pendant la courte phase de sa traversée de notre ciel, c'est-à-dire pendant qu'on essaie de bosser. Jupiter n'est nuisible qu'entre 5h00 et 18h00 donc ! Et encore, seulement du lundi au vendredi. Il fait relâche le week-end ! Et probablement sur un jet-ski à Brégançon...

Fort de ces constations un peu empiriques, je vous concède mes incompétences en astrologie, je sais donc que je ne devrais pas porter un masque inutile ou m'irriter l'épiderme avec des lotions alcoolisées. En fait, il suffit probablement de longer les murs orientés dans le sens opposé à la rotation de la Terre, en tenant compte du sens de circulation des enfoirés en uniformes bleus qui tenteraient de me ramener en plein soleil jupitérien...

Voici donc une première arme pour m'aider à lutter contre la sidération !

Cependant, j'ai parfaitement conscience que je ne suis peut-être pas encore assez protégé d'un virus que mes gouvernants tentent de m'imposer par tous les moyens, à commencer par des remèdes faits de poudre de perlimpimpin, de sulfate de je ne sais pas quoi et d'une grande quantité de métaux lourds connus pour tuer mieux qu'ils ne guérissent !

Je me dois donc de me pencher sur le problème médical de la chose, voyez-vous ?
Alors, je me penche. Pas trop, des fois que Jupiter prétendrait s'immiscer là où mon honneur et ma vertu pourraient en rester sidérés...

Donc, après avoir invoqué les mânes de Claude Bernard, Louis Pasteur, Alexander Fleming ; après avoir tenté de parler (en vain) au désormais célèbre Docteur Raoult, j'ai fait mon petit bonhomme de chemin sur les voies tortueuses des molécules médicamenteuses. Pfff...! Pas une sinécure, le truc !

L'anéantissement soudain de mes fonctions vitales... Pas vu !
Vous me direz : pas vu, pas pris ! Et c'est déjà ça de pris, justement. Inquiet, je me suis palpé la couenne pour m'assurer que je ne suis pas mort, pas même en mort apparente. Et ces efforts sont payants puisque, à l'instant où je vous écris, je suis encore vivant !
Pepère Leblog : 1. Virus de mes noix : 0 !

Toutefois, n'y aurait-il pas quelque effet secondaire que je négligerais sans le savoir ? Peut-être bien. Mais comment présumer de conséquences qu'on n'est pas foutu de seulement concevoir ? Le mieux en la matière ne serait-il pas d'ignorer ces risques inconnus et de continuer de vaquer paisiblement à mes occupations routinières d'inutile "dernier de cordée" ?
Voyons...Le virus ne serait-il pas en train de me faire de jolis papiers-peints mortels sur les parois de mes bronches déjà abîmées de trop de particules fines en suspension dans l'air ? La fumée des cigarettes n'essaierait-elle pas de profiter de sa légèreté pour s'infiltrer dans mes éponges de non-sportif afin d'y déposer quelques kilogrammes de virus mortel ? Et si ma tante en avait, ne tenterait-elle pas, elle aussi, de flinguer ma santé pour m'offrir en holocauste à la politique mondiale d'une bande de tarés déterminés à procéder à un nouveau type de génocide ?
Et le Père Noël, dans tout ça, hein ? Ses rennes sont-ils bien vaccinés contre le covid ?
Comment ? Il n'existe pas encore de vaccin ? Mais, foutre Dieu ! Ils se foutent de ma gueule à la Pitié-Salpétrière ou quoi ? Ce matin encore, ils me chantaient sur tous les tons qu'il est urgent que j'aille me faire piquer sous toutes les coutures pour ne pas contaminer mes contemporains !!
Bordel... La Médecine serait-elle encore plus vérolée que le Conardo-Virus ?

Hum... Tout cela me laisse à croire que, si je persiste à vouloir percer le secret du virus fictif qui empoisonne le monde, je risque d'en rester... sidéré.
Et cette fois-ci, la mort ne sera peut-etre pas apparente mais réelle...

Fort de ces pensées savantes et prétentieuses, à l'image de ces médecins grassement rémunérés par des laboratoires fortunés et homicides, j'en conclue que la meilleure conduite à tenir vis-à-vis de la Médecine consiste à m'en tenir le plus loin possible. Je me contenterai probablement de quelques doses de vitamine C, de quelques fruits frais pour combattre la peste des années 2020...

Ainsi, je rajoute ces fruits dans ma besace de résistant au virus. Pour une première petite synthèse, je marcherai donc le long des murs, loin de Jupiter, loin des flics et avec quelques fruits dans les poches. Ma recherche contre le virus avance, ne trouvez-vous pas ?
A présent, protégé des assauts des astres, armé contre les méfaits terrestres de médecins qui ont, pour certains parmi les plus influents, chié sur leur serment d'Hippocrate, je n'ai plus qu'à dresser mes défenses personnelles pour lutter contre l'ennemi intérieur... Les contre-coups du covid se planquent peut-être dans mon cerveau, pourtant rempli d'eau chaude et de courants d'air puissants... Il me fallait savoir, alors j'ai fait appel aux spécialistes de la pensarde.

Les psychologues, trop heureux de venir à ma rencontre, ont tenté de déceler en moi la ou les traces d'une émotivité à ce point stupéfaite qu'elle aurait presque fait de moi un zombie ou un truc de ce genre. Alors, on a cherché ensemble. Beaucoup et longtemps.

Quels sont les effets psychologiques de la guerre contre le covid sur l'esprit d'un mec pas préparé à la confrontation avec la mort par virus imaginaire ?

Ces fous-là cherchaient avec constance à trouver en moi les caractéristiques convenues pour décréter que je serais en état de sidération. Est-ce que je reste sans bouger devant ma télé, prostré et la bave au bec ? Non, au contraire ! Si ma femme n'a pas encore renoncé à m'empêcher de jeter mes godasses sur la tronche des présentateurs du 20 heures, elle s'est quand même résignée à me laisser injurier tous les tordus (selon mézigue) de LREM et de leurs complices... héhéhé. Entre deux maux, s'est-elle sûrement dit, il faut savoir choisir le moindre. Et quelques insultes coûtent moins qu'un téléviseur...
Je ne reste pas prostré, loin de là ! Grâce à Jupiter et ses actions ubuesques qui ont stoppé le pays en plein élan, je reste encore moins immobile qu'avant parce qu'il faut bien que je me démène pour trouver de quoi remplir les assiettes de ma tribu.
Je cavale encore plus et mieux qu'avant le virus ! Suis-je encore capable de parler ? Le fais-je sans difficulté particulière ?  m'ont-ils demandé.
Là, je les ai regardés, l'oeil interrogateur...
Puis j'ai réfléchi avant de répondre.


En fait, j'ai constaté que j'ai surtout du mal à me faire entendre !
Enfin, j'ai compris que je vais bien. Et même très bien.
En un mot comme en cent : le virus, au moins celui-là, ne passera pas par moi. Et toc !

Sidérant, non ?

A suivre...

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